📮 ÉDITO - Vos textes font-ils « boum boum » ❤️ ou « zzzzzzz » 😴 chez vos lecteurs ?

7 armes rythmiques pour faire pulser vos lignes.

août 03, 2021

Bienvenue 💙 - Je suis Marie et j’ai créé Bend it Like Socrate (aka BILS) pour vous aider à traduire l’identité de votre marque (personnelle et professionnelle) en mots.

Avec impact et style.

Cette édition devait aborder un certain trait de personnalité que tout le monde cherche à développer alors qu’il n’est qu’un leurre. Lequel, lequel ?

Je ne dirai rien et j’ai changé d’avis :) Je garde le sujet pour une prochaine missive “identité”. #TeasingVicieux

Oui parce que là, il y avait urgence. Comme un gros bam - bam dans ma tête suivi d’un grand boum - boum dans mon coeur (ou était-ce l’inverse ?) - à l’écoute d’une certaine chanson. Alors clic-clic sur le clavier et ouhouhouh sur Avalon. (Mais qu’est ce qu’elle raconte encore ? 😱😱😱)

Vous allez comprendre dans 19 lignes et vos textes vont danser. (OuhOuhOuh)

Edition BILS #31
Edito «Vos textes font-ils « boum boum » ❤️ ou « zzzzzzz » 😴 ? »

> Pilier BILS au 💙 de l’édition : L’IDENTITÉ

> Angle traité : imprimer son rythme pour exprimer son identité, ou l’art de la cadence dans l’écriture sous toutes ses formes.

> L’offre Bend it Like Socrate

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L’Edito qui pulse, pulse, pulse. Boum Boum.

Désolée Maman pour « l’image qui clignote et qui déclenche des crises d’épilepsie », il n’y en a qu’une dans cet édito. Promis. 😘

J’ai récemment répondu aux questions d’un freelance qui écrit un véritable dossier sur les métiers de plume. Plus précisément sur la question de leur légitimité, dans notre monde assez handicapé du verbe, disons-le.

Mais je ne voudrais pas dévoiler son beau projet, prévu pour la rentrée !

Je peux seulement vous dire que j’y ai apporté ma vision (propre et singulière :)) aux côtés de pairs copywriters et que le croisement de nos points de vue est riche.

En relisant le document et en peaufinant 2-3 éléments de la retranscription de notre échange audio, j’ai aussi remarqué que chaque intervenant avait eu droit à sa biographie punchline. 🥊 Autrement dit, à une description ultra condensée de son profil, dans les yeux de l’auteur, bien sûr.

La mienne commence par “reine du rythme”.

Boum.

Au delà de l’effet coup de pompe (au sens propre) pour l’ego, ces mots m’ont fait sourire.

Quand j’étais étudiante, je mixais sur des platines vinyles Technics. Mes sons de prédilection se résumaient à tout ce qui pouvait combiner musique électronique et percussions. Je jouais aux soirées étudiantes et j’avais même mixé en live avec un ami percussionniste. Congas, bongos, djembé, tout y passait.

J’ai aussi effectué un passage par le Karaté de compétition avec un goût aussi prononcé pour les Katas qu’il ne l’était pas pour le combat. J’aimais l’apprentissage de séquences de gestes et leur execution précise et rythmée, en lien avec le souffle.

Puis il y a eu la danse. Beaucoup, beaucoup de danse.
Parce que les Katas en Karaté Shotokan étaient beaux et puissants, mais il me manquait toute une dimension d’expression corporelle souple et libre.

Le point commun dans toutes ces expériences a été et restera : le rythme.

Ensuite il y a eu la course à pied, dont le rythme est certes moins varié de prime abord; mais extrêmement hypnotique quand on découvre la joie des sorties longues ou des fractionnés.

Et l’écriture. Toujours l’écriture. En toile de fond au début. Au premier plan, désormais.

Pourquoi cette notion de rythme est à la fois magique et essentielle dans toutes vos prises de parole écrites ?

Parce qu’elle berce les pensées de vos lecteurs.

Quand vous intégrez enfin une dimension rythmique à votre écriture, c’est que vous avez transcendé le seul sens de vos mots. Vous leur avez ajouté une composante fluide et vivante. Ce ne sont plus seulement des lettres, des idées, des effets de style.

Ce sont des battements.

Cette dimension est difficile à acquérir tant que l’on n’en n’a pas pris conscience.

Mais une fois qu’on la saisit, on commence à la voir partout et sa propre écriture, à force de travail, gagne alors terriblement en impact.

Pour rentrer dans le très concret, je vous propose de prendre un exemple idéal pour ce mois d’août : la chanson “c’était déjà toi” de Laurent Voulzy !

Nous allons voir en 7 points comment cette chanson est rythmée, rien que par ses mots.

