Missive Bend It Like Socrate (aka BILS)

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đŸ’„ (Re)prenez le pouvoir

missivebils.substack.com

đŸ’„ (Re)prenez le pouvoir

Instant suspendu avec Georges Orwell

Marie
Nov 18, 2022
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đŸ’„ (Re)prenez le pouvoir

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Merci de mettre un coeur Ă  cette Ă©dition - tout en haut ou tout en bas du texte - pour me dire si vous l’avez aimĂ©e 💙


Hello dears,

J’ai attendu un peu avant de vous envoyer cette Ă©dition.

Parce que j'ai un parti pris fort et les personnes que j’accompagne savent comme la notion de “parti pris” est centrale dans toute stratĂ©gie de communication de marque personnelle ou de marque tout court !

C’est d’écrire quand j’ai quelque chose Ă  dire.

Ou plutĂŽt, de n’écrire - que - quand j’ai quelque chose Ă  (vous) dire.

Et j’étais un peu sĂšche ces derniers jours.

Je ne crois pas aux calendriers Ă©ditoriaux bourrĂ©s Ă  craquer de prises de parole Ă  toutes les sauces : Black Friday, les calendriers de l’avent, NoĂ«l, New Year : New You, allez hop on se les fait tous, on pousse, on produit !

Tout ça est un monde révolu à mes yeux : le monde de la consommation.

Dans cette édition, je veux vous inviter à ne plus consommer mais à choisir.

Quoi ? Tout.

Du contenu à la bouffe qu’il y a dans votre frigo.

Vous verrez qu’en changeant un verbe vous changerez votre vie.

PS : je remercie Thomas Wagner, fondateur de l’incroyable media indĂ©pendant “Bon Pote” qui fait un travail monstrueux de sensibilisation et d’action Ă©cologiques. Son post du jour - et mon commentaire - on Ă©tĂ© l’étincelle de cette Ă©dition.


🗓 Vamos en 3 temps 💃 :

  1. Le plus grand problÚme que je rencontre en coaching et pourquoi nous sommes tous concerné(e)s

  2. Comment prendre de la hauteur avec Georges Orwell

  3. Cette semaine sur Linkedin


1. Le plus grand problĂšme que je rencontre en coaching

Je voudrais ĂȘtre claire, ce n’est pas un problĂšme spĂ©cifique aux personnes que j’accompagne, c’est un problĂšme gĂ©nĂ©ralisĂ© que le coaching met en Ă©vidence !

Ce qui veut dire que nous sommes tous concerné(e)s !

Ce problùme, c’est de laisser les mots penser à notre place.

Vous allez voir, vous ĂȘtes Ă  quelques lignes d’un “aha moment”.

Françoise Thom, historienne et soviĂ©tologue, auteure de l’ouvrage La Langue de bois - Ă©ditions Julliard, nous dit :

“Quand on s’exprime mal, on pense mal ou pas du tout. Le but de la novlangue dans 1984 est de parvenir Ă  l’anĂ©antissement de la pensĂ©e et remplacer le sens par le signal.”

On s’approche de Georges Orwell et de la 2Ăšme partie avec cette analyse de la “novlangue” - concept star de la bombe qu’est son livre “1984” (meilleure annĂ©e de naissance by the way).

Cette phrase de Françoise Thom dénonce la maniÚre dont les mots façonnent nos pensées et vice versa.

Quand je vous propose en intro de choisir du contenu, de choisir ce que vous mangez, de choisir qui vous voyez, qui vous aimez, ce que vous dites, ce que vous Ă©crivez - plutĂŽt que de consommer du contenu, de consommer des plats, de consommer des relations, c’est parce que les mots sont les prĂ©misses de nos actes.

La novlangue a justement le pouvoir diabolique d’empĂȘcher les humains de penser en retirant un maximum de nuances verbales de leurs tĂȘtes, en rĂ©duisant leur langage Ă  son rĂŽle le plus basique et pire, en modifiant leur perception des choses.

