Secrets d'écriture.
💌 Correspondances éd.4 avec Kevin Pujol - par BILS
Je suis Marie et j'aide les entrepreneur(e)s, dirigeant(e)s, leaders d'opinions et les multi-millionnaires qui s'ennuient (je vérifie si vous me lisez) à laisser une empreinte positive sur le monde grâce à leurs mots, en appliquant une méthode de coaching inspirée de la maïeutique Socratique.
Et ça fait Boum, boum depuis 2019. 💙
Offre Spéciale Beautiful Freaks : Le Challenge d’écriture BILS édition 4 est à 195€ (au lieu de 295€) jusqu’à Lundi 27 novembre 10h.
Bienvenue dans “Correspondances” éd. 5 par BILS :
Icebreaker 🧊
“Je pense que ce qui me bouleverse dans les oeuvres, c’est de savoir que celui qui l’a fait, a eu besoin de le faire (…) tu vois par exemple Maupassant il tourne sa tête sur Rouen, comme ça, quand il est au bord du fleuve, il ne dit pas “ Rouen avec le toit des clochers”, non, il dit “Rouen et le peuple pointu des clochers gothiques”.
Si une IA sort “le peuple pointu des clochers gothiques”, ça ne m’intéresse plus, parce que ce n’est pas un humain”(Alexandre Astier, dans une conversation avec Kyan Khojandi1)
💌 Pourquoi une “Correspondance” ?
Parce que nous ne prenons plus le temps de nous écrire. Nous réagissons par des likes à des messages WhatsApp, Telegram, des SMS ou des lignes écrites à l’arrache sur Messenger.
Parce que nous ne goûtons plus les oeuvres, nous “consommons du contenu”.
Parce que nous ne nous exprimons plus, nous “communiquons”.
Et je me bats contre ces automatismes qui nous appauvrissent.
Dans chaque édition de “Correspondance”, je prends le temps d’écrire à une personne tirée sur le volet, pendant plusieurs semaines et parfois plusieurs mois.
Nous explorons un sujet connexe à l’écriture et ne nous ne prenons ni raccourci textuels, ni raccourcis de pensée.
🃏 Dans cette édition, j’échange avec Kévin Pujol - ex co-fondateur de Magma et auteur de la newsletter “Le Bateleur”
J’ai découvert Kévin il y a très peu de temps et par hasard (je suis du genre à me décider vite !).
Kevin a initialement co-fondé la newsletter Magma (une news qui décrypte tous les signaux faibles et les opportunités business du marché), avec Arthur de Villemandy.
Concept racheté en 2022 par Orso Media (Matthieu Stefani entre autres).2
Aujourd’hui, Kevin se lance dans l’écriture d’une newsletter Substack plus profonde et plus intimiste : “Le Bateleur”. (← check it out !)
C’est sur ce nouveau projet éditorial que porte notre Correspondance, et plus particulièrement, sur un sujet qui me tient à coeur : “l’utilité de l’écriture dans notre monde actuel”.
Kevin a une plume fluide, épurée et humble.
Il n’en fait pas des caisses, il ne part pas dans des circonvolutions poétiques, il ne s’épanche pas égotiquement.
Pourtant, chaque édition est dense = courte mais intense (6 min de lecture concentrée en moyenne). Kevin veut “vous donner les armes intellectuelles, pratiques et sensibles pour avancer et atteindre vos objectifs” et vous amener à “changer de perspective”.
Tout un programme. Place à l’échange.
Temps d’échange 13 jours. Temps de lecture - 25 min - avec un plaid et un feu de cheminée 🔥 ↓
🔵 Marie pour BILS
Mercredi 8 novembre, 11:27 AM
Salut Kevin,
Merci d’avoir accepté cet échange écrit, j’en suis ravie.
J’ai lu chacune de tes éditions du vendredi depuis ton lancement début octobre et je n’ai jamais été déçue. C’est assez surprenant en fait !