Il s’agit de musique éditoriale, en somme. Et je compte sur vous pour vous en inspirer fortement dès vos prochaines publications :)

PS - Quand je dis que je mixais de la musique électronique, je parle de techno, de deep house, d’oriental house, etc. A l’époque, j’aurais ri rien qu’à l’idée du nom “Laurent Voulzy”, mais Dieu merci j’ai mûri :) Et j’arrive aujourd’hui à saisir l’essence de talents extrêmement éclectiques. Ce qui est profondément enrichissant, surtout quand on écrit. Ou surtout parce qu’on écrit ? Bref.

“C’était déjà toi” : on envoie ?

Attendez, avant toute chose : jouez le jeu !

N’écoutez la chanson (écrite par Alain Souchon)1 qu’après avoir lu ces 7 points. Vous verrez, vous n’entendrez pas les mêmes choses.

Deal ? Allez.

Arme rythmique n°1 : le multilinguisme

Dans cette chanson, Laurent Voulzy chante en duo, en français, avec une femme qui lui donne la réplique, en anglais.

Les deux langues n’ont pas du tout la même sonorité (on peut même parler de « prosodie « ) et le chassé-croisé de l’une à l’autre crée une dynamique rythmique ne serait-ce par les modulations de prononciation des mots.

“Justify, justify, my dream, my dream come around, où es-tu ?”

💙 Mon conseil : le multilinguisme est un parti pris qui se mérite.

C’est le mien en l’occurrence et c’est un choix très personnel. J’ai passé une partie de mon enfance aux USA; dû apprendre l’anglais à toute vitesse au risque de me faire éjecter du groupe d’enfants de mon “block” et la moitié de ma famille a émigré aux US.

Je revendique donc mon envie et mon droit de placer des mots anglais dans mes textes quand j’en ai envie. D’ailleurs, dans mon livre, j’en utilise, mais ils sont en italique et leur traduction est en bas de page, systématiquement.

En revanche, je vous déconseille d’utiliser du jargon qui fait perdre leur sens aux mots, ou d’utiliser des mots anglais, faute de vocabulaire français.

Arme rythmique n°2 : rimes en français

Les rimes, même pauvres, sont très souvent employées dans les paroles des chansons. Mais si c’est le cas dans l’univers de la musique, ce n’est pas anodin ! C’est précisément parce qu’elles donnent aux mots une musicalité dont aucune plume ne devrait se priver.

“Et ce grand vide là dans mon cœur
Et ce désir infini d’âme sœur”

💙 Mon conseil : attention au dosage.

Dans une chanson, la rime est évidente. Elle y trouve toute sa place et même son essence.

Mais dans une publication sur les réseaux sociaux, il faut savoir doser. En accroche ou en appel à l’action, cela peut être percutant. Tout le long de votre texte, cela peut être un concept voire un poème totalement assumé, mais c’est à réfléchir (objectifs éditoriaux, piliers, cible, etc.)

En revanche, une punchline ou un manifeste de marque peuvent mieux bénéficier de belles rimes subtiles et/si bien trouvées.

Essayez !

Arme rythmique n°3 : rimes français/anglais

Là, on passe à un autre niveau, qui croise les deux premières armes !

Souchon, auteur du texte, a fait rimer l’anglais avec le français. Je trouve ça délicieux, pour l’oreille et pour le cœur :)

Il y a longtemps, longtemps que je t’aime,
In the night I dream you whisper my name.

💙 Mon conseil : si vous savez faire (ou si vous voulez vous entraîner), ne vous privez pas, c’est enchantant !

Arme rythmique n°4 : double épizeuxe

Don’t run away ! Je vous explique :)

Une épizeuxe est une figure de style qui consiste à répéter le même mot, même mot, à l’identique et à la suite, n’importe où dans une phrase.

Souchon l’utilise beaucoup dans son texte chanté par Voulzy. C’est un procédé qui impulse du rythme de façon évidente tant la répétition du mot à elle toute seule fait battre la phrase.

Justify, justify, my dream, my dream come around. (double épizeuxe, en anglais en plus)

Il y a longtemps, longtemps que je t’aime.

💙 Mon conseil : un délice qui mérite d’être goûté.

Les figures de style utilisant la répétition sont bien connues pour rythmer les phrases. Je les adore en tous cas et utilise très souvent l’anaphore qui consiste à répéter le même mot au début de plusieurs phrases consécutives.

Ou moins souvent, l’épiphore. Qui revient au même, mais en fin de phrase.

Essayez ! Cela se travaille pour rester bien fluide, mais le plaisir du jeu en vaut la peine.

Arme rythmique n°5 : interjections

Une interjection est l’un de ces fameux cris de type « oh », « ah », « eh », … qui exprime une posture sensible par son seul son.

Le texte chanté par Voulzy qui est connu pour un être un artiste particulièrement affectif, en contient une :

Ah! C'était déjà toi
Déjà toi.

💙 Mon conseil : eh, vous n’allez pas hésiter quand même ! Hein ? Non.

Les interjections sont parfaites dans des dialogues réels ou fictifs mais aussi quand vous vous adressez à votre audience à l’écrit, dans une publication Linkedin par exemple.

