🎙 Interview d’Hanna Grochocinska : « Oubliez les artifices, osez les feux d'artifice ! »
Ou la force d'être (vraiment) vous.
Edition BILS #32
Pilier BILS au 💙 de l’édition : L’IDENTITÉ
par : Marie, Copywriter | Plume chez Bend it Like Socrate
avec : Hanna Grochocinska, Copywriter et Storyteller freelance
Bienvenue chez Bend it Like Socrate (aka BILS) !
Je suis Marie et je vous aide à affirmer l’identité de votre marque (personnelle et professionnelle) pour la traduire dans toutes vos prises de parole écrites. Avec impact et style 🥊
Cette 32e édition sonde l’univers identitaire jusque là plutôt secret d’une copywriter talentueuse. Qui méritait bien de passer à la moulinette de la maïeutique BILS. Pour son bien, mais surtout, pour le vôtre.
🎙 L’INTERVIEW ÉMANCIPÉ
(3500 mots - Lecture : 15 à 20min)
Chère Hanna,
Il y a déjà une année, je te contactais sur Linkedin. Tu étais arrivée en renfort de l’une de mes publications absolument non consensuelle 🔥. Et je t’avais remerciée d’avoir osé te ranger dans la minorité soutenante.
C’est rare.
Des mois se sont écoulés et tu as relancé la conversation à ton tour. Suite à une autre de mes publications qui avait résonné chez toi ou à une simple suggestion algorithmique ? Je ne sais plus.
Tu sais toi ?
Et puis, entre copywriters, entre pairs, quoi de plus logique que de se rejoindre au moins par les mots ? Il n’y a pas de concurrence qui vaille. Au contraire.
Quant à la considération faussée du copywriting comme étant au mieux : inutile, au pire : de la vente de tapis de bas étage; nous sommes accordées sur le fait que notre métier en est bien loin. C’est non seulement un savant ensemble de techniques mais aussi un art.
Un art de la technique pourrait-on dire ?!
On peut utiliser les meilleurs frameworks (cadres d’écriture) que l’on veut ou recourir à tous les biais universels de persuasion qui existent, cela ne suffit pas.
Un mur finit toujours par s’ériger.
Le mur de l’uniformité.
Le mur de la pensée unique.
Le mur de ces textes bien ficelés qui marchent parfois très bien (en termes de KPI usuels) mais qui laissent vides au fond.
Qui cultivent le néant. Qui manquent trop d’émotions, de cœur et d’âme.
Cette âme derrière les mots nous devons la préserver. Elle vient d’une écoute, d’une observation et d’une compréhension fine des gens à qui l’on s’adresse. De ce qu’ils désirent. De ce qui est vraiment bon pour eux. De ce qui les tire vers le haut. Elle crée de la valeur bien plus vaste que la seule valeur financière.
Sans cela ni même ce soupçon de mentalisme ou d’intérêt profond pour les Hommes : aucune marque, aucun entrepreneur, aucun individu ne peut réellement atteindre l’excellence.
Je ne parle pas de l’excellence nombriliste et nuisible de Jeff Bezos ou de la Big Fucking Rocket de Musk. Je parle de l’excellence douce, durable, qui fait le bien et ne nuit pas.
« On nous prend, faut pas déconner des qu’on est nés,
Pour des cons alors qu’on est,
Des foules sentimentales. Avec soif d’idéal (…) »
(Alain Souchon le sait depuis bien longtemps lui 💙)
Tout ça, j’ai toujours su (ou plutôt lu) que tu l’avais compris et intégré.
Je n’ai pas tout de suite compris comment ni pourquoi en revanche.
Mais, tu m’as confié ton histoire, ton voyage. Et j’y ai découvert un chemin identitaire puissant.
Cette histoire, j’ai envie de te laisser l’offrir à ceux qui ne te connaissent pas encore (assez bien).
Pour qu’ils s’inspirent de ton parcours dingue et osent exprimer leur propre ADN (ou celui de leur marque) à travers leurs mots.
Entrepreneurs, free-lances, communicants, brand managers, professions libérales, etc. [Liste infinie et sans restrictions barrières]
Pour qu’ils apprennent aussi comme toi, à toucher les coeurs. En fait.
