Je viens de finir une formation d’écriture solide (je vous donne dans ce post 👇 : 25 clés géniales que j’en ai retenu) - et à cette même occasion, j’ai découvert un truc incroyable (qui ne va pas mettre tout le monde d’accord).
Je vous raconte. Hier j’ai publié un post marrant pour tourner en dérision un DM de prospection que j’ai reçu cette semaine et dans lequel la personne ne me parle que d’elle !
Puis en échangeant avec certains d’entre vous en commentaire : j’ai évoqué la notion “d’altérité” .
Vous savez, l’altérité c’est le caractère de ce qui est autre, donc qui n’est pas soi.
Or nous vivons dans une société extrêmement individualiste qui ne jure que par l’auto-suffisance, que par la connexion plutôt que par le lien et que par la sur-expression de soi, tous azimuts.
Dans ce DM de prospection, la personne s’adressait à moi comme si je n’existais pas. Ce qui semble antinomique avec l’idée même de prospection, mais aussi avec l’idée même de conversation voire l’idée même de relation.
Que nous soyons face à face dans la vie ou en ligne, nous ne sommes pas seuls et nous ne pouvons pas agir comme si l’autre était accessoire (même si parfois c’est difficile, je suis moi même très/trop indépendante donc je ne fais la morale à personne).
Et en cherchant sur le web l’étymologie du mot “altérité” (je ne me refais pas 🤓), j’ai fait une découverte géniale.
L’antonyme “d’altérité” est “identité”.
J’ai relu les lignes du dictionnaire 10 fois avant de réaliser la beauté de ma trouvaille.
Le mot qui s’oppose en tout point à la considération de “l’autre” est donc un mot qui tente de circonscrire en tout point les moindres caractéristiques du “moi”.
Pour avoir dévoré le bijou d’intelligence de Julia de Funès : “Le siècle des égarés” qui parle des dérives identitaires de notre époque ultra revendicatrice de tout ce qui encadre et définit le “moi”, et pour explorer la culture des réseaux sociaux comme ma poche depuis +12 ans, je trouve ce constat fascinant.
Quand j’y pense, l’identitarisme est un fléau absolu aujourd’hui.
Alors qu’il prétend donner à chacun la liberté de se définir, il ne fait que nous figer dans des cases qui se réduisent chaque jour un peu plus (et qui au lieu de nous relier aux autres, nous en éloignent).
Pour tout vous dire, je ne compte plus le nombre de fois où il a fallu que je définisse mon fonctionnement cognitif, mes préférences sexuelles, mes couleurs du DISC ou mon profil MBTI ou que sais-je encore.
Être soi ne suffit pas. Il faut le délimiter ET le revendiquer.
Et pour revendiquer quelque chose que l’on souhaite baliser, emballer, définir, quoi de mieux que de lui associer une étiquette identitaire. Un nom quoi. (Perso “Marie”, ça me suffit).
Alors nous nous croyons assumés et libres parce que nous revendiquons ne pas être bisexuel mais plutôt pansexuel ; et puis nous nous croyons libres parce que nous affirmons avoir un profil HPI mais aussi quelques traits bien précis du spectre autistique et une touche de TDAH - quoique, ça dépend en fait ; ou encore nous avons passé un test de personnalité DISC mais comme nous ne rentrons dans aucune case, il nous est proposé d’en créer une nouvelle et de la nommer. Cette case ne serait donc ni bleue, ni rouge, ni jaune, ni verte mais disons indigo. Quid alors des indigos homme versus des indigos femmes ? Et quid des indigos non binaires ? Créons donc une nouvelle étiquette pour ces variantes et ne laissons personne, aucune exception, aucune singularité, échapper à la moindre définition.
Je comprends le besoin de s’identifier à quelque chose de précis pour se rassurer, pour mieux se connaître et parfois mieux se comprendre. Mais faisons attention. La frénésie de l’identitarisme envahit nos feeds sur les réseaux sociaux et mutile ce mot pourtant si précieux qui suffoque : altérité.
Il en résulte une incompréhension totale de ce que doit être un “personal branding” élégant et de qualité. (Certains parlent de “personal branling”, ouch).
Prendre la parole en son nom sur le web, ce n’est pas mettre en scène ses traumas, ses secrets ou ses revendications identitaires quelles qu’elles soient pour exister - quoiqu’il en coûte de son honneur ou de son intimité.
