💔 Trouver son style unique même au milieu du chaos.
Sur les traces de Virginia Woolf.
« Il faut encore avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse » - Nietzsche dans son œuvre « Ainsi parlait Zarathoustra ».
Chères lectrices, Chers lecteurs,
À trop nous noyer dans le présent ou en spéculant sans cesse sur l’avenir, nous en oublions la richesse du passé.
Il existe pourtant dans l’Histoire de chaque peuple, des bijoux d’inspiration. Des vies qui pourraient nous servir de guide. Des héritages.
Si seulement nous prenions la peine de ne pas les ranger aux archives avec le dédain habituel de nos sociétés post-modernes.
Pourquoi les oublions-nous si vite ?
Dans cette missive, j’aimerais vous parler de l’auteure britannique légendaire, Virginia Woolf.
Connue pour son génie littéraire autant que pour sa souffrance psychique (psychose schizo-affective)1, cette femme nous montre par la force de sa vie comme de ses oeuvres, que le style n’est pas une construction sage que l’on élabore à coup de calculs.Le style est l’accouchement d’une nature profonde.
Avec toutes ses lumières et toutes ses ombres.
Grâce à Virginia Woolf et à ce qu’elle nous laisse, je vous invite dès maintenant à vous saisir du chaos ambiant pour acérer la Force de vos idées et laisser advenir votre véritable Style.
-
✊ En avant la renaissance.
Cette semaine chez BILS 💙 :
[NOUVEAUTÉ Coaching 1-1 VIP ILLIMITÉ] Je suis votre Coach personnelle d’écriture sur tous les supports - à partir de Novembre 2024.
[Coaching 1-1 INITIATIQUE ou INTENSIF] Réservez un coaching individuel d’écriture sur Linkedin (90 jours) et je vous offre votre ticket pour le 6e Challenge d’écriture BILS - à partir de Novembre 2024.
[LÂCHEZ VOTRE STYLE] Participez au 6e Challenge BILS du 3 au 24 octobre (21 jours)
💔 Trouver son style unique au milieu du chaos
⭐ 𝟭 - Vos textes ne sont pas des notices de lave-vaisselle
Virginia Woolf a ouvert la voie - qu’attendons-nous pour la suivre ?
Vraisemblablement atteinte d’une psychose schizo-affective (cumul de trouble schizophrènes et de troubles bipolaires), l’auteure britannique légendaire des années 1920 connut des variations d’humeur et d’état général d’une intensité voire d’une dangerosité rare.
Il serait facile de tomber dans une vision lapidaire en voyant cette femme comme une autre de ces génies, talentueux et fous, marginaux et incompris.
Woolf était bien plus que ça. Et ses créations littéraires sont la preuve que le chaos d’une vie toute entière - n’est pas toujours plus fort que l’excellence.
“Pendant les intervalles où la maladie lui laissa du répit, elle rédigea ses impressions et son manifeste littéraire moderniste avec une lucidité rare et un style novateur.”
L’auteure va casser les codes narratifs de son époque et installer le mouvement du modernisme littéraire, par lequel les écrivain(e)s oseront sortir du récit linéaire classique, explorer et exprimer les émotions, les pensées et les dialogues intérieurs de leurs personnages.
Woolf est l’une des premières de son époque à expérimenter :
le courant de conscience → technique d’écriture qui consiste à décrire ce qu’il se passe dans l’esprit d’un personnage - son processus de pensée.
et le discours indirect libre → technique qui permet de rapporter la pensée d’un personnage dans son récit.
Exemples2 :
→ Discours direct : « Non ! Je ne partirai pas d’ici, demain ! »
→ Discours indirect : Elle lui dit qu’elle ne partirait pas de là, le lendemain.
→ Discours indirect libre : Elle se fâcha. Non ! Elle ne partirait pas de là, le lendemain !
Ce que Woolf vit dans son esprit et dans son corps, aussi chaotique cela puisse-t-il être : donne vie à un style unique, pétri de ses émotions, de son talent comme de ses douleurs3.
