“Il ne faut pas craindre d’échouer . Le crime, ce n’est pas d’échouer mais de manquer d’ambition. Lorsqu’on voit grand, l’échec lui-même est beau” - Extrait du livre “Le Code de Bruce Lee” (Thomas Lee).
Cette semaine chez BILS 💙 :
🎙️ Astrid Mélite m’invite au micro de son podcast “Obsédés textuels” (19 min)
✍️ Coaching d’écriture BILS 1-1 (Linkedin ou Newsletter) → 1 place en juillet ; 3 places en septembre.
🥊 5e Challenge d’écriture BILS sur Linkedin → musclez votre plume du 30 mai au 19 juin.
— “Entrez je vous prie. Vous avez l’habitude des massages ?
C’est un homme de la cinquantaine, à peine plus grand que moi. Ses cheveux poivre et sel sont raides et il porte une mèche qui lui couvre le front. Je lui trouverai presque un type un peu eurasien. Il ouvre la porte d’une chambre aménagée en cabine de massage au sein d’un grand hôtel de l’Est de la France.
Je m’avance en regardant la moquette rayée au sol.
— Oui, plutôt.
Je ne suis pas très loquace. 1000 pensées parsemées d’inquiétudes logent dans l’espace mystérieux qui préside entre mes deux oreilles. Je ne suis pas encore arrivée que je suis déjà ailleurs.
— Est ce que vous avez une préférence pour un massage en particulier ?
L’homme est très calme, ni maniéré ni intrusif. Mon relatif silence ne semble pas l’inquiéter.
— Mmmh, je ne sais pas, peut-être que si vous me donnez quelques idées j’arriverai à choisir ?
Je pense avoir testé tous les massages qui existent sur cette planète et gardé un souvenir mémorable de deux d’entre eux en particulier.
Un massage thaïlandais prodigué par une thaïlandaise, en Thaïlande.
Et un massage d’inspiration amérindienne border chamanique prodigué par un étiopathe français, en région parisienne.
Ni l’un ni l’autre ne semblent être au programme et de toutes manières, je n’ai pas vraiment l’occasion de réfléchir plus longtemps ; l’homme semble inspiré.
— J’ai créé une méthode de massage si vous voulez. Il y a des points d’acupuncture, du massage californien, hawaïen, du drainage lymphatique et même un peu de réflexologie.
Je souris intérieurement en me disant que c’est un joyeux mélange de beaucoup (trop ?) de choses, mais n’étant pas du genre à hésiter 1000 ans avant de prendre une décision, j’accepte rapidement et avec plaisir.
A peine installée, LA fameuse question arrive.
— Vous travaillez dans quoi ?
C’est sans doute une option plus directe et honnête que l’irrémédiable : “vous faites quoi dans la vie ?” - qui laisse croire à tant de personnes qu’elles peuvent exprimer ce qui les fait vibrer là où la seule réponse attendue est un bref intitulé métier.
— J’écris.
Après avoir tout tenté pendant des années, de “je suis copywriter” à “je fais de la conception rédaction” à plus récemment : '“je suis coach d’écriture”, j’opte à ce moment-là pour la version la plus “straight to the point” qui soit.
Après tout, les anglophones répondent bien : “i’m a writer” ou “i’m a copywriter'“, sans sourciller. Pourquoi l’écosystème français rend-il ces mots pourtant clairs, si complexes à prononcer ?
— Vous êtes écrivaine ?
Et bien voilà, j’ai mon explication :) Pour cette raison-là. Que rétorquer à cela ? Je tente une réponse factuelle.
— Je n’ai pas publié de livre chez une maison d’édition mais j’y compte bien. En attendant j’écris sur mes propres médias et je fais beaucoup de coaching d’écriture.
Ce moment-là est souvent une sorte de point de rupture. Soit mon interlocuteur visualise très bien ce que je lui dis, soit son système mental se tord d’incompréhension.
— Vous aidez les gens à trouver les mots justes ?
Ouf. Aujourd’hui est une belle journée pour mon métier. On tient quelque chose !
— Exactement.
— Des mots qui font mouche ?
— Oui, aussi. Des mots qui touchent, qui ont de l’impact, qui persuadent. Mais surtout des mots qui leurs ressemblent à ces gens-là. J’y tiens vraiment à cet aspect. Il y a tellement de mimétisme verbal aujourd’hui. Les gens ne s’expriment plus vraiment avec leurs tripes ou plus vraiment tout court - et ça crée tellement de fractures sociétales à tous les niveaux.
— Ah ça, la parole écrite ou orale c’est une sacrée arme de construction ou de destruction massive, selon ce qu’on en fait.
Il ajoute une 3e couche d’huile sur mon épaule droite et poursuit sa descente vers ma main.
— Et vous, cette méthode de message, vous l’avez créée quand ?
— Il y a 25 ans ! Je rêvais d’être un homme d’affaires. Mon modèle c’était Bernard Tapie, vous imaginez ?
— Ah pas vraiment non !
— Je faisais 500km de route par jour, je me couchais super tard et toutes les nuits à 4h j’étais réveillé par l’inflammation au niveau des cervicales.
— 500km ??
— Oui…alors je suis allée voir une masseuse qui était réputée pour ses talents manuels et elle m’a aidée à me remettre sur pieds au bout de 2 ans de soin ! Mais en fait, ça m’a fait changer de vie. A chaque soin, elle me parlait de sa passion pour son métier.
— Et vous arriviez à vous détendre quand même ?!