On y va ?
1 - Marie : Hanna, tu es née en Pologne 🇵🇱 et un jour, à 19 ans tu as tout quitté. Ta famille, ton pays, ta culture. Pour la France.
Pourquoi ce déracinement et pourquoi la France 🇫🇷 ?
__
Hanna : “L’histoire a commencé à mes 15 ans. J’ai reçu un prix littéraire et je pouvais choisir d’entrer dans n’importe quel lycée en Pologne (les admissions se faisaient normalement par concours). J’en ai donc choisi un avec une ambiance plutôt cool, une classe de Lettres et surtout, avec un programme intensif de français.
Mon père m’en a beaucoup voulu pour ce choix. Il rêvait de me voir apprendre l’allemand et d’aller étudier dans une université frontalière. Mais ce n’était pas possible pour moi, ce n’était pas mon univers.
Je crois que c’était ma première affirmation identitaire : s’opposer à mon père, la figure que j’admirais tant : ingénieur, directeur de département d’une grande entreprise, mais aussi entrepreneur et self made man. J’ai pourtant décidé de choisir ma propre route.
La liberté de choix est quelque chose de fondateur chez moi. D’ailleurs, je n’arrête pas de répéter à mes enfants que les adultes n’ont pas toujours raison (je vais probablement le regretter à leur adolescence).
Mon père est mort brutalement quand j’avais 17 ans. Plus de 20 ans plus tard, je sais que son décès a été vraiment l’une des étapes décisives de ma vie. J’ai été obligée de grandir en quelques semaines. Soudain, j’ai dû faire des choix d’adulte, parce que je ne pouvais pas compter sur l’autre parent. Une affirmation ultime, en somme, qui m’a forcée à me projeter vite et loin.
Je suis tombée amoureuse de la France à l’été 2000.
C’était mon premier séjour, je pouvais choisir des vacances en mode touriste, mais je voulais voir le vrai, vivre une vraie immersion. Je suis venue pour deux mois, prêter main-forte à une super famille qui venait d’avoir des jumeaux. Qui aurait cru que j’en aurais à mon tour 13 ans plus tard ?
J’ai adoré cette joie de vivre à la française, les discussions interminables à table, les rires, le fait de profiter de bons moments, sans oublier la cuisine, bien évidemment. C’est aussi cette liberté ambiante qui m’a vraiment séduite : ce côté rebelle, la liberté de dire ce qu’on pense, l’utilisation de gros mots sans qu’on me regarde de travers :).
Je m’y sentais vraiment bien. La France était pour moi un pays où on laissait vivre et où on n’entendait pas de phrase comme « ça ne se fait pas pour une fille ». C’était comme si je pouvais être enfin moi.
Je me suis dit que j’allais repartir chez moi pour passer le bac, puis y revenir pour de bon.
Je crois que je ne peux pas vraiment parler de déracinement, dans la mesure où, depuis que je suis enfant, je ne me sens pas attachée à un pays en particulier.
Le monde est tellement grand, pour quoi penser en termes de frontières et pas de possibilités ?
Je rêvais aussi de retrouver l’anonymat d’une grande ville comme Paris. Construire son identité exige parfois de faire le grand saut. Faire des choix difficiles, couper le cordon, changer de trajectoire… Je pense qu’il est impossible de se construire, d’être pleinement soi-même dans un cadre trop rigide. Comment t’autoriser à être toi, devenir l’adulte que tu as toujours voulu être, si tu es sans cesse bombardé d’injonctions contradictoires ?
Aujourd’hui, je me sens nostalgique et je me dis que j’aimerais tellement retrouver la France que j’ai connue il y a 20 ans, surtout pour son amour de la liberté, mais je m’égare…”
2 - Marie : Être copywriter demande de connaître de nombreuses références culturelles et sociales, de savoir jouer sur les mots, écrire et lire entre les lignes, avoir une palette de tons y compris humoristiques.