Prendre la parole en son nom sur le web, c’est chercher à être vu, lu et entendu par la force de ses idées et par le style de sa plume.
C’est croire que le regard que l’on porte sur le monde, la manière dont on partage son point de vue ou dont on raconte des histoires qui peuvent servir d’autres, transcendent notre personne.
C’est avoir le désir de contribuer au monde, pas pour faire du bruit au milieu du bruit mais pour faire du Bien au milieu du bruit.
C’est partir de soi pour aller vers l’autre et non partir de soi pour revenir vers son nombril comme un boomerang bien dressé.
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Et je vous l’accorde, c’est un véritable tour de force qui ne peut se contenter d’IA génératives à prompter ou de templates à remplir.
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Quand j’ai mis au point la méthode VIPERA dans mes coachings d’écriture sur Linkedin, j’ai pris en compte l’équilibre NÉCESSAIRE qu’il faut assurer entre “moi” et “l’autre”, dans une ligne éditoriale.
Le VI de VIPERA, englobe vos posts de VISIBILITÉ :
Il s’agit de rebondir sur des sujets à large spectre pour générer du reach et permettre à des gens très différents de vous connaître.
Exemples : éloge d’une personne connue et révélation de faits inconnus la concernant ; éloge d’une personne inconnue liée à une tech ou à une invention connue ; partage d’un contenu viral (discours, sketch, interview, etc.) et mise en parallèle avec votre activité (cf. ce post sur le discours aux César de Franck Dubosc) ; rebond sur une actu chaude ; etc.
PS : cet Agent BILS vous aidera à trouver des idées très “mainstream” (restez critiques ;))
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Le PER de VIPERA, englobe vos posts de PERSONNALITÉ :
Il s’agit de parler de vous pour rejoindre d’autres et filtrer votre audience comme vos prospects (perso je ne bosse qu’avec des gens que j’apprécie humainement).
Exemples : backstory entrepreneuriale comme celle de Mathilde, fondatrice de nümorning ou de son co-founder David ou encore de Vincent, pointure atypique du monde de l’IA ; billet d’humeurs ; celebrations ; confidences : behind the scenes ; passions cachées ; side projects ; etc.
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Le A de VIPERA, englobe les posts d’AUTORITÉ :
Il s’agit de bâtir votre crédibilité pour convaincre, créer des opportunités business et transmettre vos connaissances à d’autres :
Exemples : partage de best practices ou dézingage de mauvaises pratiques comme Benoît qui nous dit comment exploiter les réglementations QSE plutôt que de les subir, retours d’expériences, cas clients, avis clients, preuve sociale, prédictions dans votre secteur, décryptages de sujets pointus, guides actionnables étapes par étape de type “Comment faire X”, etc.
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Vous voyez que peu importe le pilier, le type de post, l’angle ou l’objectif : il y a toujours vous ET l’autre. Vous et votre audience. Vous et vos prospects. Vous et vos pairs. Vous et cet(te) inconnu(e) qui passera par votre post et repartira plus heureux, mieux nourri, plus instruit - après vous avoir lu(e).
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Les réseaux sociaux sont un espace d’expression et d’opportunités qui dépassent ce que le monde a jamais connu, mais ils peuvent devenir un enfer sur Terre si “Je” prend le pas sur “l'Autre”.
Quand à la phrase de Rimbaud “Je, est un autre”, qui suggère que l’altérité est en nous, tant nous sommes des êtres riches, complexes et multiples ; elle ne fait que confirmer la folie de l’identitarisme et l’urgence de prendre notre plume pour dire à l’autre tout ce qui nous relie, et enrichir le monde de nos 1001 facettes, un mot à la fois.
Marie
💙
🌊 Pour travailler avec moi, il y a actuellement 3 possibilités :
Coaching Linkedin 1-1 sur 90 jours [prochaine dispo en Sept 2025]
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Tu cites Rimbaud. Je pense à la phrase de V. Hugo que j'ai citée dans un post à l'appui de mon message : parler de soi dans le but de jeter des ponts entre les gens.
« Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.
Comment ne le sentez-vous pas ?
Ah ! Insensé qui croit que je ne suis pas toi ! »
Ça rejoint la notion de relatibility à mon sens.
Merci pour la transcendance