— Oui, oui, c’était incroyable. Elle m’a piquée avec ses mots justement. Un jour j’ai tout arrêté, la route, la vente, le business. Je me suis formé et après 6 ans de pratique j’ai créé ma propre méthode sous sa supervision.
Les yeux rivés sur le plafond, j’inspire. J’expire. Je lance :
— Et c’est quoi votre moteur ?
— L’amour est la seule chose qui se multiplie quand on le partage.
Je roule des yeux en me disant que ce n’est pas une moitié de réponse ce truc là. Le masseur sourit et poursuit.
— À chaque fois que je masse quelqu’un, je tente de réunifier son état mental et son état corporel. Je regarde cette personne avec l’accueil, l’amour et le non jugement qui manquent tellement à nos sociétés. Je lui donne du bien. Et cette personne, en se sentant mieux, donne du bien à son tour.
— En fait on n’a pas le même métier mais on a le même objectif ! Ajouter de l’harmonie au monde ! Moi quand j’accompagne un(e) entrepreneur(e) pour écrire des textes qui sont fidèles à ses valeurs, qui donnent vie à ses pensées, qui réconcilient ses contradictions internes, qui sèment le beau et transmettent le bon ; surtout sur les médias sociaux où tout se viralise, le pire comme le meilleur, j’ai vraiment l’impression d’être un chainon petit mais essentiel pour le monde.
— C’est tout à fait ça. Je crois que nos métiers sont beaux quand ils multiplient le bien-être, la justesse et l’amour. Mais il faut cultiver deux grandes qualités anachroniques pour y parvenir.
Il fait une pause. Me recouvre d’une serviette gris bleu et change de côté. Puis poursuit :
— La patience et l’humilité.
Je plisse les lèvres et regarde en l’air, comme à chaque fois qu’une phrase m’interpelle plus qu’un banal truisme dont nos espaces de communication sont remplis. Je renchéris :
— C’est pas vraiment le fort de l’humanité ça !
Il sourit.
— Ah non ! Mais c’est la clé. Et quand on prend le temps, mais aussi quand on accepte l’échec sur le chemin, on fait de grandes choses.”
Je ferme les yeux et le massage se poursuit une quarantaine de minutes dans le silence le plus absolu.
Mes chères lectrices et mes chers lecteurs,
Vous qui me lisez depuis 2021 tout autant que vous qui me découvrez aujourd’hui ; sachez que ceci est le terreau des missives Bend it Like Socrate (aka BILS).
Quoi donc ? Les histoires. Les vraies.
Les mots ne sont pas des successions de lettres que l’on assemble pour fabriquer des phrases fonctionnelles, comme les IA le font avec une si parfaite inhumanité.
Les mots sont votre pouvoir absolu.
Et les histoires de votre quotidien sont autant d’occasions merveilleuses d’employer des mots simples et justes pour transmettre ce qui vous habite.
Alors n’ayez pas peur.
🔵 N’ayez pas peur de prendre la parole sur les médias sociaux.
Même si la majorité silencieuse est parfois trop peu audacieuse et la minorité bruyante souvent tonitruante, il y a une place pour vos mots.
🔵 N’ayez pas peur d’écrire avec peu de force ou de style au début.
La vie forge les plumes comme une pierre à aiguiser affûte les épées. Tout s’apprend.
🔵 N’ayez pas peur d’exprimer votre vision en public.
Les personnes qui vous liront seront toujours libres d’aimer ce que vous proposez ou non.
Vous ne forcez personne. Vous ne trompez personne. Vous n’êtes l’imposteur de rien.
🔵 N’ayez pas peur de faire du bien, là où d’autre font du bruit.
Aucun(e) de mes client(e)s ne fait partie de mes ‘“long time followers”. Ce sont toutes des personnes qui un jour, sont sorties d’un bois discret et dense pour me solliciter en tant que coach. Vos adeptes ne sont pas toujours vos client(e)s et vos client(e)s sont souvent vos adeptes, mais secrètement.
(N’ayez pas peur des silences fertiles.)
🔵 Finalement, n’ayez pas peur d’envisager votre métier comme un vecteur d’harmonie.
Quoique vous fassiez. Ce qui compte par dessus tout, c’est comment vous le faites.
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Si l’idée d’apprendre à écrire avec Force et Style sur Linkedin, dans votre newsletter ou ailleurs - vous éveille quelques papillons dans les entrailles, partez surfer sur le site BILS et écrivez-moi.
Le monde a besoin de vos mots,
A bientôt :)
Marie
Rappel - cette semaine chez BILS 💙 :
🎙️ Astrid Mélite m’invite au micro de son podcast “Obsédés textuels” (19 min) → je réponds à quelques questions corsées :)
✍️ Coaching d’écriture BILS 1-1 (Linkedin ou Newsletter) → 1 place en juillet ; 3 places en septembre.
🥊 5e Challenge d’écriture BILS sur Linkedin → musclez votre plume du 30 mai au 19 juin - thème de l’édition “le JEU”.
Tu es l'écrivaine qui m'a fait sortir du bois de Linkedin.
Tu es la plume qui a arrêté de faire trembler la mienne.
Tu es le Tilt qui a fait Boum pour pulvériser mes peurs.
En leur donnant du bien, mes mots se sentent mieux, et donnent du bien à leur tour.
Je n'ai plus peur d'écrire.
Très curieuse d'en savoir plus sur "je n’ai pas publié de livre chez une maison d’édition mais j’y compte bien" :)