Parce qu’il y en a pas mal quand même, des mecs qui lancent des newsletters pour prendre du recul et réfléchir. Pour mener une “vie intentionnelle” ou pour “philosopher”. Mais j’ai rarement accroché.
Je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que le contenu était trop prévisible ou trop fondu dans du “dev perso” qui me lasse à grande vitesse.
Julia de Funès, essayiste, philosophe et référence d’un certain nombre de mes prises de parole, combat ostensiblement le “développement personnel” qui s’apparente à une forme de pensée unique plaquée sur chacun et tout le monde à la fois.
J’adhère à la plupart de ses réflexions et celle sur le “dev perso” me touche particulièrement, moi qui aime tant mettre ma plume au service de la réflexion et de la nuance.
Comment peut-on décemment progresser dans toute sa singularité et son unicité en se référant à des conseils généralistes qui flirtent trop souvent avec une injonction à “penser positif” quoiqu’il en coute ?
Bref, à travers BILS :
J’essaie d’affirmer mes convictions sans non plus asséner des vérités.
J’essaie d’avoir des partis pris sans être polémique (si je l’étais, j’aurais un meilleur reach sur Linkedin, smile ;)).
J’essaie d’aider mes lectrices et lecteurs à s’émanciper, à gagner en autonomie, à cultiver leur esprit critique pour être LIBRES. Pas, pour être CONFORMES.
J’aimerais que tu me dises ce que tu cherches à faire, toi, avec “Le Bateleur” : au service de quelle vision veux-tu mettre tes mots ?
🟡 Kevin pour Le Bateleur
Lundi 13 novembre, 2:27 PM
Très heureux de démarrer cette correspondance, déjà, je dois dire que le format me plaît beaucoup. On ne voit plus vraiment de moments d’échange. Assez paradoxal en fait pour des réseaux dits sociaux.
Alors oui, Le Bateleur !
Tu as peut-être vu que je n’emploie jamais l’expression “développement personnel”, c’est comme le mot “métaverse” ça me donne des sueurs froides.
C’est devenu une expression galvaudée, vidée de son sens, car sur utilisée par des Youtubeurs ou des magazines qui nous vendent des formules magiques pour “réussir” et “être heureux”.
Mais justement, je crois que Le Bateleur part de ça. Une forme d’énervement. Le développement personnel, la quête de soi, est une idée trop importante pour la laisser entre les mains de ces gens-là.
Et Julia de Funès a totalement raison.
Il y a un énorme paradoxe dans le fait d’assommer des gens avec des listes de choses à faire pour leur dire : deviens libre et heureux ! Une injonction en chasse une autre : sois belle/beau, sois efficace dans ton travail, sois heureux.
Ça me rappelle cette formule de Frédéric Lordon, philosophe et économiste français, le fantasme ultime du capitalisme est de nous transformer en “automobile joyeuse”, c’est-à-dire des travailleurs indépendants, proactifs et joyeux.
Je suis passé par une longue phase de recherche de moi-même dans ma vie (spoiler : je crois que j’y suis toujours - mais cette quête a-t-elle une fin ?) et j’ai souvent trouvé des réponses, des pistes pour avancer, dans des livres, des œuvres d’artistes. J’ai tiré énormément de force là-dedans.
Voilà, je crois que c’est ça Le Bateleur : la version la plus sage et courageuse de moi-même qui partage des idées et des ressources qui peuvent aider à démarrer une transformation personnelle. Je veux toucher une corde sensible qui peut résonner chez certains de mes lecteurs pour les aider à passer à l’action, à changer de perspective. Mais, je n’ai rien à enseigner. C’est à eux de faire le job.
Le Bateleur est une figure mystique qui renvoie à l’énergie active (c’est une carte du tarot de Marseille, j’en parle un peu plus ici). J'aime bien cette idée de force de pulsion de vie face à la pulsion de mort, à la résignation.
Ma plus grosse crainte serait pour moi, d'apparaître comme un donneur de leçon. Je te rejoins totalement quand tu dis " j’essaie d’affirmer mes convictions sans non plus asséner des vérités". C'est parfois un numéro d'équilibriste.
