“La nuit s'installait dans le ciel londonien. Une brume légère habitait l'air encore doux. Nicole roulait nerveusement en direction des Docklands à bord d'une Fiat 500 bleu marine usée jusqu'à l'os.
Un dossier clé était resté dans le premier tiroir de son bureau.
Il était 18h30 passées et les rues se vidaient. Nicole était concentrée sur sa mission : récupérer les 94 pages d'un rapport contenant assez de matière pour faire plier un groupe privé climaticide.
Elle arriva au pied d'une bâtisse industrielle en briques et gara son véhicule, les yeux rivés sur la petite fenêtre de son local de travail au 5ème étage.
Après avoir quitté brusquement sa voiture, elle gravit les 150 marches de l'immeuble, récupéra le dossier tant convoité, claqua la porte du local et dévala les escaliers pour s'extraire des lieux.
De nouveau assise sur le siège du conducteur, Nicole envoya un coup sec machinal sur la boîte à gant branlante de son véhicule vétuste, quand relevant la tête prête à filer, son regard se figea.
Sa main gauche empoigna son volant râpeux et sa main droite agrippa la clé encore calée dans le contact.
Une ronde d'hommes à moto, couverts de noir de la tête aux pieds, l'encerclait. No Doubt, c'était eux.
La Hell Gang. Une horde criminalisée de 12 motards qui faisait trembler les anglais et occupait régulièrement les premières pages des journaux.
Nicole était condamnée.
Dans un élan de survie, elle baissa manuellement la fenêtre avant gauche de sa Fiat et passa la tête dehors.
Les hommes la regardèrent avec amusement, prêts à passer à l'action.
Elle les fixa et leur dit dans un anglais impeccable teinté d'un mélange de tonalités américaines, écossaises et françaises :
"Messieurs, vous êtes mes anges gardiens. Je suis complètement perdue, je croyais que j'étais seule ! Est ce que vous pouvez m'aider à retrouver mon hotel ?"
Déconcerté, l'un des motards s'avança vers elle et empruntant un ton paternaliste lui demanda l'adresse précise des lieux.
Nicole s'executa.
Après quelques discussions, le chef du Gang lança :
"Don't try anything. Follow us".
Nicole, sceptique, démarra sans discuter et suivi son interlocuteur.
Le reste des hommes forma un convoi serré, l'accompagnant sans sourciller à destination.
Une fois arrivés devant son hôtel, Nicole nageait dans une mare d'adrénaline. Elle remercia timidement le leader du groupe et fila dans le hall d'entrée hors d'haleine.
Anthony Evans, le directeur de l'établissement l'intercepta et voyant la Hell Gang disparaître dans le noir, bombarda Nicole de questions, prêt à appeler la Police voire même une ambulance.
Quand Nicole lui raconta la scène, Evans incrédule la regarda avec compassion, se demandant intérieurement quel genre de choc post traumatique cette jolie française avait bien pu subir pour raconter de telles inepties.
C'était impossible. La Hell Gang des Docklands ne pouvait tout simplement pas avoir commis le bien.”
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Coup de théâtre dans les Docklands de Londres 🇬🇧🩸🏍
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“La nuit s'installait dans le ciel londonien. Une brume légère habitait l'air encore doux. Nicole roulait nerveusement en direction des Docklands à bord d'une Fiat 500 bleu marine usée jusqu'à l'os.
Un dossier clé était resté dans le premier tiroir de son bureau.
Il était 18h30 passées et les rues se vidaient. Nicole était concentrée sur sa mission : récupérer les 94 pages d'un rapport contenant assez de matière pour faire plier un groupe privé climaticide.
Elle arriva au pied d'une bâtisse industrielle en briques et gara son véhicule, les yeux rivés sur la petite fenêtre de son local de travail au 5ème étage.
Après avoir quitté brusquement sa voiture, elle gravit les 150 marches de l'immeuble, récupéra le dossier tant convoité, claqua la porte du local et dévala les escaliers pour s'extraire des lieux.
De nouveau assise sur le siège du conducteur, Nicole envoya un coup sec machinal sur la boîte à gant branlante de son véhicule vétuste, quand relevant la tête prête à filer, son regard se figea.
Sa main gauche empoigna son volant râpeux et sa main droite agrippa la clé encore calée dans le contact.
Une ronde d'hommes à moto, couverts de noir de la tête aux pieds, l'encerclait. No Doubt, c'était eux.
La Hell Gang. Une horde criminalisée de 12 motards qui faisait trembler les anglais et occupait régulièrement les premières pages des journaux.
Nicole était condamnée.
Dans un élan de survie, elle baissa manuellement la fenêtre avant gauche de sa Fiat et passa la tête dehors.
Les hommes la regardèrent avec amusement, prêts à passer à l'action.
Elle les fixa et leur dit dans un anglais impeccable teinté d'un mélange de tonalités américaines, écossaises et françaises :
"Messieurs, vous êtes mes anges gardiens. Je suis complètement perdue, je croyais que j'étais seule ! Est ce que vous pouvez m'aider à retrouver mon hotel ?"
Déconcerté, l'un des motards s'avança vers elle et empruntant un ton paternaliste lui demanda l'adresse précise des lieux.
Nicole s'executa.
Après quelques discussions, le chef du Gang lança :
"Don't try anything. Follow us".
Nicole, sceptique, démarra sans discuter et suivi son interlocuteur.
Le reste des hommes forma un convoi serré, l'accompagnant sans sourciller à destination.
Une fois arrivés devant son hôtel, Nicole nageait dans une mare d'adrénaline. Elle remercia timidement le leader du groupe et fila dans le hall d'entrée hors d'haleine.
Anthony Evans, le directeur de l'établissement l'intercepta et voyant la Hell Gang disparaître dans le noir, bombarda Nicole de questions, prêt à appeler la Police voire même une ambulance.
Quand Nicole lui raconta la scène, Evans incrédule la regarda avec compassion, se demandant intérieurement quel genre de choc post traumatique cette jolie française avait bien pu subir pour raconter de telles inepties.
C'était impossible. La Hell Gang des Docklands ne pouvait tout simplement pas avoir commis le bien.”
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A bientôt. :)
Marie