📨 Edito - On sauve le monde en regardant Netflix 🖤 ?
…Bloqués dans Black Mirror, sauf que c'est la vraie vie...(Suzanne)
[Missive BILS #25 - Pilier “SIGNATURE” ]
Notre programme “Signature” de la semaine 🦅
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1⃣ L’Edito BILS : avoir une signature c’est avant tout oser les partis pris.
2⃣ Ressources pour affuter votre style
La maïeutique : véritable signature socratique
3 styles à explorer : l’utopie, la dystopie et la fantasy
3⃣ On en discute sur Telegram ?
⭐️ Récemment sur Linkedin : BILS et vous entre les lignes
1⃣ L'Edito BILS 🦅
Chères lectrices, Chers lecteurs,
J’ai enfin découvert Black Mirror.
Insatiablement curieuse de tous les phénomènes musicaux, sociaux, créatifs et culturels du monde dans lequel nous vivons, rentrer dans l’univers très signé de cette série aussi effrayante que fascinante devenait urgent.
Parce que Black Mirror est une série Netflix qui met en scène un avenir (forcément) imaginé, pétri de technologies, d’utopies et de dystopies.
Parce que Black Mirror répond à notre besoin humain viscéral d’anticiper le futur, de l’imaginer, de le désirer comme de le craindre.
Parce que Black Mirror prend le parti d’être cru, anxiogène, effrayant, sidérant, troublant, brutal même.
Et c’est bien de “parti pris” dont il est question dans cette édition BILS conçue autour du pilier de la “signature”.
Vous ne pouvez pas marquer vos contemporains si vous n’osez pas les partis pris.
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Je vous propose une approche intéressante du terme “parti pris”.
👎 Au 1er degré il se dote d’une connotation plutôt péjorative.
On y lit une certaine psychorigidité. Une raideur. Une incapacité à accueillir la diversité et une forme d’universalisme sclérosé. C’est bien ce 1er degré qui bloque de trop nombreuses personnes et les maintient dans une zone confortable, complaisante et peu signée. Peu marquée. Peu singulière. Donc peu marquante. On a peur d’être étroit d’esprit, étriqué, intolérant, réac, alors on accepte tout.
🦅 Pourtant, quand on aborde le milieu créatif et que l’on dépasse nécessairement de fait, le 1er degré du terme, il prend un tout autre sens.
Un parti pris créatif devient alors une inspiration forte. Une voie fructueuse que l’on choisit. Une obsession que l’on sert. Un appel dans une certaine direction et pas dans une autre. On ne peut être un bon créatif sans avoir de partis pris.
Sauf que …. nous sommes tous appelés à créer, sans avoir pour cela besoin de siéger dans la case des dits “créatifs” ! Tous.
Chacun dans nos milieux, nos univers, nos mondes spécifiques.
Si vous avez lu l’édition du 1er juin : “Mais vous alors, faites-vous partie de ceux qui oeuvrent”; vous aurez compris que dans le fond, personne n’est dispensé de porter du fruit.
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Que faut-il donc retenir de cet Edito ?
Black Mirror est à mon sens un chef d’oeuvre assez rare dans le monde des séries actuelles. On aimera ou on n’aimera pas les partis pris des scénaristes, mais on ne pourra pas rester indifférent à la force avec laquelle chaque épisode défend le positionnement de la série.
Black Mirror ne s’encombre d’aucune gêne et pousse la vision d’une technologie futuriste aliénante, addictive, déshumanisante, étouffante à l’extrême. Sans oublier la place d’un humain qui s’en accommode péniblement mais ne perd jamais véritablement son âme, dans le fond. Ce serait trop radical, trop manichéen et trop dramatique si tout était sombre derrière le miroir.
Alors on retient son souffle, on tremble, on a le coeur qui bat, on se dit que c’est trop et qu’ils ne peuvent pas aller jusque là (les scénaristes). On se projette, on y croit puis quelques secondes après on ne veut déjà plus y croire, on a envie d’appuyer sur stop, on ne sait plus. Mais on sait que les têtes créatives déjantées derrière cette série d’histoires dingues, galvanisantes, parfois insoutenables et crédibles à la fois, ont une signature puissante. Des partis pris clairs comme de l’eau de roche. Et qu’ils ne demandent la permission à personne pour les exprimer.