Par exemple, dans la dernière édition, je parle des effets pervers de la consommation et de la perte d'identité. Mais je suis le premier à acheter du Patagonia et des Airpods.
Je pense qu'on peut, et qu’on doit, vivre avec ces paradoxes, c’est tout le défi de la modernité. La différence, c'est de le faire en conscience. Ce qui permet de recréer une distance avec l'objet et avec soi-même, pour aboutir à une certaine forme de liberté.
🔵 Marie pour BILS
Mardi 14 novembre, 3:05 PM
Kevin (sans accent aigu :)), je choppe au vol deux idées que je veux aborder avec toi.
La notion d’équilibre et la notion de courage.
En fait, elles sont pour moi intimement liées.
Je pense qu’il faut beaucoup de courage aujourd’hui pour chercher l’équilibre.
C’est tellement plus simple d’être radical (dans ses idées j’entends, il y a des domaines où la radicalité peut avoir du bon, ne soyons pas dogmatiques).
Et c’est ce qui m’a donné envie d’échanger avec toi dans ce format écrit plus lent et plus approfondi.
Nous écrivons tous les deux et même si nous n’avons pas du tout le même parcours, je crois que nous nous rejoignons dans notre rapport à l’écriture.
Je vais te dire pourquoi.
L’obsession des contenus que l’on lit partout aujourd’hui est de proposer des pistes “actionnables”. Parce que tout doit être action et tout doit être rapide.
La réflexion perd de son panache. C’est un peu comme un bonus que l’on s’offrirait quand on serait venu à bout de sa To Do list.
Pourtant, je suis persuadée qu’une réflexion régulière et structurée peut faire gagner énormément d’impact à nos actes.
Je ne parle pas de se poser des questions si interminables que l’on en vient à se figer et à ne plus oser l’action imparfaite. Je parle de réflexion saine, qui ancre, qui pondère, qui envisage des alternatives en fuyant la pensée unique.
Et ça, pour moi, cet équilibre entre réflexion et action ; cette volonté d’écrire pour aider l’Autre à réfléchir DONC à agir, c’est un choix courageux.
C’est un choix courageux parce que cela implique de repenser l’utilité de l’écriture.
Et cette conception de l’écriture comme levier de réflexion, utile à nos meilleures actions, est un axe que nous partageons vraiment, il me semble.
Ce qui m’amène à conclure en considérant le mythe de Sisyphe que tu as évoqué dans une de tes éditions récemment.
Sisyphe est condamné par Zeus à faire rouler un rocher jusqu’en haut d’une montagne ; à le faire tomber dans le vide puis à recommencer.
Ce mythe incarne l’absurdité de la vie humaine et la folie de nos perpétuels recommencements.
Tu disais que pour toi, écrire une newsletter, c’était un peu comme rouler ton rocher en haut de ta montagne, le faire tomber dans le vide à chaque envoi, puis recommencer. Mais aussi que tu aimais ce cheminement que tu percevais comme ta contribution au monde, en quelques sortes.
A une époque où tout est consommable et à obsolescence programmée, cette vision de l’écriture me semble à la fois très adaptée aux médias de notre monde et très anachronique.
Qu’en penses-tu et comment vois-tu ton oeuvre à travers les mots ?
🟡 Kevin pour Le Bateleur
Mardi 14 novembre, 6:12 PM
Je ne sais pas si elle est anachronique, en tout cas je trouve que c'est une vision courageuse comme tu dis, donc nécessaire.
Je dirais qu'il y a 2 piliers dans mon écriture.
