N’oubliez pas de mettre un coeur ou de poster un commentaire pour me dire si cette édition vous a plu 💙
Chez BILS ce mois-ci ⤵
La nouvelle collection de NFT BILS pour le lancement de mon 2e livre “Ecrire avec Force et Style” (merci aux aventurier-e-s du Web 3 qui en sont déjà propriétaires) - et la version classique dans la boutique BILS.
Les coaching BILS d’écriture sur Linkedin reprennent le 2 avril 2023 (avec une offre sympa pour les places réservées avant le 2 avril)
Mes prestas de copywriting pour les marques reprennent aussi le 2 avril 2023 → contactez-moi par mail ou en simple réponse à cette missive :)
Je prévois un changement de rythme éditorial de cette missive avec une alternance entre :
1 - Interview d’invité-e sous un format original encore secret
2 - Décryptage d’une superbe ligne éditoriale Linkedin
3 - Edito centré sur l’écriture et le copywriting avec force et style.
Je voudrais vous parler de longueur (pas d’ondes).
De longueur de texte.
En ce moment, je fais un tri drastique partout chez moi (c’est fou tout ce que l’on peut garder d’inutile) et je suis tombée sur une (vieille) lettre d’Amour … de 15 pages (typo Arial, 12pt 😱).
Le type était motivé.
💖 Est-ce que c’est trop long 15 pages, pour dire à quelqu’un à quel point on l’aime ?
Ça dépend, je crois.
Mais de quoi ? Du style ? De la plume ? Du talent ? Du ton ? Du vocabulaire ?
J’ai envie de vous répondre : à la fois tout et rien de tout ça.
Tout, parce que oui, 15 pages bourrées de fautes avec des phrases ampoulées et un ton à côté de la plaque, c’est long, très long.
Mais rien de tout ça, parce que finalement, tous ces attributs sont bien subjectifs et dépendent du ou de la destinataire de ces lignes.
Là où certaines personnes verront de la sensibilité, d’autres verront de la sensiblerie.
Là où certaines personnes verront de l’élégance, d’autres verront des circonvolutions.
Là où certaines personnes verront de la passion, d’autres verront de l’égocentrisme.
Alors c’est quoi, la bonne longueur d’un texte ?
Et bien, pour moi ce sont 2 choses précises :
La bonne longueur d’un texte c’est celle qui n’est ni trop longue ni trop courte pour son/sa destinataire ou groupe de destinataires
La bonne longueur d’un texte c’est la longueur qui utilise juste ce qu’il faut de mot pour dire ce qu’il y a à dire.
Place aux exemples.
🔵 Un texte trop long.
Il m’est arrivé une fois en coaching d’avoir une personne qui n’arrivait pas écrire plus de 5 lignes (compliqué 🥵)
Mais la majorité a tendance à l’inverse à m’envoyer des 1ères versions de post de 4-5000 caractères (le max de Linkedin étant de 3000), parfois même de 2 pages A4 !
Comme si “faire court” était une menace ou une restriction pour leur droit à la parole.
Vous allez voir que c’est faux mais probablement aussi l’inverse.
⭐ Exemple 1 - le syndrome du druide ou de la druidesse
Texte fictif : “Il m’est arrivé souvent de me répéter la même phrase, en boucle dans ma tête, comme un leitmotiv, une rengaine. Je ne sais pas si dans ces cas-là, il faut s’accrocher à ses obsessions ou s’il faut tenter de se défaire de ses chaînes et lutter contre ces pensées qui nous hantent, un peu comme des spectres que nous sommes les seuls à voir, mais que le monde autour de nous n’envisage même pas.”
Le debrief : ce texte fait quelques lignes et pourtant, il est beaucoup trop long
On ne sait pas où l’auteur-e veut en venir
Le style n’est pas du tout adapté à un format percutant
Le ton est très autocentré : j’appelle ça l’effet “druide” !
La 2e phrase est horriblement longue - on manque d’air
La plus-value pour le lecteur ou la lectrice est inexistant
⭐ Exemple 2 - l’enfer du vide
Texte fictif : “Nous ne devrions jamais négliger l’impact de nos proches dans nos réussites professionnelles.
Ce sont eux qui font tout. Ils nous donnent tout. Ils portent tout.
Leur présence porte une valeur de chaque instant qui n’est pas toujours reconnue.
Pourtant, si nous sommes honnêtes avec nous mêmes, nous voyons bien que nous ne serions rien sans eux.
Quand nous doutons, ils sont là.
Quand nous voulons tout arrêter, ils sont là.Quand nous ne croyons plus en nos capacités, ils sont là.
Ne pas considérer leur présence comme un facteur de réussite est une offense.
C’est croire que tout seul on peut tout.
Alors que sans les autres nous ne sommes rien.
Dites à vos proches que vous les aimez et remerciez-les à la hauteur des miracles qu’ils permettent dans vos vies.”
Le debrief : ce texte comporte des phrases très courtes et des mots très simples et pourtant, il est beaucoup trop long
On tourne en boucle avec des paraphrases de la 1e à la dernière ligne
Ce qui est énoncé est tellement évident que c’en est gênant (disons que beaucoup de portes ouvertes ont dû avoir mal).
Je salue l’effort de l’anaphore : “quand nous” et de l’épiphore : “ils sont là” mais le navire (le texte) coule quand même (et nous avec)
PS : rassurez-vous, c’est un texte inventé :)
PPS : inquiétez-vous, il y en a plein comme ça sur les media sociaux :)
⭐ Bon sérieusement, donc un texte TROP long c’est quoi :
Un texte qui produit un effet “rond point” : on tourne en boucle, on n’avance pas
Un texte qui ne suit pas l’effet si précieux du “toboggan glissant” ou “slippery slide” en copywriting : ligne A / idée A → ligne B / idée B → ligne C → idée C; etc.
