Chères lectrices, Chers lecteurs,
Avant de vous raconter une courte histoire, voici ma sélection de 3 définitions du mot storytelling positionnées en 1ère page de Google :
1 - “Storytelling is the act of telling stories, which are narratives with a beginning, middle, and end.”1 (National Geographic Education)
Mon avis 👉 Basique. Simple. Mais insuffisant. Cette définition ne nous dit rien de la fonction du storytelling.
Seul le mot narrative est intéressant dans la mesure où il décrit l’art de connecter des bribes de récits en une macro histoire.
2 - “Storytelling is the interactive art of using words and actions to reveal the elements and images of a story while encouraging the listener’s imagination.”2 (Storynet)
Mon avis 👉 Cette définition est déjà plus intéressante.
Elle aborde le storytelling comme l’art d’utiliser les mots pour révéler des messages plus profonds, le tout fomenté par l’imaginaire du lecteur.
3 - “Storytelling is about telling stories. It is about using stories to engage your audience, or to make something more clear.”3 (Yoast)
Mon avis 👉 Cette dernière approche apporte sa contribution en se concentrant surtout sur la finalité du storytelling qui est d’engager une audience mais aussi de clarifier un concept.
Avant d’élaborer ensemble une définition digne de ce nom, laissez-moi vous raconter une courte histoire. ⤵
Un matin en Afrique de l’Ouest
A Conakry en Guinée, j’avais moins d’un an.
Mon père avait été expatrié pour y réaliser son VSNA (Volontaire au Service National Actif) en tant que médecin et ma mère, médecin également, l’avait suivi.
Je ne me rappelle évidemment de rien, mais les méandres de l’inconscient sont impénétrables et il me serait impossible d’affirmer que cette première année sous le soleil brûlant et les palmiers d’Afrique, n’ai pas imprégné ma mémoire d’une manière ou d’une autre
Seuls les récits de mes parents et les quelques photos jaunies de l’époque me permettent aujourd’hui de replonger dans ce temps bien lointain, il y a 37 ans.
En parlant de récit, ma mère me confiait récemment au détour d’un petit déjeuner de vacances, le soin que me portait un jeune homme guinéen chargé de rester à leurs côtés quotidiennement : un certain Adlaï.
Musulman pratiquant, Adlaï faisait ses cinq prières journalières aux horaires fixés et m’emmenait avec lui sur son tapis pour garder un oeil sur moi, sans compromettre son engagement.
Entre quelques pythons, perroquets et vents chauds, je découvrais déjà le monde derrière un objectif grand-angle.
10 ans plus tard sur la côte Est américaine
Arrachée à une enfance paisible en Touraine, c’est dans le pays de Mary : le Maryland, que mes parents ont embarqué mes 2 soeurs et moi pendant près de deux ans.
J’y ai découvert la difficulté de s’intégrer à la société américaine quand on est étranger et que l’on ne parle pas anglais.
La bienveillance légendaire des enseignants de primaire biberonnés à l’éducation positive.
L’intensité de la salutation au drapeau matinale, la main sur le coeur : “I pledge allegiance to the flag, and to the United States of America…”.
La fierté du drapeau américain, planté fièrement dans la moindre parcelle de pelouse sans pâlir.
Le fossé entre des vies sociales aussi filtrées qu’une photo Instagram, opposées à des réalités privées peu reluisantes, voire violentes.
Et puis j’ai rencontré Lauren. Ma best friend de l’époque.
Lauren venait d’une famille de pratique juive et de philosophie bouddhiste.
J’étais invitée chez elle à chaque fête pour partager ses rites familiaux et la vision si douce et pacifique du monde que ses parents portaient.
Je me rappelle le partage de l’agneau pascal, la chasse aux esprits maléfiques et l’appel d’âmes bienfaisantes dans leur maison.
Je me rappelle nos rires, notre insouciance et nos partages bien plus larges que nos différences.
Entre quelques Dunkin donuts, cinnamon rolls, ice cream sandwiches et parties de baseball, je poursuivais l’aventure de ma vie, les yeux et le coeur grands ouverts.
Un 15 août 2022 en Ile de France …
Presque 3 décennies se sont écoulées depuis ces aventures hors sol français.
Il y en a eu bien d’autres. A chaque fois au contact d’êtres délicieusement divers.
Du tapis d’Adlaï à ma foi catholique d’aujourd’hui, en passant par les célébrations juives et la philosophie bouddhiste de Lauren et de sa famille, je n’ai jamais cessé d’admirer les femmes et les hommes portés par des convictions fortes.
Par une spiritualité, quelle que soit sa forme, qui élève.
Et par cette vague qui transcende et pousse chaque jour à faire de son mieux.
C’est aujourd’hui un fil rouge dans ma communication et dans les coaching que je réalise. On aime ou on n’aime pas, mais c’est ma signature :)
Quelles que soient vos racines, vos aspirations, vos inspirations, vos joies ou vos colères : je vous invite à utiliser la force de l’écriture pour faire vivre vos grandes idées, vos partis pris et impacter le monde.
Nous n’avons plus le temps pour des récits mièvres, des histoires en béton armé ou de la sensiblerie pré-fabriquée.
J’y ajoute 5 points que j’essaie d’appliquer dans chacun de mes textes :
1 - Avoir des partis pris n’est pas synonyme de radicalité ou de dogme
2 - Exprimer ses idées ne doit pas agresser ou blesser
3 - Incarner ses textes est une démarche de vérité qui demande du courage
4 - Le monde a besoin de vérité et de courage
5 - Si vous avez les mots, vous avez les armes
Et la définition BILS du storytelling alors ?
Je crois qu’elle est simple et sans prétention.
🙌 A mes yeux, le storytelling est l’art de faire jaillir du quotidien, des briques que l’on assemble en récits universels pour toucher les cerveaux et les coeurs par delà leurs innombrables différences.
💌 Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi par mail ou directement dans le canal privé BILS sur Telegram (réouvert il y a quelques jours)⤵
A bientôt,
Marie 💙 www.benditlikesocrate.com
https://education.nationalgeographic.org/resource/storytelling
https://storynet.org/what-is-storytelling/
https://yoast.com/what-is-storytelling-and-why-should-you-use-it/
J'aime bien ta manière de voir les choses et de les écrire. Le storytelling doit-il s'appuyer sur la vérité, où peut-on y injecter de la fiction ? Jusqu'où le mélange est-il envisageable d'un point de vue pratique et moral ? Ça m'intéresse d'avoir ton avis là-dessus !