📭 {Missive 2/4 - Cycle I} - Votre signature éditoriale 🐉
Vous devez donner vie à votre identité par vos mots. Vous signer.
Chères lectrices, Chers lecteurs,
Chères plumes 🐧🦃🐓🐦🦆🦅🦉, (notez mon amélioration dans la diversité des plumages représentés depuis la 1ère édition)
Merci pour vos lectures approfondies et répétées (+de 350 😱) de la toute 1ère édition de cette missive - vos mots ont dépassé mes espérances.
Il y a 15 jours nous avons exploré le pilier de “l’identité” : 1er fondement de cette missive évoluant par cycles de 4 temps.
Progressons ensemble vers son 2ème pilier : la SIGNATURE (ÉDITORIALE).
Il est ici question de votre empreinte 👣.
De votre griffe 🐯
De votre style.
Voici notre programme 👇🧙🏻♀️
1⃣ L’Edito - Stratégie de mots clés ou style éditorial, faut-il choisir ? Non, mais…oui 😈
2⃣ L’article BILS de l’édition - Plongeons ici dans les méandres des griffes générationnelles ! Oui, ces mots, ces expressions, ces styles qui marquent les générations, les cultures et le temps. Tout est parti d’un échange sms…📱
3⃣ Ressource multimedia pour aiguiser votre griffe - Découvrons ici les éléments de langage d’une colonelle de gendarmerie ! Si l’habit (ou plutôt l’uniforme) fait le moine, quid de son expression verbale ?
4⃣ L’Interview - Thomas Lemasle, co-fondateur d’Oé : marque créative et activiste de vins bio nous a partagé sa vision de l’identité de marque dans la 1ère édition. 🍷
Foi, humilité, émerveillement, aspiration au bien >> relisez l’Interview n°1
Dans cette 2ème édition, Thomas nous révèle les 2 stratégies instaurées par Oé pour garantir la cohérence de sa voix publique.
Vous verrez que pour son équipe et lui, la signature éditoriale n’est pas seulement une histoire de charte (même si - #OMG - j’honore les marques qui en ont une 🙏🙏🙏), c’est aussi une attention de tous les jours.
5⃣ Exercices de style - Avant de vous quitter, je vous confierai une situation récurrente dans ma vie de freelance.
Je l’ai nommée : “la réplique de Raymond Queneau” tant elle illustre le message que j’ai (trop souvent) besoin de faire passer aux marques ou dirigeants avec qui j’échange.
[Mon combat sera fini le jour où je n’aurai plus jamais besoin d’y recourir…🙄]
🗣 L’Edito : technique ou art, faut-il choisir ?
Ma vision du métier de copywriter est vaste, très vaste. Elle ne ressemble à aucune “définition” disponible sur le web ou dans les bios de ceux qui s’identifient à ce rôle.
Mais peu importe.
Le sujet n’est pas de savoir si j’ai tort ou si j’ai raison. Si j’ai bien compris le principe de ce métier ou si je suis à côté de la plaque. Décalée. Hors champ.
Ce qui compte réellement est d’identifier de quelle manière je veux oeuvrer pour les marques et les personnes avec qui je travaille. Comment je souhaite connecter mes talents à leurs aspirations pour améliorer le monde dans lequel nous vivons.
C’est ce que je vous invite à faire, chacun, quel que soit votre métier. Et quelles qu’en soient les définitions « officielles ».
Nous reviendrons dans une édition plus avancée sur ce que j’englobe dans ce métier de “concepteur-rédacteur”, “copywriter” ou “plume” et pourquoi - ça n’est pas rien de le dire. (Mickey 3D, pour ceux qui ont la ref !)
Mais pour l’heure, je souhaite vous sensibiliser à l’importance du concept de “signature”. Parce que bien le comprendre change tout.
La “signature” évoque souvent ce signe que l’on appose en fin de lettre, pour marquer son approbation, attester de la véracité de certaines informations, déclarations ou encore pour prouver qu’il s’agit bien de nous.
Mais on parle aussi de “collection signature” dans la mode par exemple ou encore dans la parfumerie - comme la “Collection Signature Inès de la Fressange” proposée par Marionnaud.
Cette collection de fragrances est littéralement : signée “La Fressange”.
Elle porte sa griffe. Son inspiration. Sa vision. Son style.
