🎙 Interview - Changer sa vie par la magie de la créativité
L'interview BILS le plus inatendu de l'année.
Bienvenue 💙, je suis Marie et j’ai créé Bend it Like Socrate pour vous aider à traduire votre identité en mots convaincants, touchants et activateurs de bon, de beau et de bien. Cette édition n’aurait jamais du voir le jour.
Je voulais l’annuler.
Mais…
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Edition BILS #30
🎤 Interview «Changer sa vie par la magie de la créativité»
L’INTERVIEW
Marie : Lydia, dis-moi d’où tu viens ?
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Lydia : “Mes parents étaient agriculteurs dans la Sarthe. J’ai perdu ma maman à 47 ans d’un cancer; à l’époque je n’avais pas réalisé à quel point c’était jeune. Mais maintenant que j’ai 52 ans, je m’en rends bien compte. Et puis, j’ai fait des études. Enfin, pas des “grandes études” - (NDLR : je suis à ce moment désolée de voir ce complexe lié aux études encore si difficile à éradiquer, surtout chez les femmes) - mais surtout, des études qui ne m’ont pas rendue vraiment heureuse.
Je voulais faire de l’artisanat moi ! Être joaillière. Etudier les pierres, les comprendre, les assembler. Mais mes parents voulaient que je fasse des études qui “servent à quelque chose”, alors j’ai fait un BEP puis un BTS de comptabilité.”
🤐 🤐 🤐
Marie : Et ensuite ? Jusqu’à cette crise majeure dans ta vie, jusqu’à ce que ton ex-mari décide de partir en fait, tu travaillais dans des bureaux, à des postes administratifs - tu n’as donc jamais vraiment réussi à rejoindre ta passion d’origine pour l’art et la création ?
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Lydia : “Non, j’ai rencontré “Ludo”, mon ex mari. Il était gardien de but de football dans l’équipe de Laval. Hyper charismatique et forcément très engagé dans sa carrière. Je me suis mise en retrait très vite. J’ai toujours douté de ma valeur et de mon intérêt alors Ludo a été un refuge pour moi.
J’ai tout misé sur lui. Plus rien sur moi.
Je me suis enfermée dans mon confort, dans mon monde, dans mes certitudes.”
Marie : Et un jour, comme pour pas mal de sportifs professionnels : BAM, blessure physique. Ludo arrête tout et se reconvertit. Il décide d’aider des jeunes en difficulté, qui ont la rage contre la terre entière et ne trouvent pas leur place. Grâce à l’activité physique. Admirable, une fois de plus ?
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Lydia : “Oui… j’admire cette façon qu’il a d’aider les gens à réaliser qu’ils sont bien plus que leurs fragilités. Parfois c’est par le sport, parfois par la parole, parfois par les mots… mais dans tous les cas c’est une force.
J’y crois tellement à ce dépassement de soi et pourtant je suis incapable de l’appliquer sur moi !
Je ne vois que mes fragilités.”
Marie : Ça c’est parce que tu as le nez dans le guidon. Parce que tu es au coeur de l’épreuve. Il y a des temps incompressibles pour ouvrir les yeux sur certaines choses. Il faut lui laisser de la place à ce temps, et au vide. Je le répète souvent dans mes textes. Mais parlons de toi à nouveau.
Quelles sont tes valeurs ? Qu’est ce qui est essentiel pour TOI, Lydia.
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Lydia : “J’ai absolument horreur du mensonge.
Je n’aime que la sincérité; la profondeur; l’authenticité.
J’ai horreur des manières et de tout ce qui ne reste qu’en surface. Ça ne mène à rien.
On ne sait plus qui les gens sont, plus ce qu’ils pensent, plus quel regard ils portent sur quoi…La simplicité est devenue une qualité rare mais essentielle pour permettre la confiance. Même avec ses propres amis parfois il faut savoir réinventer les relations, ou les mettre à distance.
J’avoue ne pas avoir peur de la solitude alors j’ai délaissé pas mal d’amis ces dernières années.”
Marie : Mais c’est paradoxal puisque ce qui te fait souffrir depuis cette rupture, c’est précisément la solitude, non ?
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Lydia : “Oui…en fait j’étais seule mais confortablement seule. J’étais plutôt “réfugiée” derrière mon ex-mari.