C’est à calibrer fonction de votre ligne éditoriale mais une interjection de temps en temps peut ajouter de la vivacité voire de la légèreté à votre plume, en ouverture ou en clôture de post, surtout si votre style est naturellement très littéraire ou un peu sophistiqué.

Arme rythmique n°6 : onomatopées

Clairement elles n’apparaissent pas dans les paroles, donc il faut écouter la musique pour les entendre. Il n’y a pas plus sonore qu’une onomatopée !

C’est littéralement un son qui est prononcé. Comme mon boum boum, mon bam bam ou mon clic clic en introduction.

Dans « c’était déjà toi », on retrouve le « ouh ouh ouh » (c’est comme ça que je le retranscris à l’oreille mais vous me direz ce que vous entendez !) à la fin de quasiment toutes les phrases.

💙 Mon conseil : onomatopée rime avec sagacité

C’est probablement l’arme la plus inhérente à la chanson de cette armada, mais elle n’est pas du tout interdite ailleurs à l’écrit. Surtout chez les plumes vives qui ont un style dynamique et qui sont douées pour générer des conversations (précisément parce que les onomatopées rendent le texte très accessible et vivant).

Arme rythmique n°7 : court et long, jouez sur les variations

Cet intitulé est aussi celui de l’un des 15 chapitres de mon livre. 6 mois plus tard je ne le formulerais pas autrement.

Je vois trop de textes qui sont monocordes parce que la longueur des phrases est toujours la même. C’est trop dommage.

Dans cette chanson, Voulzy chante parfois très peu de mots :

« Sur Avalon »

puis il en enchaîne un peu plus d’un coup :

Justify, justify, my dream, my dream come around

💙 Mon conseil : la variation est l’essence même d’un rythme pénétrant

Certes il existe des rythmes très répétitifs et très prenants, dans certaines musiques un peu mystiques par exemple ou typiquement dans des creations électros.

Mais d’une, l’immobilité du rythme dans ces musiques est souvent une illusion. Il évolue toujours en réalité, juste très lentement.

De deux, un morceau de 10 minutes a plus le luxe de laisser évoluer son rythme de façon subtile qu’une publication de 3000 caractères ou pire, qu’une introduction d’e-mail.

Vous savez déjà ce que vous devez faire pour vérifier les variations de votre texte (oui vous le savez !) : le lire à haute voix.

Si vous avez l’impression de lire « la la la la la » // « la la la la la » // « la la la la la » // ….. 😴 (vous noterez le nombre strictement identique de « la » dans chaque phrase) - toujours sur le même ton, avec les mêmes longueurs de phrase, c’est déjà la mort.

Ajoutez des variations de toute urgence !

Maintenant, vous pouvez libérer les décibels ! Écoutez tout. Les notes de la musique ET celle des mots.

Cette chanson me fait pleurer mais ne le dites à personne :)

7 armes rythmiques à retenir avant de nous quitter… :

💙 Le multilinguisme ou la créolisation de la langue française sont pour moi des richesses et non des appauvrissements (si et seulement si le fond et le sens de votre message n’en pâtissent pas).

💙 Les rimes en français sont une arme qui se dose. Le poison n’est pas loin. Soyez fins.

💙 Les rimes entre deux langues sont un jeu excitant bien adapté aux plumes vivantes et aux audiences éveillées (les deux sont souvent liés)

💙 Qu’il s’agisse d’epizeuxe, d’anaphores ou d’épiphores; la répétition est une figure de style extraordinaire (vous rappelez-vous du discours « Moi président, … » de François Hollande ? 👉 Anaphore en pleine action.) - Osez, osez (Joséphine).

💙 Eh, les interjections ne sont pas interdites. Oh mais si, je vous jure.

💙 Soyez sagaces : essayez les onomatopées ! Ouch, dur ? Mais non, allez !

💙 Jouez sur les variations : court/long. Plus jamais de « la la la la la » à l’infini.

Voilà voilà.

Au fait …

A la sortie de ce titre « C’était déjà toi », Laurent Voulzy a répondu à un journaliste qui lui demandait s’il était « perfectionniste » (ces journalistes parfois 🙄) et sa réponse m’enchante :

« Ça n'est pas tout à fait cela. Je recherche l'émotion. A chaque instant de la chanson, je recherche l'émotion. Il faut que rien n'accroche, que tout ait l'air simple et plein d'émotions. Et pour cela, il faut qu'à l'intérieur, ce soit chargé d'une horlogerie complexe. Pour que ça touche le cœur, il faut que le boulet soit bien rond. Quand je fais un disque, c'est presque une quête spirituelle. Mais je ne peux pas dire que je suis perfectionniste… »2

😍 I Love you Laurent and Alain : call me maybe ? 💙

Marie.

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https://paroles2chansons.lemonde.fr/paroles-laurent-voulzy/paroles-c-etait-deja-toi.html

http://www.chartsinfrance.net/Laurent-Voulzy/news-77662.html