Elle offre “du chic avec une touche de rock” (#badass). Elle s’adresse à cette “femme libre et sûre d’elle”. A “la parisienne”.
Dans l’univers des mots, des marques, de la communication, de l’écrit et même de l’oral (nous le verrons dans la section “ressources multimedia” plus bas) - c’est exactement la même chose.
Une signature éditoriale est cette empreinte faite d’un ton, d’une énergie, d’un choix de mots, d’adverbes, d’adjectifs; d’une certaine structure de phrases; d’images évoquées; d’expressions; de références; d’univers répertoires, qui font qu’il s’agit de vous. Pas du confrère, du collègue, de l’homologue ou du concurrent qui oeuvre dans le même secteur que vous, auprès de la même audience que vous, avec les mêmes outils ou perspectives que vous.
Non, uniquement de vous.
Alors, pour répondre à la question posée en titre de cet Edito : “art ou technique, faut-il choisir" ?”, je vous répondrais…
Non, il ne faut pas choisir. Pourquoi être binaire ?
Mais il faut savoir prioriser.
Avoir un site et des contenus bien référencés. “SEO friendly”. Appréciés des algorithmes. Mis en avant par Google. Bien sûr.
Il serait mal venu de remettre en question cet enjeu en 2021, alors que tant d’acteurs se battent pour se digitaliser et survivre. C’est nécessaire. Essentiel même. Evident.
Mais…
Ce n’est plus suffisant.
J’ai vu trop de marques se noyer. Chercher à plaire aux robots avant de plaire aux Hommes.
Répondre à des requêtes web avant de répondre à des besoins humains. Riches, subtils, complexes. Parfois implicites. Souvent non déclarés.
Se jeter à corps perdu dans l’élaboration de cocons sémantiques bien ficelés au détriment du lien vrai, fructueux et durable qu’elles ont le devoir de tisser avec leurs clients.
On ne peut plus se contenter de vouloir du clic, des vues et des emails.
Il faut pouvoir engager des conversations, réveiller des talents enfouis, nourrir des idées naissantes, inspirer des actions bienfaisantes, redonner confiance aux esprits en retrait, réunir les âmes et les Hommes.
Il faut donner vie à votre identité par vos mots. Vous incarner.
Il vous faut une signature éditoriale.
✒ L’article BILS de l’édition #02 :
“Signatures verbales générationnelles ou comment les âges transforment les usages”
Je sais que certains d’entre vous (non je ne donnerai pas de noms 👀) ont changé de regard sur Aya Nakamura en lisant la dernière édition de cette missive ! Je comprends les a priori et c’est ma came de les bousculer. 🥊
Cette chanteuse clivante est l’incarnation typique d’une signature verbale forte, à la fois emprunte de toute une génération mais aussi d’un mélange de cultures et d’une envie assumée d’inventer de nouveaux mots.
Dans cet article BILS inédit né d’un simple échange sms avec 2 personnes essentielles de ma vie (mais qui ça ?? 😏😏😏), nous explorerons ensemble la diversité des langages entre personnes de différentes générations.
Mais…
Le constat de l’article ne sera peut être pas celui que vous attendez.
Et si l’âge n’avait finalement pas ou peu d’impact sur notre signature linguistique ?
🚨 Pour découvrir l’article, vous devez être connectés à ce substack via le classique login email/mot de passe ou tout simplement demander votre lien d’accès perso par email. A tout de suite.
🎧 📰 🎥 Ressource audio pour aiguiser vos griffes (ou prendre soin de vos plumes)
PODCAST - La colonelle Karine Lejeune au micro de Léa Salamé dans « Femmes Puissantes »
Oui je l’aime cette émission et je l’ai déjà mentionnée dans la 1ère missive.
Léa Salamé interviewe des femmes qui ont toutes des identités et parcours forts mais des personnalités totalement différentes. Ce qui démontre la richesse et la diversité de la puissance féminine.
Dans cette épisode, c’est la colonelle de gendarmerie Karine Lejeune qui passe derrière le micro.
Le teasing de l’épisode est assez clair :
"Depuis peu, j'exige qu'on m'appelle Madame LA colonelle"
Vous voyez où je veux en venir ?