Dans le confort de notre belle maison et de notre beau jardin.
C’est facile de se contenter et de se croire auto-suffisante dans ces conditions. Mais c’est une illusion. Depuis l’annonce de notre séparation, je n’ai jamais eu autant envie de créer du lien…”
Marie : Penser tout avoir à travers une seule et même personne est une illusion dangereuse, tu es d’accord ?
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Lydia : “Oui, c’est évident. Mais c’est tellement dur de l’admettre. De réaliser que l’on a besoin des autres, de diversité, de multiples sources d’épanouissement.
Je ne veux plus tout donner pour une seule personne désormais.
Je l’ai trop fait et aujourd’hui je dois tout reconstruire. Heureusement les générations plus jeunes aujourd’hui semblent avoir mieux compris ça. Elles s’autorisent à avoir des rêves, à les poursuivre, à ne pas s’enfermer dans un couple en se reniant pour suivre l’autre…”
Marie : Donc tes besoins profonds seraient lesquels à ton avis, aujourd’hui ?
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Lydia : “J’ai besoin de variété, de diversité.
J’ai besoin de recréer ma vie.
J’ai besoin d’emprunter un chemin plein d’embranchements qui m’offre sans cesse des alternatives.
Je veux être capable de diverger, de contourner les axes principaux, de changer. Je ne veux plus être enfermée dans une ligne toute droite.”
Marie : Mais ça pour moi c’est la définition même de la créativité !
Je disais dans une missive précédente qu’être créatif c’est “avoir envisagé d’autres chemins”.
Ce n’est pas “tout contrôler”, mais c’est avoir toujours un coup d’avance. Utiliser ses ressources pour se réinventer constamment.
En parlant de ressources créatives, dans quoi tu puises ton énergie vitale justement ?
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Lydia : “Dans la peinture, la sculpture, la nature et la cuisine !
J’ai toujours aimé peindre. Ça me permet de me retrouver seule face à quelque chose que je peux décider de construire par moi même.
Pour la sculpture c’est pareil. C’est apaisant. Quasiment méditatif même.
Ce contact avec les éléments naturels comme la terre que je sculpte, me donne un sentiment intense de liberté. J’exécute des mouvements, au fil de mon inspiration et je façonne la matière à mon goût, sans cadre, sans guide, sans injonctions.
Je la fais vivre en fait.”
Marie : Là aussi je vois une puissance créative énorme en toi !
Et crois-moi, si tu sais faire ça avec des couleurs, de la terre ou des ingrédients dans une cuisine…tu sauras le faire dans la vie. Ce n’est pas une activité la créativité, c’est une posture que l’on a face aux choses de la vie.
Est ce que tu as un style créatif, une signature ?
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Lydia : “Oui je constate que j’ai souvent besoin d’être rassurée avec une base au démarrage. Que ce soit avec des formes simples en sculpture, avec une idée en peinture ou une recette en cuisine.
Mais très vite je sors du cadre.
Je ne regarde plus la trame et je contourne tout ce que j’aurais pu prévoir. Je ne suis plus aucune directive. (NDLR : en écriture et en copywriting c’est pareil. On peut avoir besoin d’une base rassurante, d’un cadre, mais ensuite il faut lâcher les chevaux et être soi. Ça s’apprend, ça se travaille et ça s’atteint :))
En fait j’aime profondément l’asymétrie. L’irrégularité. J’aime les mélanges improbables et imprévisibles.”
Pause Edito - A ce moment je ne comprends pas comment quelqu’un d’aussi sensible et attiré par la vie peut douter autant de ses capacités à rebondir. De sa force créatrice. Mais je sais comme le temps peut être nécessaire pour se relever, parfois. Alors je poursuis mon entrevue avec empathie et admiration.
Marie : Alors on va faire un exercice difficile. Là, maintenant. Comment tu imagines utiliser tes ressources créatives pour les transposer à ta vie et rebondir ?
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Lydia : “J’en ai des crises de panique à chaque fois que j’y pense.
Je doute tellement de moi … Passer du statut de la personne en retrait, cachée derrière un unique pilier affectif et sortir de l’ombre pour exister par moi même, c’est terrifiant.
J’ai horriblement peur du regard des autres mais je crois que l’on a tous peur de cet autre en fait.
Il faut que je me ressaisisse, que j’accepte de me planter je crois.”