Comment peut-on arriver à faire de l’écriture son métier - qui plus est dans une langue qui n’est pas celle avec laquelle on a grandi ? Tu nous expliques l’ampleur du défi ou de la passion peut-être ? :)
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Hanna : “C’est vrai, une langue n’est pas seulement une affaire de mots, mais ce qui a le plus de poids, c’est le langage silencieux. Cette part d’invisible, d’insaisissable, de culturel, d’implicite, de gestuelle, d’expression, d’énergie, de sonorité, de rythme, de musicalité…
Sans intégrer ces subtilités, impossible d’écrire « bien » et de toucher vraiment les autres.
Comment atteindre vraiment celui qui te lit si tu ne le comprends pas vraiment ?
Je crois que cette « intégration » m’a pris une bonne dizaine d’années pour passer de : « j’ai pas la ref » à l’immersion totale, comme une seconde peau.
Comment ai-je fait ?
Je suis une observatrice obsessionnelle.
Je passais ma vie à bosser mes cours dans les cafés parisiens et par la même occasion, à observer les gens (à écouter leurs conversations aussi, je l’avoue). J’ai passé chaque seconde à analyser mon environnement, à faire des gaffes et des fautes de style. Un rite de passage pour pouvoir enfin m’adapter.
Je fais une avance rapide. Je crois que cette dizaine d’années de ma vie, c’est aussi la période où je cherchais désespérément à rentrer dans le cadre que je m’étais imposé. Les études de droit, un travail « sérieux » dans les ressources humaines — il fallait bien s’intégrer et arrêter de rêvasser. Tant pis si ce n’était pas drôle. Après tout, c’était peut-être ça, la vie d’adulte.
Sauf que… à force d’aller à l’encontre de ce que j’étais, à m’oublier, à me contrarier, à refuser de m’écouter, j’ai brûlé. Il a fallu un burn out pour que mon corps me rappelle à l’ordre pour me signifier que je n’étais pas là où je devais être.
Quand on vit ce genre d’événement, on a toujours le choix.
L’option 1 est de recommencer à faire comme avant, mais… les mêmes actions produisent inévitablement les mêmes résultats.
L’option 2 est de faire plusieurs pas de côté et de prendre le temps de s’écouter vraiment. J’ai choisi l’option 2.
Ce fut un saut dans l’inconnu et un chemin moins facile. Aussi étonnant que cela soit, il m’a fallu plusieurs années pour revenir à ce qui était évident pour moi quand j’étais enfant : l’écriture. “
3 - Marie : Une vie riche (ce qui ne veut pas dire “facile”, mais vécue pleinement, avec ses risques, ses joies, ses peines) me semble être le terreau des meilleures plumes.
Qu’est ce que tu en penses ?
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Hanna : “Oui, je crois vraiment que les épreuves donnent de la force à la plume.
Sinon, comment parler des choses profondes si on n’ose pas affronter les zones d’ombre ? Une identité forte se construit dans les moments les plus noirs.
Le plus difficile est d’accepter ces moments douloureux, en particulier lorsqu’on est au milieu de la tempête. Mais ils sont nécessaires. Il n’y a pas d’événements anodins. Même si ce n’était pas agréable, lorsque je regarde en arrière, je comprends que chaque épreuve avait un sens précis.
Je crois aussi que la construction d’une identité affirmée passe obligatoirement par des phases de déconstruction et de reconstruction.
C’est d’ailleurs dans les moments les plus difficiles que l’on arrive souvent à accoucher de meilleures idées ou de meilleurs textes. Le tout est d’accepter ces moments. Je ne parle pas ici de pensée positive. On ne peut pas avoir du soleil 365 jours par an. La vie, c’est 50/50.
C’est justement cette diversité et cette richesse qui donnent de la force à la plume. “
4 - Marie : Est ce que tu peux me parler de tes plus belles qualités ?
De de qui te rend singulière et que tes clients, tes lecteurs, tes abonnés aiment voir et lire ?
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Hanna : “C’est toujours difficile de parler à la place des autres :)
Ce n’est pas de la fausse modestie, mais on ne peut jamais savoir comment les autres nous reçoivent si on ne leur demande pas.
Bien sûr, je reçois souvent des témoignages spontanés de ceux qui me lisent et c’est une très belle récompense. Mais ce qui est encore plus riche, c’est d’aller chercher leur avis : très souvent, les réponses sont très constructives, sans être forcément à 100 % flatteuses.