Pas vers un débat sur la féminisation ou non des titres, mais sur le registre éditorial choisi par cette femme galonnée (5 barrettes quand même !)
Vous verrez dans cet épisode que la colonnelle Lejeune n’utilise pas le mot “travailler” mais le mot “servir”.
Que son langage, fidèle à son devoir de réserve, ne contient pas l’once d’une vulgarité.
Il n’est ni guindé, ni populaire. Il est sobre et efficace. “Fort et clair” comme on dit dans l’armée.
Bref, je vous invite à écouter cet échange et à me dire par mail ou en commentaire s’il y a d’autres éléments de langage emprunts de la posture d’officier supérieur de Karine Lejeune qui vous auraient marqués ?
ou sur Spotify …👇👇👇
🎙 L’Interview - Thomas Lemasle (Oé) et ses 2 stratégies de cohérence éditoriale : la “Love Room” et “le point culture”.
STRATÉGIE EDITO MACRO : LA « LOVE ROOM » d’OÉ 💜
Q/ C’est trop beau comme appellation ça mais qu’est ce donc que cette Love Room ? C’est un lieu ? Un concept ? Un process ?
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A/ La Love Room est simplement un moment que nous avons fixé, deux fois par mois, pour reprendre avec les personnes de l'équipe concernées tout ce qui touche à la relation que nous tissons avec notre communauté.
On a un Trello (NDLR : outil de gestion de projet très utilisé par les entrepreneurs) pour cela, où chacun ajoute les sujets que nous souhaitons évoquer, les échanges, les réflexions, les erreurs rencontrées etc.
Q/ Tu pourrais nous décrire un exemple de Love Room ? (Durée, déroulé, ce qu’il en ressort)
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A/ La Love Room dure une bonne heure, nous reprenons le fameux Trello et commençons par relire nos guidelines de relation client :
le ton Oé,
la manière Oé,
le process Oé.
Puis nous reprenons les cartes de chacun, détricotons les sujets parfois complexes et essayons toujours de nous demander : "quelle relation nous tissons ?".
J'insiste vraiment sur le fait de « construire une relation » et pas de « communiquer".
Q/ Et le « point culture » c’est quoi ? Une sorte de benchmark élargi pour rester ancrés dans l’actualité et garder le cap ?
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A/ Le point culture est un point que nous organisons à chaque arrivée d'un nouveau team mate. Tout le monde est invité mais le point est facultatif.
Nous relisons l'histoire d’Oé (comme si la boite avait 200 ans aha), ses racines, les intuitions initiales. On redit clairement ce qui nous tient à cœur, la mission, notre rôle commun et le rôle de chacun. On parle de la vision de l'année et des années futures.
On fait cela pour que chaque nouveau team mate perçoive bien ce à quoi il va contribuer, la manière Oé de faire au quotidien et de penser la suite.
STRATÉGIE EDITO MICRO - LIBERTÉ INDIVIDUELLE MAIS CADRAGE 1-à-1 SERRÉS
On sent que tu tiens beaucoup à l’équilibre des membres de ton équipe; à la juste expression de leurs talents.
Tu disais même dans l’édition précédente être littéralement « émerveillé » par eux.
C’est rare et beau d’entendre ça de la bouche d’un entrepreneur et chef de troupe !
Q/ Qui prend la parole sur vos réseaux sociaux ? Toi ? Ou bien tu délègues mais tu valides tout avant publication ?
C’est un sujet compliqué pour beaucoup de fondateurs qui ont du mal à céder la plume à leurs équipes, à moins d’avoir un copywriter en interne ce qui est encore rare.
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A/ Sur les réseaux c'est Charlotte qui prend la plume. Pour ma part je suis présent sur mon Linkedin perso et sur les lives Instagram ou les prises de paroles publiques.
On a mis du temps pour bien trouver notre ton, notre ligne edito.
Avec Charlotte on se comprend bien et même si je ne relis plus chaque post, je remonte absolument toute les remarques que je peux avoir, même des détails. J'insiste pour qu'on se demande toujours bien :
"Qu'est-ce qui est perçu" et “est-ce juste” ?
On relit régulièrement avec Charlotte et l'équipe marketing le plan des mois qui viennent et les séquences que nous construisons pour bien mettre en avant ce qui nous anime.