Par exemple, si je vous dis :

“J’aspire Ă  l’excellence afin de remettre l’humain au centre des processus de mon activitĂ© pour mettre en place un systĂšme vertueux”

Qu’est ce que je vous dis ? :) (Spoiler : je vous enfĂ»me)

  • Que veut dire “aspirer Ă  l’excellence” ?

  • Avons-nous la mĂȘme dĂ©finition de l’excellence ?

  • Que veut-dire “remettre l’humain au centre des processus” ?

  • L’humain peut-il ĂȘtre au centre d’un processus ?

  • Selon quels critĂšres de jugement ?

  • Selon quelles valeurs ?

  • Dans quelles limites ?

  • Qu’est ce qu’un systĂšme vertueux ?

  • Quelles sont les vertus qui comptent pour moi ?

Vous voyez dans cet exemple ubuesque mais pas si irrĂ©aliste qu’on peut se charger de mots et ne rien dire.

Ou pire encore, laisser ses lecteurs ou auditeurs dans une confusion qui les déstructure.

Et le rapport avec le coaching et nous tous lĂ  dedans ?

C’est l’habitude de prendre des raccourcis en sortant des expressions dont on ne questionne plus le sens.

C’est lĂ  que Georges arrive Ă  la rescousse (vous allez voir, il est fort ce Georges) 😀 —


2. Comment prendre de la hauteur avec Georges Orwell

Orwell nous dit cette phrase merveilleuse :

“Ce qui importe avant tout, c'est que le sens gouverne le choix des mots, et non l'inverse. En matiùre de prose, la pire des choses que l'on puisse faire avec les mots est de s'abandonner à eux.”

Les mots ont un pouvoir fou quand vous les utilisez pour désigner ce à quoi vous pensez; pas quand ils court-circuitent votre pensée.

Quand Orwell parle de “s’abandonner” aux mots, il ne parle pas de libĂ©rer sa plume ou sa parole en freestyle, mais de lĂącher des mots, des expressions ou des termes de maniĂšre automatique.

C’est ce que je vois tous-les-jours sur les rĂ©seaux sociaux : les mĂȘmes formules, utilisĂ©es par tout le monde, indiffĂ©remment et partout.

Si je sortais les posts de leur contexte je serais incapable de dire qui les a Ă©crits et cela n’a rien Ă  voir avec le “niveau d’écriture”. C’est une question de sens.

Les mots sont utilisés à tort et à travers.

Ils ne veulent plus rien dire et ils ne disent plus rien de ceux qui les utilisent !

On continue. Georges nous dit ensuite :

“Quand vous pensez Ă  un objet concret, vous n'avez pas besoin de mots, et si vous voulez dĂ©crire ce que vous venez de visualiser, vous vous mettrez sans doute alors en quĂȘte des termes qui vous paraĂźtront les plus adĂ©quats.”

Vous voyez une chaise en bois (c’est un objet concret) → vous dĂ©crivez cette chaise en bois avec les mots que vous souhaitez : ceux qui vous semblent “les plus adĂ©quats. Normal.

Mais
 :

“Quand vous pensez Ă  une notion abstraite, vous ĂȘtes plus enclin Ă  recourir d'emblĂ©e aux mots, si bien qu'Ă  moins d'un effort conscient pour Ă©viter ce travers, le jargon existant s'impose Ă  vous et fait le travail Ă  votre place, au risque de brouiller ou mĂȘme d'altĂ©rer le sens de votre rĂ©flexion (
)”

Ici, ce n’est plus une chaise en bois au milieu de votre salon que vous voulez dĂ©crire. C’est un concept.

Prenons par exemple, l’idĂ©e de persĂ©vĂ©rer dans votre activitĂ© professionnelle mĂȘme quand les rĂ©sultats ne sont pas encore lĂ .

  • Est ce que vous allez regarder la situation en face et la dĂ©crire avec les mots que vous avez - choisis.

  • Ou est ce que votre cerveau va faire un fucking raccourci et dire - au hasard : “fake it until you make it” ?

Vous savez, cette phrase magique qui grouille partout et qui voudrait dire, en gros, que si vous faites semblant de savoir de quoi vous parlez, sur un malentendu ça pourrait marcher, le temps que vous sachiez vraiment de quoi vous parlez.

