La bascule entre l’ordinaire et l’extraordinaire ne tient parfois qu’à un changement de regard.
Je vous en parle si souvent de ce regard. De cet œil.
Cette arme puissante de tout bon storyteller. De toute plume saillante. De tout poète, « song writer » ou autre magicien des mots.
Pour pouvoir raconter, il faut savoir voir.
Pour savoir voir, il faut être capable de sentir.
Absorber une atmosphère, dans l’air.
Un soupir.
Une émotion paradoxale, noyée dans des larmes imperceptibles ou dans les rides tortueuses d’un sourire qui parle en silence.
Hier je me suis fait opérer à Paris, après 6 ans d’errance diagnostique et de journées de douleur physique qu’on ne peut ni compter, ni imaginer.
Je fais partie de ces femmes qui virevoltent entre endométriose et autres pathologies gynécologiques. Des maladies très influencées par les dérèglements biologiques systémiques que nous connaissons tous. Et qui affectent le vivant sous toutes ses formes.
Mais mon regard a choisi le bonheur, hier.
Une fois réveillée, devant mon café, mes deux pains au lait bourrés de sucre, mon pot de confiture et ma compote de pommes sur un plateau tout blanc.
Comme une enfant prenant son goûter.
Le regard calme mais vivant. Projeté à travers les vitres du 5e étage d’un établissement de l’Ouest parisien.
J’ai rassemblé la myriade d’attentions offertes par le personnel soignant tout au long de mes déambulations sur mon brancard.
Je l’ai imprimée pour ne pas l’oublier.
J’avais dans la tête et dans le cœur chaque geste, chaque parole, chaque … regard aussi pudique que doux, porté sur moi - si vulnérable sur mon lit ou ma table de bloc.
Et j’ai ressenti une immense reconnaissance.
Mais ce choix d’être bien, hier, n’efface rien de la tristesse que j’éprouve pour le manque indicible de considération que ces personnes subissent dans l’exercice de leur vocation.
On ne peut décemment pas comprendre la nécessité de protéger nos soignants, leurs outils, leurs moyens, leurs conditions de travail, leur dignité, leur santé … quand on n’a pas été soi même démuni, souffrant, malade, à nu et livré à leurs mains et leurs regards tout entiers dévoués.
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