Ce qui revient souvent, c’est ma capacité à transmettre la confiance.
Je le trouve particulièrement gratifiant, parce que chacun de mes textes est un exercice de pédagogie. Or, faire simple est souvent plus difficile que ce qu’on pourrait croire. Finalement, c’est assez facile de rester dans sa tête. La vraie difficulté, quand il s’agit de transmettre un message, c’est de se demander constamment comment le transmettre de manière limpide.
La deuxième qualité qui revient souvent, c’est ma capacité à comprendre profondément les autres et à le retranscrire dans mes textes.
J’en suis vraiment fière parce que c’est fondamental dans ce métier : on a beau « savoir écrire », sans cette compréhension fine, il est impossible d’avoir de l’impact.
Enfin, je crois que mes lecteurs et mes clients m’apprécient aussi pour mon sens de l’humour.
Il y a de quoi être comblée :)”
5 - Marie : Depuis que l’on échange, tu me parles sans arrêt de ce que tu entreprends en coulisses pour progresser. Pas seulement dans ton métier purement mais dans ta connaissance de toi. Est ce que cette découverte identitaire courageuse et continue t’aide dans ton écriture ? Et de quelle manière, concrètement ?
__
Hanna : “Comme tous les humains, les copywriters n’échappent pas aux crises d’identité. Parce qu’on n’est pas « que » plume de quelqu’un. On est avant tout un humain, avec nos questionnements, nos quêtes, nos déviations de trajectoire, pros et persos. Et il y a des moments où tout se mélange, on perd un peu de vue ce pour quoi on fait ce qu’on fait.
Pour ma part, ma dernière « crise d’identité » est récente, elle date d’il y a un peu plus de 6 mois.
Je ne me retrouvais absolument pas dans tout ce qui se racontait sur les réseaux sociaux, en particulier LinkedIn. Entre tout actionnable, snackable, rapidement consommable, corporate, politiquement correct, toujours concret et « utile » (rayer la mention inutile d’ailleurs), je ne trouvais plus ma place.
Pourtant, j’en avais des choses à dire.
C’était très contradictoire d’ailleurs. D’une part, j’avais cette envie irrépressible de m’exprimer sans filtre et d’autre part, je mesurais toute l’ambiguïté et la violence du virtuel et notamment des codes de LinkedIn.
Je continuais à écrire pour mes clients, mais je ne me sentais plus la force de véhiculer mon propre message. Et plus cette page blanche s’allongeait, plus j’étais obsédée par le « pourquoi » cela m’arrivait, à ce moment précis.
J’ai ressenti le besoin de trouver de l’aide pour le surmonter, mais je ne savais pas trop vers qui/quoi me tourner. Je n’avais aucune envie d’aller voir un psy. Après tout, je continuais à fonctionner « normalement », livrer les projets clients et avoir d’excellents résultats. Sans mentionner le fait qu’au milieu de ce chaos dans lequel nous vivons depuis plus d’un an, j’avais la chance de crouler sous les propositions.
Objectivement, je n’avais pas de raisons de me plaindre. Mais… je ne pouvais pas dire que j’étais heureuse.
Qui étais-je vraiment ? Pourquoi je n’arrivais pas à exprimer ce que j’avais envie de crier ?
C’est au milieu de cette crise identitaire qu’une belle âme m’a présenté quelqu’un d’absolument extraordinaire qui m’accompagne depuis plus de 6 mois maintenant.
Je ne vais pas vous raconter des histoires : la quête d’une vraie connaissance de soi est parfois douloureuse.
C’est même doublement fascinant. La connaissance de soi est à la fois effrayante (c’est le travail d’une vie) et merveilleuse (c’est le travail d’une vie).
Regarder à l’intérieur de soi est aussi plaisant que d’aller ouvrir sa boîte aux lettres. Il est plus probable d’y retrouver un courrier des impôts ou une amende qu’une lettre d’amour. On n’a pas vraiment envie de l’ouvrir.
Pourtant, on sait très bien qu’on ne peut pas l’esquiver indéfiniment, parce que la réalité finit par nous rattraper. Exactement comme avec les émotions d’ailleurs.