1. Je vois mon écriture comme une sorte de partage égoïste.
Partage, car je veux faire circuler des idées. Egoiste car je le fais avant tout parce que ça m'enrichit personnellement d'enrichir les autres. L'écriture est ce qui met de l'ordre dans les pensées chaotiques qui peuvent me traverser. Parfois, je ressens un besoin presque vital d'attraper un papier ou d'ouvrir mes notes pour écrire. Ne pas avoir un stylo dans mon sac est une forme d'angoisse pour moi
2. Le deuxième pilier de mon écriture, je dirais que c'est l'effort.
D'abord, l'effort que ça me demande au quotidien d’écrire ces textes, si l'on peut dire qu'envoyer une newsletter c'est comme pousser un rocher ;)
Mais c'est un effort structurant, nécessaire, qui maintient une pression saine, qui me maintient éveillé et à l'affût (c'est pour ça que j'aime bien le format hebdo).
Il y a aussi cette notion d'effort que je demande aux lecteurs parce que je ne vais pas forcément leur fournir les 5 points clé pour résoudre leurs problèmes. Cet effort, je pense, est central dans ce qu'on peut retirer de la lecture.
Sans effort intellectuel, sans émotions, pas de récompenses.
On lit des suites de lettres mais il ne se passe rien. C'est comme ces apps qui proposent des résumés de livres... je trouve que ça n'a aucune utilité.
J'ai besoin d'émotions pour ancrer les apprentissages.
Je suis un grand fan de romans initiatiques (ceux d'Herman Hesse notamment) parce qu'ils ancrent leurs enseignements dans une histoire, dans des émotions.
A l'inverse, j'ai beaucoup de mal à lire des livres business ou du développement personnel. J'ai pas envie que quelqu'un me balance une liste de choses à faire. En tout cas, ça ne marche pas pour moi.
Tiens je suis curieux, puisqu'on parlait de mythes, est-ce qu'il y a un mythe ou un personnage mythologique qui ferait écho à ton écriture ?
🔵 Marie pour BILS
Vendredi 17 nov, 10:06 AM
C'est une bonne question mais je n'ai aucune réponse à te donner à ça, c'est étrange.
Sans doute parce que j'ai une connaissance zéro de la mythologie et/ou parce que je ne m'y suis jamais intéressée.
Mais le vrai personnage qui m'anime moi, c'est Socrate, tu t'en doutes :)
Le seul philosophe dont l'obsession était la vérité. "Quoiqu'il en coûte" et même si cela devait faire mal (surtout au système qui faisait tout pour la dissimuler).
Je me suis aussi inspirée de sa maïeutique (que tous les coachs sur cette planète appliquent plus ou moins), ou en d'autres termes : son "art d'accoucher les esprits" par le biais du questionnement.
Et finalement, ça rejoint ce que tu dis sur le développement personnel, et les livres de "recettes" business ou autre.
Ces formats "actionnables" s'adressent à un lectorat qui veut des trames à suivre, pas réfléchir par lui-même.
Or la maïeutique c'est précisément l'inverse : c'est amener l'autre, par un procédé de questionnements successifs (et bien ciblé), à trouver ses propres réponses et sa voie.
C'est ce que j'essaie de faire en coaching parce que, pour prendre l'exemple précis de Linkedin qui est un terrain d'expression bien achalandé : c'est impossible de sortir du lot en suivant les mêmes règles d'expression que tout le monde.
Les mêmes codes pour s'adapter un minimum à la plateforme, ok.
Mais les mêmes mots, les mêmes idées, les mêmes façons si superficielles de les aborder, ça non.
Penser est devenu une arme de résistance massive aujourd'hui et le sera de plus en plus.
D'ailleurs, je parle souvent de ce point défendu par le linguiste Emile Benveniste puis à nouveau dans le livre "le siècle des égarés" de Julia de Funès : "Ecrire c'est penser".
Autrement dit, tu n'écris pas mieux parce que tu pense mieux ; c'est l'inverse, tu penses mieux grâce à ton écriture.
Ce qui veut dire que le fait d'écrire permet sans cesse de structurer sa pensée, ses apprentissages, ses idées.