"Elle va, sur un mode expérimental, mettre en acte - au sens propre du terme - le flux anarchique de ses pensées et sensations. Son écriture singulière, prose poétique, élégiaque et insolite, préfigure le théâtre de l’absurde. Son univers littéraire, que l’on peut qualifier de paradoxal, résiste à l’analyse et la synthèse."
🔵 Ce qu’il faut en retenir pour vos prises de parole en ligne :
Si vous voulez écrire des textes sans aspérités sur Wikipédia ou des notices techniques de lave-vaisselle (ou d’aspirateur, au choix) : vous avez le droit :)
Mais dès lors que vous prenez la parole sur un média social comme Linkedin, vous signez un pacte implicite avec la plateforme et avec vos audiences.
Vous vous engagez à vous exprimer en votre nom, avec votre esprit et si possible, depuis vos tripes.
Le web dégueule déjà d’informations sans âme que les IA savent produire sans limite ni fatigue, mieux que la plupart des humains.
C’est le moment pour vous de devenir un peu moins machine et un peu plus humain encore.
N’ayez pas peur de vos terreurs comme de vos ardeurs.
Osez incarner vos texte et donnez à voir un peu de vous à chaque fois.
Vous risquez peut-être de vous exposer à quelques rejets ici et là (et encore).
Mais le risque de vous murer dans le silence ou d’étouffer votre style sous des couches de cellophane, est autrement plus immense et délétère encore.
⭐ 2 - Osez les figures de style
Pas de style sans figure de style
La langue est la matière par laquelle votre style s’incarne. C’est en l’éprouvant et en jouant avec que votre style prend forme.
Des spécialistes de la stylistique se sont employés à analyser les écrits de Woolf pour faire le lien entre ses états d’âme et les figures de style qu’elle employait presque malgré elle.
👉 Allitérations :
“Some wave of white went over the window pane...”
L’analyste nous dit de Woolf :
"Si le sens du texte échappe chez Woolf, beaucoup est dit dans la musicalité des mots et dans le rythme. Les mots sont guidés par un réseau sonore qui les tient."
👉 Figures de répétition :
“La figure de répétition, très présente chez Woolf, joue comme un écho infini.”
L’analyste stylistique Christine Rebourg-Roesler déplore la traduction de Woolf entreprise par Yourcenar4 qui a choisi de substituer les répétitions presque performatives de Woolf (“le sonore répétitif, performatif chez Woolf, vient marteler l’esprit et va agir au niveau de la langue”) par un adverbe :
→ Woolf : “It stamps. It stamps. It stamps. It stamps”.
→ Yourcenar : “Elle frappe continuellement la terre du pied”.
Rebourg-Roesler écrit noir sur blanc :
“La figure de répétition, très présente chez Woolf, joue comme un écho infini. Yourcenar fait le choix de l’adverbe temporel “continuellement “en lieu et place de la répétition, de la persévération. Par cette substitution, elle évacue quelque chose de la force de la présence de l’objet. (…) L’émergence d’un éclat du réel dans le symbolique est ici expulsée par Yourcenar.”
👉 La ponctuation
Sans être une figure de style en tant que telle, la ponctuation joue un rôle immense dans le rythme, le souffle, l’énergie d’un texte.
Le rapport inquiet que Woolf entretenait avec le monde se matérialise jusque dans ses choix de ponctuation5 :
“Dans l’extrait ci-dessous de La promenade au phare (1927), la ponctuation inattendue de Woolf provoque un effet de discontinuité discursive :
“Déférence / Chevalerie / Banque d’Angleterre / l’Inde Impériale / Les doigts ornés de bagues / Et la dentelle bien que /
Pour elles toutes il y eut dans tout cela un élément d’essentielle beauté qui faisait monter à la surface la virilité contenue dans leurs cœurs de jeunes filles”
Dans ce hoquettement de la langue suivi d’une coulée lexicale, le principe de discontinuité et de déliaison prévaut sur celui de cohérence. (…) La résistance à la lecture que nous offrent les textes de Woolf est à la mesure de ce que fut pour elle la réalité : un mystère, une réalité qui échappe, une réalité avec sa doublure d’invisible.”