Pour avoir de l’impact avec sa plume, il ne suffit pas de comprendre et de décrypter les émotions des autres. Le plus difficile reste avant tout de ressentir, de reconnaître et d’apprivoiser ses propres émotions.
Concrètement, dans la vision du métier de copywriter que je défends, nous devons être des maîtres pour décrypter les comportements et comprendre profondément les autres.
Mais comment le faire vraiment si on ne se comprend déjà pas soi-même ?
La tentation pour éviter d’affronter cette étape (parce qu’elle est difficile), amène à se raccrocher à des hacks et des leviers psychologiques grossiers.
J’opte pour « moins de frameworks et plus de fireworks :) 🥊 «
Et je crois finalement que l’identité est un construit. Ce n’est pas quelque chose qu’on décrète et qui n’évolue pas dans le temps. Sinon, cela serait assez triste et prévisible. »
6 - Marie : Est ce que tu connais la chanson “Monkey Me” de Mylène Farmer ?
Tu m’avais dit un jour que cette chanteuse avait une sensibilité extrême et assez mal comprise. Je suis d’accord avec toi. Et totalement fan de son usage de la langue française, sans parler de ses mélodies qui me remuent, à chaque fois.
Dans cette chanson dont le titre signifie “singe moi”, elle dit :
“Là, c'est un autre moi
C'est monkey me (C'est monkey me)
L'animal
Là, c'est bien ici-bas
Je manque ici (Je manque ici)
De facéties
Là, c'est un autre moi
C'est monkey me (C'est monkey me)
L'animal
Là, je connais ces pas
Un monkey moi
Je suis monkey, me”
Cette chanson parle de ce qui est soi et de ce qui est l’autre soi. De ses multiples facettes en fait.
Est ce que tu penses que l’on peut avoir une identité forte tout en étant pluriels (vous avez 4h ;))
__
Hanna : “Toutes les voix dans ma tête sont unanimes — c’est oui : D
Je dirais même que c’est indispensable d’être pluriel pour avoir une identité forte. La beauté est dans la complexité. Monkey me, ou l’autre moi, ce n’est finalement qu’une partie de moi.
La question à 100 millions est celle-ci : doit-on tout dévoiler de soi ?
Tout le monde n’est pas à l’aise avec cet exercice. Seulement, si on ne le fait jamais, on aboutit à des textes robotisés et interchangeables. Et je crois qu’aujourd’hui, plus que jamais, peu importe les discours marketing, les gens sont à la recherche du vrai.
Je n’aime pas trop le mot « authentique » parce qu’il a été vidé de son sens premier, à force de le servir à toutes les sauces. Si on est vraiment authentique, a-t-on vraiment besoin de le crier ? Je le remplacerai volontiers en anglais par genuine ou en français tout simplement par “être soi”.
Or le soi profond est forcément pluriel. Il n’est pas « logique » ou « linéaire ». Il est plein de paradoxes et c’est ce qui fait sa richesse. “
BOOK BREAK 💙 📖
J’en profite pour vous offrir un extrait choisi du brillant livre “La confiance en soi” de Charles Pépin :
"Dans une perspective existentialiste, avoir confiance en soi reviendrait à croire en l’essence de son “moi”, en quelque chose au fond de nous qui serait comme un noyau insécable, un ego immuable et souverain.
Une telle idée, véhiculée à longueur de vidéos YouTube sur la confiance en soi, est problématique.
Il n’est pas dit qu’une telle essence du moi existe, qu’il y ait en vous cet “être” essentiel et fixe. S’il y a bien un point d’accord entre la psychanalyse freudienne, la philosophie contemporaine, les neurosciences et la psychologie positive, c’est que l’identité est multiple, plurielle, protéiforme”
7 - Marie : Justement, dans le titre de ton profil Linkedin, tu as ajouté “Call me Sasha Fierce”. Pour ceux qui ont la ref, c’est le surnom de Beyoncé !
Pourquoi cet appel ? C’est un autre toi ?
__
Hanna : “D’accord, je crois que je n’ai jamais raconté l’histoire du pourquoi de ce titre :)
Je l’affiche fièrement depuis janvier dernier.
Je me souviens, j’étais dans un train lorsque j’ai reçu un email qui commençait par « Salut Sasha Fierce ! ».