Et si … vous écriviez noir sur blanc vos partis pris et que vous les concrétisiez (très) vite par :
des écrits, textes, publications, …
des créations sonores, visuelles, matérielles, conceptuelles, …
des décisions personnelles
des choix professionnels
des engagements sociaux
…
On commence quand ? Demain ?
Non… maintenant :) #LifeisNow
Allez, Bend it.
2⃣ Ressources pour affuter votre style :
La maïeutique : véritable signature socratique
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Socrate avait une signature qui a traversé les époques avec son “art d’accoucher les esprits” : sa fameuse maïeutique.
On m’a encore demandé plusieurs fois cette semaine : pourquoi Socrate ? Et pourquoi “Bend it Like Socrate” ?
Parce que mon parti pris est que le questionnement de soi mais aussi de l’autre fait émerger des réponses précieuses. Nos esprits sont riches et complexes. Pétris d’influences, de croyances, de filtres, de doutes, de refoulements, de désirs, de visions parfois obscurcies par 1001 choses qu’il convient de déblayer. Poser des questions à l’autre pour l’aider à exprimer le coeur de sa pensée et parfois même, sa vérité masquée, possède des vertus puissantes.
Qu’il s’agisse de solutions dans le monde professionnel ou dans sa vie quotidienne, le questionnement est une arme. Quant au “Bend it”, c’est bien entendu un rebond de ballon sur le fameux titre du film “Bend it Like Beckham”, traduit en français par “Joue la comme Beckham” !
Et bien moi, je nous invite à la jouer comme Socrate.
Cet homme arpentait les rues d’Athènes en questionnant ses interlocuteurs jusqu’à faire émerger de leurs propres bouches une nouvelle forme de connaissance. Socrate ne suggérait rien. Il n’orientait pas la discussion ni n’influençait pas la personne en face de lui. Mais il lui posait des questions, pointues, fines, pertinentes. Et les réponses qui en découlaient dissipaient le brouillard. A tel point que Socrate finit par se faire accuser de “corruption de la jeunesse et de non respect des divinités athéniennes” et être forcé à boire de la cigüe. La vérité dérange.
Pour autant, à notre échelle, l’approfondissement de nos pensées par le questionnement permet aussi de mieux définir nos partis pris et de mieux nous ancrer. Après tout, quel intérêt y aurait-il à traverser nos vies dans le plus grand des consensus ?
Aucun. C’est mon parti pris ;)
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3 styles à explorer : l’utopie, la dystopie et la fantasy
Découvrir Black Mirror m’a permis de mieux comprendre le périmètre de ces 3 styles que sont “l’utopie”, “la dystopie” et la “fantasy”.
Pour ceux qui aiment lire, écrire ou concevoir des scenarii et des histoires; ces univers vous offriront sûrement de nouveaux terrains d’expression et renforceront vos prises de parti.
Je vous propose des définitions maison puis une réflexion inattendue inspirée par la revue “Postures” (critique littéraire)1.
UTOPIE : histoire ou pensée dépeignant le rêve d’un monde meilleur, idéal tant qu’à faire
DYSTOPIE : histoire ou scénario dépeignant l’anticipation d’un monde dégradé, du pire qui puisse arriver
FANTASY : style littéraire fantastique (comme son nom l’indique) qui incorpore du mythe, de l’imaginaire et de la magie - dans des mondes totalement inventés, alternatifs ou parallèles (qu’il s’agisse du passé ou du futur, d’ailleurs).
L’imaginaire est au coeur de ces 3 visions. On anticipe, on invente, on se projette.
Mais la revue “Postures” propose un contrepied intéressant :
“La littérature et la philosophie ont fourni plus d'une occasion de réfléchir au meilleur des mondes. Imaginer le meilleur, craindre le pire.
Mais l'optimisme et le pessimisme ne sont pas forcément là où l'on pourrait les croire.
L'utopie présente souvent une bonne dose de pessimisme face à un réel qui ne satisfait pas les attentes. D'un autre côté, on peut voir la dystopie comme un espoir d'éviter le pire. Tel un avertissement, il s'agit le plus souvent de projeter dans l'avenir, en les amplifiant, les défauts d'une société perfectible.”
Pourquoi parler de ces 3 univers dans cette missive ?