(J’approuve d’un signe de tête, en silence)
Marie : Tu sais dans la vie il n’y a pas tellement “ceux qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas”; il y a avant tout “ceux qui osent et ceux qui n’osent pas”.
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Lydia : “Mais accepter d’être soi est tellement difficile ! “
Marie : Donc c’est le moment, tu vas aborder ta nouvelle vie avec créativité et te réinventer !
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Lydia : “C’est vrai…la vie est une création permanente.
Ce sont des assemblages. Chacun a son propre puzzle.
Parfois on ne trouve pas les bonnes pièces.
Parfois ce sont les bonnes mais on ne les met juste pas au bon endroit.
C’est là qu’il faut se dépasser, chercher ailleurs, chercher encore, ne pas se contenter.”
Marie : Rétrospectivement, même si tu es encore un peu “dedans”, est ce que ce chamboulement dans ta vie ne serait pas … une chance ?
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Lydia : “C’est vrai que je m’aperçois à quel point depuis ce choc, cette rupture, ce vide il y a 8 mois, je n’ai jamais eu autant envie de changer. Je n’ai jamais vu autant de gens différents.
Je suis même allée voir une art-thérapeute qui m’a proposé de l’accompagner dans une maison de retraite où je suis aujourd’hui bénévole !”
Marie : Ah oui ? Et tu les accompagnes comment ces personnes âgées ?
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Lydia : “Je leur fais faire de la peinture !
L’autre jour je suis allée chercher des fleurs dans mon jardin et des feuilles en forêt pour leur permettre de faire des pochoirs et d’imprimer des formes sur des feuilles blanches avec de la couleur !”
Je souris avec affection.
Marie : Encore une fois tu fais preuve de créativité et tu utilises l’art et la création pour que d’autres se sentent mieux !
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Lydia : “En fait il y a quelque chose d’universel dans le fait de créer.
C’est quelque chose qui nous réunit tous.
Peu importe nos aptitudes ou nos inaptitudes.
Créer dépasse le statut ou le milieu social; le handicap; l’incapacité à parler, à bien entendre ou à bien voir parfois.
C’est accessible à chaque être humain, par une voie ou par une autre.”
Marie : Est ce que ce ne serait pas une des solutions essentielles dans notre monde divisé ? Cultiver nos liens par la créativité sous toutes ses formes ? Chercher ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous divise ? Développer les capacités de chacun qui favorisent le lien ?
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Lydia : “Créer est clairement une source de lien, d’entraide, de vérité, d’équité, d’amitié, d’amour même.
Être créatif permet de changer de regard.
Je rêve d’un monde diversifié ou chacun pourrait avoir la religion, le style, les aspirations qu’il souhaite et ne pas avoir à les cacher. Être créatif est une voix de retour à l’essentiel. Le monde a trop perdu ses repères.
Il faut se libérer du mensonge, des cases, des protocoles. Il faut retrouver sa singularité, sa marginalité même et apprendre à l’aimer.
La développer. Puis l’offrir au monde. “
💙 Ce que je vous propose d’emmener avec vous :
Cultiver votre créativité est une arme fatale de vie et de survie : faites-le par les voies que vous aimez
S’ouvrir à la rencontre est le reflet d’une posture créative
Alchimiser votre quotidien est également un acte créatif qui vous rendra bien plus forts - chaque jour [Relire la précédente missive sur l’alchimie]
Apprenez à vous habituer à une certaine quantité de vide, pour permettre l’inattendu. Ce qu’il y a de meilleur pour vous ne pourra pas vous arriver si vous êtes constamment saturés.
La vie n’est pas lisse, encore moins facile, mais créer permet de la cultiver à son goût et d’en façonner les contours
Aimez votre unicité. Personne ne peut créer comme vous puisque personne n’est vous. Alors osez. Osez !
Apprenez à écrire comme vous êtes. A utiliser l’écriture comme arme créative. [Fatale quand on la travaille]. Mettez des mots sur ce qui vous anime ! Les bons viendront, à force.
Il n’est jamais trop tard …
Je vous aide à écrire de vrais bons textes qui vous ressemblent et touchent vos audiences :
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merci Marie pour ce partage comme si j y étais. Mon 🔥 créateur vient de me faire ressentir une belle flambée. 💖