Un texte où l’auteur-e manque d’empathie et écrit en se regardant le nombril (pour ça il y a le journal intime, c’est très efficace)
Un texte ampoulé, circonvolu, confituresque, qui cherche la démonstration plus que l’impact (j’aime la confiture, mais pas à l’écrit)
Un texte qui ne va pas droit au but, tout simplement
🔵 Et un texte trop court, alors ?
C’est la même chose, mais dans le sens inverse.
⭐ Exemple 1 - l’effet cliffhanger ultra frustrant
“Il m’est arrivé quelque chose de fou Vendredi.
Je rentrais de mon co-working comme d’habitude.
Il y avait un post it sur ma porte.
Le texte était écrit au marqueur rouge, d’une plume tremblotante.
Je me suis approchée : c’était l’écriture de ma mère.
Ma mère vit à 800km de chez moi.
C’était impossible que ce soit elle, mais je sais reconnaitre son écriture entre 1000. Elle est trop unique, trop spéciale, trop inimitable. J’en sais quelque chose, pour avoir essayé tellement de fois de la reproduitr au lycée.
Et quand j’ai lu le post it, il n’y avait plus de doute, c’était vraiment elle.
Ce jour-là j’ai su que j’avais fait le bon choix : qu’être entrepreneure était la meilleure voix pour moi.
Ma mère venait de me le démontrer”
Le debrief : Ok, ok, vous avez le droit de dire WTF Marie c’est quoi cet exemple :)
Ce texte n’a pas de sens, ou alors, il en aurait eu un avec une fin à la hauteur → il est donc bien trop court.
Pas parce qu’il est composé de phrases saccadées. Pas parce qu’il ne comprend pas beaucoup de lignes. Pas parce que le vocabulaire est commun.
Mais :
parce qu’il ne fait pas son job d’emmener les lectrices et lecteurs du début à la fin.
parce qu’il y a trop peu de mots pour servir la finalité de l’histoire - qui a le goût d’une arnaque.
C’est ce qui arrive dans les publications Linkedin ou même dans les newsletters où l’appel à l’action est un peu bâclé ou pas à la hauteur du texte. Vous sentez qu’il manque un truc à la fin. Que le texte fasse 1000 ou 3000 caractères, peu importe, c’est trop court.
⭐ Exemple 2 - l’effet rafale de 22LR (c’est une carabine)
Celui-là, vous le connaissez.
C’est le texte qui contient des phrases ultra courtes avec un saut de ligne après chaque phrase.
On lit ça.
Puis ça.
Puis ça.
Et ça.
Donc ça.
(…)
Même si la rafale dure 3 plomb(e)s, cela reste une rafale et ça fait mal.
🔵 A retenir pour écrire des textes parfaitement dosés
D’abord, je ne résiste pas à citer Montesquieu :
“Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur.”
C’est une phrase pleine de vérité qui s’applique aussi à l’écrit et qui est aussi valable pour les contenus “trop courts” (ce qui manque aux plumes en profondeur, ils le rognent sur la longueur).
Dites-vous que le but n’est donc pas forcément de faire court; tout comme le but n’est pas de fuir les textes longs.
Un texte n’est pas en 2 mais en 3 dimensions.
Il n’est pas seulement court ou long, il est aussi profond.
Plus vous :
choisirez des mots justes, précis, puissants
déploierez un style d’écriture qui vous ressemble
jouerez avec les variations de rythme, de flow, de cadence
prendrez plaisir à utiliser des éléments de langage signature
aurez en tête un message clair à transmettre (un seul par texte)
penserez autant à vos audiences/lectorats/communautés qu’à vous
comprendrez qu’un texte n’est jamais trop long tant que chaque mot a sa place et sa fonction
comprendrez qu’un texte n’est jamais trop court tant qu’il n’y a rien besoin d’ajouter d’autre pour être compris(e)
→ Plus vous écrirez des textes en 3D : courts ou longs, mais surtout profonds.
J’appelle ça : la juste densité :)
🧨🐱 🥊 Chat GPT au tapis
A partir de Dimanche 12 février 20h et jusqu’à Mercredi 15 février 19h, les membres du groupe BILS sur Discord vont relever un défi : mettre l’AI textuelle la plus populaire du moment “Chat GPT” au tapis !
LE DEAL : les membres du collectif proposent plusieurs questions (plutôt existentielles et philosophiques jusqu’à maintenant 😅) et votent pour celles qu’ils préfèrent.
Dimanche 12 février 20h : la question qui a reçu le plus de vote est automatiquement sélectionnée
Du Lundi 13 février au Mercredi 15 février 19h : chacun(e) écrit un texte de 600 caractères max. avec tout l’élan de sa plume, de son style et de son humanité en réponse à la question sélectionnée.
Le Mercredi 15 février à 19h : moi ou l’un des membres du collectif publie le texte que Chat GPT propose en réponse à la question du challenge et nous la comparons à nos textes respectifs - à partir de là, ce sera : open bar de commentaires - analyses - déductions - perspectives - qui s’annoncent très intéressantes.
📩 Si vous voulez participer et rejoindre le Discord activement, écrivez moi un mail pour avoir un lien d’invitation privé.
A bientôt,
Marie 💙
"Ce que l'on conçoit bien n'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément" (Boileau) et "Less is more" sont deux piliers que je privilégie.
Merci pour cette missive. J’ai tendance à à privilégier le format court que ce soit dans mes écrits ou mes propos.
En effet, si je m’en réfère à Nietzsche : « Tout ce qui n’est pas indispensable est nuisible ». 😉