D’une part parce que Black Mirror est en quelque sorte une dystopie qui met en scène ce que le monde pourrait devenir si la technologie prenait le pouvoir sur l’Homme et sa liberté. (Ce n’est pas si aberrant. Rappelez-vous comme “1984” de Georges Orwell était déjà visionnaire à l’époque)
D’autre part parce que ces univers offrent un champ des possibles quasiment infini en termes de partis pris. Si vous souhaitez les explorer à travers votre plume, dans une nouvelle, dans un roman ou même dans un univers de marque, vous aurez la possibilité de prendre des partis forts sur votre manière de voir le monde. D’en dénoncer les excès, d’en célébrer les beautés ou d’en réinventer les contours.
3⃣ On en discute ?
Le canal Telegram BILS vous permet de recevoir des fioles d’inspiration pluri hebdos (citations, extraits de livres, sondages, news, etc.) et même de mettre votre grain de sel en postant vos commentaires si vous le souhaitez.
Cette semaine : partagez librement vos partis pris, vos utopies, vos dystopies et vos ressentis suite à la lecture de cette édition BILS !
Rejoignez-nous 💙
⭐️ Récemment sur Linkedin…BILS entre les lignes
Cette semaine j’aimerais particulièrement faire le lien entre certains posts ou commentaires et les grands axes de mon livre “Affuter sa plume tout en restant soi”. C’est un livre à la fois structuré et très concret.
Rien ne vaut l’exemple.
PS - tous les visuels sont cliquables et vous amènent directement à la source
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1. Humour post op : c’est ma cousine, elle a le droit.
J’ai publié une video très brute dans laquelle j’explique le parcours assez houleux au cours duquel j’ai écrit mon livre. Voici le commentaire d’une cousine, exilée en Corée et de passage sur Linkedin !
{PS : pour ceux qui ont lu le livre, quel genre d’humour est-ce selon vous ?!}
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2. Exercices de style : ne vous endormez pas !
Dans ce post, je me suis amusée à adopter un ton que j’utilise rarement.
C’est un humour assez cérébral mais aussi très 3ème degré et décalé avec une pointe de sarcasme. Le cynisme est très rare chez BILS parce qu’il représente mal mes valeurs; mais de temps en temps, avec un message constructif en toile de fond, j’aime jouer.
Cela reprend le thème à la fois des chapitres 6. “Avez-vous de l’humour ?”; 7. “Faites-vous des exercices de style ?” et 10. “Osez les variations” de mon livre.
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3. Linkedin transforme vos commentaires en publications
Relayé par de nombreuses personnes ces derniers jours, dont Hélène (lectrice 🇨🇦 de la missive), voici l’une des nouveautés de la plateforme pour inciter les silencieux à commenter et les commentateurs à publier ;)
Prêts à publier plus souvent ?!
Si on vous a partagé cette missive et que vous y avez trouvé une esquisse de “spark”, je vous propose de nous rejoindre chaque semaine !
Si vous faites déjà partie des abonnés, d’abord : je vous aime. Ensuite, peut-être y a-t-il quelqu’un de précieux dans votre entourage qui aimerait intégrer l’univers BILS ?
Pour renforcer votre signature - click and read 👇 😏 👇 :
Notre prochaine missive sera une interview “signature” et vous parviendra par hippogriffe 🦅 le Dimanche 27 juin à 21h00 :
🎙 Nous recevrons Dion MBD qui se définit comme "un illustrateur à temps partiel et un amoureux de la vie à plein temps" C'est une chance immense d'avoir pu échanger avec ce talent originaire de Bandung. Vous verrez que la signature créative n'a pas de frontières. Qu'il s'agisse des univers visuels, de l'écriture, ou de tout autre métier, une signature forte part d'une vision du monde assumée et projetée. 🇫🇷🇺🇸 Bonus : l'interview sera diffusée en anglais et en français ✌️ What else. A très vite, ici ou là bas (sur les réseaux pouloulou)
http://revuepostures.com/fr/articles/presentation-hd2
Je suis hébété. Alors que je n'ai pas accroché au titre — ça m'use de lire « Netflix » partout —, être présenté à un schéma de communication qui mélange Thomas More et George Orwell, ça fait un tome 2 de « la République » de Socrate : chapeau bas.