Édition d’Octobre de Diegesis 💙
🔵 Rappel du concept : une fois par mois, j’explore un arc narratif spécifique en 3000 caractères maximum [voici l’arc narratif que j’ai choisi ici 👇]
🔵 L’objectif : vous embarquer en quelques minutes et vous donner envie de perfectionner votre art de la narration littéraire ou marketing.
💌 Laissez moi un commentaire, un coeur et/ou un mail pour me dire si vous avez aimé cette histoire vraie.
C’était en décembre, au creux de la nuit, à l’aube du solstice d’hiver.
Au petit matin, le jour s’était levé, parce qu’il le fallait, repoussant la nuit avec ses petits poings un peu fragiles, si propres aux toutes dernières journées d’automne.
Jeanne avait rendu son dernier souffle, quittant le monde charnel pour une éternité qui se riait à gorge déployée du temps qui passe.
Pauline l’avait veillée jusqu’au bout avec tout l’amour qu’une fille était bien capable de donner à sa mère. Son coeur était vide d’une absence qui pesait déjà aussi lourd qu’un million d’années.
Dans les heures qui suivirent, elle décidait de plonger dans le trésor de ses souvenirs d’enfant, espérant y trouver des réminiscences salutaires.
Des détails, des couleurs, des odeurs, des mots, des…tiens, il y avait ce plat de coquilles saint Jacques, cette musique de Brel, cette couleur travaillée par les pinceaux rêveurs de son père et puis ce chien.
Ce chien tout noir qu’ils avaient adopté en famille et solennellement baptisé Tomeline.
C’était évidemment le chien le plus perdu et le plus indésirable de tout le refuge. Celui à qui il fallait un amour aussi particulier qu’immense.
Un amour inconditionnel. C’était bien le mot de son enfance ça : inconditionnel.
Tout avait été un peu fou, un peu indescriptible, un peu singulier.
Un peu trop éphémère, surtout.
Trois jours plus tard, Pauline voguait entre son quotidien ordinaire et ses pensées quand elle poussa la cloture de son jardin du bout de la semelle, les bras chargés de courses.
Elle avait optimisé chaque centimètre de ses avants-bras pour y placer les anses du plus grand nombre de sacs possibles et s’engagea vers sa maison. Une fois arrivée au pied de la porte d’entrée, elle grommela contre celui ou celle qui avait eu la bonne idée de la fermer à double tour et laissa tomber sa charge d’un coup.
Elle avait oublié ses clés et sentait son visage frémir d’une colère qui n’était que le prélude d’une vallée de larmes.
Prête à s’avachir sur le palier en attendant le premier de ses enfants qui aurait la décence de ne pas rentrer trop tard, elle sentit une texture humide et fraîche frôler sa jambe qu’elle retira nerveusement.
Un chien tout blanc était venu à sa rencontre et la fixait avec la tendresse de ces animaux qui semblent mieux vivre l’amour que bien des Hommes.
Pauline restait interloquée devant cette intrusion inattendue puis se rappela avoir laissé son portail ouvert. Elle tendit la main vers l’animal et lui caressa la tête en silence. Le chien s’offrait à elle, placide.
Après quelques secondes d’une éternité sensible, une voix résonna depuis la rue.
“Tomeline, Tomeline !”
Le chien au poil immaculé se leva doucement, appuya son regard vers Pauline une dernière fois et rejoignit tranquillement son maître.
A bientôt et partagez généreusement le lien vers la missive BILS et son spin off Diegesis pour les aider à grandir - merci ! ⤵
Marie 💙
Je suis « embarquée » et je voudrais connaître la suite …
Oui je comprends tout à fait et c´est un exercice d´équilibriste :-) D´ailleurs, je vais me remettre à l´écriture haha
C´est juste que la mort de sa mère est une étape traumatisante et vu que c´est par ca que ton histoire commence, tu peux embarquer tes lecteurs là dedans :-)