Q/ A quels genres « d’écarts éditoriaux » de la part d’un collaborateur tu pourrais être sensible et vouloir rectifier par exemple ?
Un ton inapproprié ? Une prise de parti clivante qui ne te semble pas cohérente avec Oé ? Un emoji à côté de la plaque ? (Ça n’est pas anodin le choix des emojis !)
Tu as des exemples ?
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A/ Je tique parfois sur les visuels, c'est vraiment dur de toujours bien tenir la ligne et garder la sobriété Oé mais aussi la chaleur, la lumière.
Côté textes, on a pendant un temps eu pas mal d'aller retour sur l'engagement : on cherche à mettre en avant des causes, des actions et être une marque activiste. Mais on veut aussi rester positif et entraîner vers le bien plutôt que de montrer du doigt ce qui est mal.
La ligne n'est pas toujours simple à tenir et ces sujets nous remuent souvent de manière très personnelle.
Un exemple concret est le jour où on a posté un visuel de baleines échouées ensanglantées. On était aux débuts de nos prises de parole plus claires sur la biodiversité et quand j'ai vu ce post, on est vite revenus dessus.
Q/ Est ce que tu as une charte éditoriale avec des règles écrites noir sur blanc : proposition de valeur, positionnement, univers de référence, verbes, adjectifs, ton, emoji, etc. de ta marque Oé; ou est ce que la transmission est actuellement encore orale avec beaucoup de « test and learn »
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A/ J'avoue humblement que notre culture est encore très (trop) orale chez Oé. Je travaille dessus avec l'équipe et on doit progresser si demain on veut grandir d'une saine manière !
Q/ Pour finir et parce que je suis certaine que nombreux sont ceux qui se demandent ce que signifie « Oé », est ce que tu peux nous expliquer la mécanique créative et marketing derrière ce naming très onomatopée !
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A/ Bonne question !
Oé est pour "œnologie" et ses deux premières lettres.
Et Oé est pour le Ohé Ohé, ouvrons les yeux, admirons, allons de l'avant, allons-y ensemble !
❓Exercices de style : l’anecdote “Raymond Queneau” que je raconte à mes clients…
Vous connaissez forcément cet incontournable. Cette référence. Ce fruit du génie de Raymond Queneau !
Si ce n’est pas le cas (🤭) ou si vous avez besoin d’un rappel : ce livre raconte la même histoire de 99 manières différentes !! - oui j’ose la double ponctuation, c’est mérité.
Le brio de ce livre illustre à merveille le concept de ligne éditoriale.
Vous pouvez dire la même chose, raconter les mêmes faits, la même histoire, transmettre les mêmes idées de fond…de tellement de manières différentes !
Ce qui signifie ?
Et bien c’est une évidence !
Que si vous ne définissez pas clairement la ligne éditoriale qui correspond à votre identité, de marque ou de personne communicante, vous aurez loupé le coche.
Alors…quand un client me demande d’écrire pour lui, sans charte, sans ligne édito, sans brief, sans même l’esquisse d’une indication de ton (éducatif ? informatif ? humoristique ? décalé ? …) - je lui réponds que je ne la jouerai pas comme Socrate mais comme Raymond Queneau. Ce sera selon le feeling du jour.
😤
C’est tout.
Ça s’est passé sur Linkedin cette semaine…
Cette missive ed.02 vous a-t-elle plu ? 👉 Oui💙 - Non💩
3 min montre en main (cette fois-ci le lien fonctionne, oops pour la dernière fois)
Votre prochaine missive vous parviendra le 7 mars et sera conçue autour du 3ème pilier fort du cycle Bend It Like Socrate : les mots (bien sûr !). Si vous pouviez faire entendre à votre délicieuse boîte mail que BILS mérite d’être accueillie dans sa section principale plutôt qu’indésirable [aka SPAM], ce serait charmant : pour vous comme pour moi ! Merci pour tout, merci pour vous 🙏
De plusieurs centimètres de réflexion ;)
Recevoir, le dimanche matin, comme religieusement, l'infolettre selon Marie.
Laissé, un temps, le missel et ses prières liturgiques.
Accroché le chapelet au crucifix.
Faire signe de croix et plonger en lecture, comme on rentre au séminaire. Avec conviction et excitation. Avec la certitude que l'on y sortira grandit... ou pas.
Amen ;)