Ca rejoint ce que tu dis sur ton "besoin" et l'angoisse du manque de stylo (j'ai la même et ça m'est déjà arrivé de péter un câble parce que je ne savais pas où écrire une idée ::)
Je pense que l'écriture devrait faire partir d'un entrainement quotidien ou hebdomadaire pour tout le monde. A égalité avec l'activité physique :)
Tu en penses quoi ?
🟡 Kevin pour Le Bateleur
Lundi 20 nov, 11:10 AM
J'irais même un cran plus loin. il n'y a pas de pensée sans langage, sans mot. La réalité n'existe qu'à travers les mots que nous donnons aux choses. Donc cultiver la richesse des mots, c'est cultiver la richesse de la réalité qui nous entoure. Au contraire, appauvrir son langage c'est appauvrir sa réalité.
Si on utilise plus que le mot "cool" pour décrire toutes nos émotions, elles vont finir par toutes se ressembler.
C'est pour ça que la langue est aussi un instrument politique, elle façonne notre vision du monde. C'est un peu ce que le roman 1984 nous disait avec l'apparition de la novlangue dans le monde d'Orwell.
Pour interdire les pensées, il suffit de modifier la langue. C'est là qu'on voit tout le pouvoir des mots.
Donc oui il faut s'exercer pour faire vivre la langue, pour faire vivre des expressions de réalité, des points de vue différents.
En même temps, ce que je trouve difficile, c'est qu'il faut rester accessible et parler à ses contemporains. Si j'écrivais comme un académicien et qu'il faille ouvrir un dictionnaire toutes les minutes pour me lire, a quoi ça servirait à part faire une démonstration intellectuelle ?
J'essaie d'avoir une richesse accessible dans mon style. J'espère que ça marche !
🔵 Marie pour BILS
Lundi 20 nov, 12:23 AM
Je rectifie juste une chose : il n’y a pas de pensée "verbale” sans langage.
Parce qu’une personne aphasique (qui a perdu l’usage de la parole) continue de penser. Même les animaux, pensent.
C’est important de le préciser pour rester dans une observation scientifique et ne pas tomber dans une forme d’élitisme qui peut être blessant (je le sais parce que j’ai eu de trèèèèès nombreuses discussions sur ce sujet à travers mes posts :))
Concernant ce que tu dis sur l’accessibilité, c’est ce que je suis en train d’étudier ce matin même à propos de JK Rowling qui est réputée pour offrir plusieurs niveaux de lecture de ses histoires.
La nana a quand même réussi à séduire les enfants et les jeunes du monde entier, peu importe leurs différences culturelles sans repousser les adultes pour autant !
J’en parle dans mes coaching de ce point : utiliser les différents niveaux de lecture comme outil de ciblage.
Avec un même texte, tu sais que tu vas toucher la cible x avec un certain niveau de lecture ; puis une cible y avec un niveau plus subtil et finalement une cible z qui lira carrément entre les lignes.
Ce n’est pas très politiquement correct de dire ça mais c’est la réalité ; je vois bien comme certaines personnes mettent l’accent sur un aspect parfois anodin (pour moi) de mes posts, alors que d’autres cernent mes messages subliminaux !
Bref, pour éviter de monologuer sur ce sujet qui me passionne, je vais te poser une question précise, qui fera office de conclusion de notre échange :
1er niveau de lecture : qui cibles-tu à travers “Le Bateleur” ?
2e niveau de lecture : peut-on décemment prétendre avoir un persona quand on ne cherche pas à diffuser des conseils “actionnables” mais des idées ?
3e niveau de lecture : les personnes qui veulent réfléchir et se réinventer à travers leurs lectures ont-elles toutes le même visage ?
J’ai hâte de te lire !
🟡 Kevin pour Le Bateleur
Lundi 20 nov, 01:03 PM
Parce qu’une personne aphasique (qui a perdu l’usage de la parole) continue de penser.
Alors, je ne parlais pas forcément du fait de verbaliser un mot, mais plus de penser une réalité par un mot, un concept. J'espère n'exclure personne à travers ces mots, en tout cas ce n'est pas le but :)
Je n'ai vraiment pas de profil type de lecteur.