Ça m’a fait beaucoup rire.
Puis, par esprit de contradiction, je me suis dit que c’était un excellent titre LinkedIn (ça change un peu de tous ces titres robotisés).
Sasha Fierce était l’alter ego de Beyoncé. Je laisse de côté toutes les histoires délirantes à ce sujet. Ce que je retiens, c’est qu’elle l’a créé de toute pièce pour s’affranchir de toutes ses peurs et pour lâcher sa créativité.
Ce titre est une sorte de post-it collé sur le miroir de la salle de bain.
Il me permet de me rappeler tous les jours cette question : « Qu’est-ce que je ferais si je n’avais pas peur ? »”
8 - Marie : Quelle est ta plus belle découverte récente, que tu as envie de partager aux lecteurs de la missive pour les aider à progresser eux aussi ?
__
Hanna : “Je pourrais parler ici des livres, des films ou des séries qui me permettent d’avoir de nouvelles idées.
Mais je crois que la plus grande découverte (et celle qui est la plus utile), c’est (à nouveau) la quête de soi.
J’en ai beaucoup parlé tout au long de cette interview. Je crois vraiment que la clé de tous les textes qui ont de l’impact, c’est une connaissance fine de soi-même avant de (et pour) pouvoir comprendre les autres.
Peu importe la forme de cette quête : certains choisiront un voyage, d’autres un accompagnement, un coaching ou encore un changement de cadre de vie. Le tout est de s’extraire du quotidien, se mettre dans la posture d’observateur pour commencer ce beau voyage.”
9 - Marie : Est ce qu’il y a une question incontournable que je ne t’ai pas posée ?
__
Hanna : Oui ;)
« Pourquoi tu utilises tout le temps ce fucking wink ? »
Pour vous connecter à Hanna sur Linkedin :
🎁 📖 Book Break - Bonus - A propos de Georges Sand …
Je conclus avec un deuxième et dernier extrait du même livre de Charles Pépin cité plus haut, qui parlera… à qui il parlera :
“En examinant sa biographie (NDLR : celle de Georges Sand), on découvre un début de vie chaotique. Son père meurt d’un accident alors qu’elle n’a que quatre ans et sa grand-mère dispute à sa mère, quasi analphabète, le droit de l’élever. (…) A quatre ans, la petite Aurore (NDLR : véritable prénom de l’écrivaine Georges Sand) vit donc un double déchirement : elle perd son père et doit quitter sa mère, qui reçoit en échange une rente mensuelle. (…) Pas de quoi développer une confiance inébranlable en la vie… Certes, elle grandira sous la tutelle de cette grand-mère éclairée, recevant les leçons d’un précepteur humaniste et vivant une véritable histoire d’amour avec la nature (…). Ce n’est pas rien, mais cela ne suffit pas à expliquer comment on devient une femme aussi libre et audacieuse, capable de s’engager dans le monde avec autant de confiance et d’audace.
Aurore Dupin est, de son propre aveu, devenue Georges Sand parce qu’elle fut une immense admiratrice. Tous les âges de sa vie, elle les passa à admirer des figures singulières, des êtres qui avaient osé devenir eux-mêmes.
(…)
L’admiration dont nous parlons ici n’est pas la fascination des fans pour leurs idoles, mais une admiration féconde, une curiosité profonde pour l’aventure d’un être qui réussit à devenir lui même : un intérêt d’autant plus vif pour l’intérêt des autres qu’il nous dit quelque chose de la possibilité de notre propre talent”
💌 Vous êtes abonné(e) à cette missive pour affûter votre pensée critique et votre plume chaque semaine, autour de l’un des 4 piliers fondateurs de l’approche BILS : l’identité, la signature/le style, les mots ou la créativité.
Merci de prendre ce temps : pour vous et pour ceux qui par vos réflexions et vos textes, progresseront à leur tour.
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❤️ MERCI.
C'est amusant les coïncidences de la vie.
Je lis un post LinkedIn d'une personne que je suis depuis quelques temps, qui recommande une NL (BILS) je m'abonne et le premier numéro sur lequel je tombe est celui d'Hanna, une plume que je suis depuis longtemps. Beau portrait au passage.
Amusant, non ?