🔵 Ce qu’il faut en retenir pour vos prises de parole en ligne :
Chaque Challenge d’écriture BILS que j’organise sur Linkedin 3 à 4 fois par an, se concentre précisément sur les outils du style.
Pendant 21 jours, les participant(e)s se voient “imposer” des contraintes créatives, parmi lesquelles : des contraintes de style, pour retrouver l’effet prodigieux qu’une ou plusieurs figure de style peut avoir sur l’impact d’un texte.
Avoir l’intention d’impacter vos audiences est un pré-requis incontournable. Mais il ne suffit pas. Vous devez matérialiser cette intention par vos mots.
Or, les innombrables figures de style de la langue française sont une arme redoutable pour y parvenir. Osez les explorer sur Linkedin.
Je vous invite à relire cette édition qui vous avait particulièrement plue :
⭐ 3 - Si vous avez les mots, vous avez les armes
Ecrire c’est rebondir sur le chaos et danser
En parlant d’armes, de chaos, de violence, de confrontations, puisque c’est de ce registre qu’il s’agit dans notre actualité depuis quelques semaines : j’aime revenir à cet adage qui était aussi mon slogan quand Bend it Like Socrate est né.
“Si vous avez les mots, vous avez les armes”.
Les analyses psychologiques, littéraires et linguistiques montrent bien comme l’écriture était une manière viscérale pour Woolf de se rattacher à une réalité qui, par sa maladie, souvent lui échappait.
Remettre “des mots sur” son environnement, avec tout son talent, son courage et sa finesse, était pour l’auteure, de l’ordre d’une guerre intérieure.
Une guerre menée avec Force et Style. Une guerre douce. Une guerre prolifique. Une guerre admirable. Une preuve que tout est possible. Un héritage.
Virginia Woolf, génie littéraire et icône du féminisme, finira par mettre fin à ses jours, succombant aux griffes d’une psychose schizo-affective dévorante. Mais pas sans avoir laissé sa trace.6
“Trente années vont s’écouler consacrées à la recherche du mot juste, de la métaphore la plus suggestive, du rythme le plus à même d’épouser ce flux de conscience qu’elle a entrepris de retranscrire”. (Lemasson, 2005).
🔵 Ce qu’il faut en retenir pour vos prises de parole en ligne :
L’analyste Christine Rebourg-Roesler précise que toute l’oeuvre de Woolf n’était pas la seule expression de son trouble psychique. Elle était aussi intentionnelle.
Ce détail qui n’en n’est pas un nous invite à ne pas considérer la souffrance comme seul pré-requis à l’accouchement d’un style inimitable.
Mais il nous rappelle aussi, à travers la vie de Woolf, comme le chaos ne peut et ne doit pas être une sentence - plutôt une chance.
Peu importe ce qu’il advient de notre société, de notre pays, de notre monde.
Peu importe les algorithmes, “les gens”, les tendances, les injustices.
Peu importe les hauts, les bas, les sommets ou les abysses, que dis-je de nos vies.
Ne rejetons pas le chaos, rebondissons dessus, servons nous-en.
La vie est bien trop courte pour ne pas enfanter des étoiles qui dansent.
Et cela commence maintenant.
-
Je serais heureuse de vous lire sous mon post Linkedin du jour qui synthétise cette missive. Chacun de vos engagements compte :
PS : partager cette missive sur Linkedin avec un petit texte d’intro et autour de vous aide à faire connaître BILS et à déployer le mouvement de l’écriture avec Force et Style. Ne restez pas passifs ou silencieux. Diffusez BILS !
Marie 💙
https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-77.htm
https://www.maxicours.com/se/cours/les-paroles-rapportees-le-discours-indirect-libre/
https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-77.htm
https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-77.htm#:~:text=La%20figure%20de%20r%C3%A9p%C3%A9tition%2C%20tr%C3%A8s,la%20pr%C3%A9sence%20de%20l'objet.
https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-77.htm
https://www.cairn.info/revue-psychologie-clinique-et-projective-2007-1-page-77.htm