Mais en fait non, ça veut peut ĂȘtre dire autre chose.

Bon je ne sais pas trop. Et c’est normal :) Personne ne sait, c’est le but.

Cette phrase est un raccourci de pensĂ©e qui veut dire Ă  peu prĂšs la mĂȘme chose dans l’esprit collectif mais jamais vraiment rien de prĂ©cis.

C’est le danger qu’Orwell dĂ©nonce : “s’abandonner au mots”, au jargon, aux expressions toutes faites qui altĂšrent le sens de notre rĂ©flexion.

Et lĂ  il conclue :

“Sans doute vaut-il mieux s'abstenir, dans la mesure du possible, de recourir aux termes abstraits et et essayer de s'exprimer clairement par le biais de l'image ou de la sensation (
)”

Je le trouve trĂšs soft dans sa proposition :) Un non violent ce Georges.

C’est trùs clair : essayez de vous exprimer clairement par le biais de ce que vous voyez et/ou ressentez, pas par des formules !

Il nous propose quand mĂȘme en guise de call to action : “un effort mental” (alors oui, le mot “effort” est impopulaire, mais la libertĂ© ne s’est jamais gagnĂ©e sans efforts) pour :

“(
) Ă©liminer toutes les images rebattues ou incohĂ©rentes, toutes les expressions prĂ©fabriquĂ©es, les rĂ©pĂ©titions inutiles et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le flou et la poudre aux yeux.”

1

La prochaine fois que vous avez un message, une conviction, une info Ă  faire passer dans votre univers professionnel ou personnel (pour moi ce sont les. mĂȘmes enjeux), vĂ©rifiez bien :

  • Que les mots ou expressions que vous employez disent ce que vous voulez dire

  • S’il n’y a pas une maniĂšre plus personnelle, plus signĂ©e, plus diffĂ©renciante de dire ce que vous voulez dire.

đŸ’„ A retenir pour toujours :)

Si vous voulez faire la diffĂ©rence dans le marasme du web et trouver votre voix : prenez le pouvoir sur les mots que vous utilisez, avant qu’ils ne prennent le pouvoir sur vous.


3. Cette semaine sur Linkedin ✍

  • Paradoxe : “Il n’y a rien de plus difficile que d’écrire des posts simples !”

  • Ma stratĂ©gie de communication flirte avec l’underground

  • Si vous n’avez pas de flamme en vous quand vous Ă©crivez, vous n’en provoquerez pas chez les autres.

Thank you for reading Missive Bend It Like Socrate (aka BILS). This post is public so feel free to share it.

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A bientĂŽt,

Marie 💙


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Extrait de "La politique et la langue anglaise“

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đŸ’„ (Re)prenez le pouvoir

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14 Comments
Johanna Hewitt
Nov 18, 2022Liked by Marie

Bravo et merci Marie pour cette remarquable Newsletter !!! J’adhĂšre Ă  1000% Ă  votre analyse - et j’ai pris un grand plaisir Ă  vous lire. Suis heureuse de vous suivre quotidiennement sur mon fil linkedin, et si je me sens moins concernĂ©e par certaines thĂ©matiques abordĂ©es, vos textes proposent toujours un Ă©clairage prĂ©cis et sans blabla qui vous rend assez unique dans votre genre.

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1 reply by Marie
Johanna Hewitt
Nov 18, 2022Liked by Marie

Vous maĂźtrisez trĂšs bien cet exercice d’équilibriste, de ce que j’ai vu 😊

Pour rĂ©pondre Ă  votre question, je m’intĂ©resse Ă  tout ce qui touche Ă  l’écriture bien sĂ»r puisque je vous suis, ainsi que Vanna Araldi, dans un style trĂšs diffĂ©rent du vĂŽtre - l’art - le design - le dĂ©veloppement personnel - la communication - en un un mot l’humain et sa façon de percevoir le monde qui l’entoure.

Et je reste ouverte sur le reste - en me laissant guider par mon intuition đŸ€—

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1 reply by Marie
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