Je réfléchis plus en état d'esprit qu'en persona.
J'ai envie de parler à toutes celles et ceux qui se sont posé ou se posent des questions à un moment donné dans leur vie. Je crois que l'idée est d'accompagner mes lecteurs sur un chemin personnel en leur donnant de la matière pour grandir. Un peu comme du terreau pour faire pousser des plantes.
J'ai envie que Le Bateleur soit ce pèlerin qui marche avec toi pendant une partie du chemin. Peut-être que tu auras quelques conversations avec lui qui vont te débloquer sur certains points ou clarifier certaines choses.
Je vois qu'on est nombreux à se poser des questions dans ma génération (j'ai 32 ans). Suis-je dans la bonne voie pro, avec le ou la bonne partenaire ? Et ça me semble assez saint. Y'a quand même pas mal de choses qui tournent pas rond dans notre époque, ne pas se poser des questions serait inquiétant.
Pas sûr que ça soit qu'une question de génération d'ailleurs parce que mes lecteurs sont très diversifiés en âge d'après le sondage que j'ai fait.
C'est déjà la dernière ?
🔵 Marie pour BILS
Lundi 21 nov, 4:46 PM
32 ans ? Mais ce jeune ;)
En tous cas je suis toujours heureuse quand je lis de nouvelles plumes et médias comme le tiens embrasser la force du questionnement.
Se poser des questions, s'interroger sur le sens de sa vie, sur sa place dans le monde, sur ce qui est bon et ce qui n'est pas, sortir du relativisme qui tue certains principes universels aujourd'hui bafoués : je pense à la violence de ces mois-ci, aussi bien dans des pays pas si loin du notre que dans nos propres villes, nos propres rues, parfois nos propres foyers (violence infantiles notamment ; ce sujet me détruit les tripes) ; tout ça n'est ni vain, ni facultatif, ni à placer en bas de nos to do lists complètement frénétiques.
Tout ça est urgent, même.
Reprendre le temps de lire, d'écrire, de respirer. Arrêter de courir comme des dindons sans tête en se calant au rythme pathologique de notre monde.
C'est pour ça que j'écris autant et que je dédie mon métier à "coacher" celles et ceux qui veulent écrire mieux, plus juste, plus fort, plus vrai.
(Le mot "coacher "fait presque tâche dans cette phrase, mais bon...)
Alors merci pour ça, Kevin.
Merci de mettre ta plume au service de ce qui compte.
Je te laisse le mot de la fin !
🟡 Kevin pour Le Bateleur
Mardi 21 nov, 01:03 PM
Vitalité, j'aime bien ce mot. Je trouve que c'est un bon mot pour terminer notre conversation :)
Pour moi, la vitalité c'est la capacité à s'arracher à soi même, à se réinventer constamment. C'est un peu cette philosophie que j'essaie de cultiver avec Le Bateleur.
Merci beaucoup Marie pour cet échange, et longue vie à BILS !
💗 Je prends votre pouls :)
A bientôt pour une prochaine édition BILS (Correspondance, Décryptage de Ligne Edito ou Conseils d’écriture).
Marie - www.benditlikesocrate.com
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Superbe newsletter ! Chaque fois, je me dis que je vais lire ça "rapidement", chaque fois je plonge finalement dans la profondeur de ce qui est présenté. Merci pour ce bel échange qui me fait découvrir Kevin. Il y écrit "La réalité n'existe qu'à travers les mots que nous donnons aux choses." J'ai eu envie de réagir, de rebondir, d'apporter ma contribution personnelle en précisant que les mots rendent réel ce qui n'existe qu'à l'intérieur de soi. Car je crois que la réalité n'est rien d'autre que l'expérience que l'on fait des choses et de la vie. Cette expérience n'a pas besoin d'être dite pour être réelle, mais en la nommant je la fais exister aux yeux des autres, qui auront eux, une expérience sans doute très différente et singulière.
Oh mais j’avais raté cette édition !! Je file lire ça 😍