🎙 Interview - L’art et la culture : pas essentiels.
Rencontre avec Jacques de Tarragon, directeur de l’Atelier des Lumières (Paris)
🎙 Interview BILS « Identité » - Lumière sur …
Jacques,
La culture n'est jamais morte, vive la culture !
Je suis très heureuse de vous "recevoir" dans cette missive, quelques semaines après la réouverture de l'Atelier des Lumières (Paris, 11ème), dont vous êtes le directeur !
L'Atelier des Lumières est très connu à Paris et en France, mais pour nos lecteurs internationaux ou ceux qui ne le connaîtraient pas encore : il s'agit en quelques mots d'un centre d'art numérique qui propose des expositions sous forme de son-et-lumière immersifs.
Or, la missive Bend it Like Socrate repose sur 4 piliers forts : l'identité, la signature, les mots et la créativité.
Je vous propose d'explorer ensemble celui de l'identité : véritable socle de toute marque, de tout entrepreneur, de tout individu en fait. Et par extension, celle de l'Atelier des Lumières.
Vous nous emmenez avec vous ?
Immersion.
© Culturespaces / Eric Spiller
1 - Un LIEU refondu en centre d'art
L'Atelier les Lumières est installé dans les locaux immenses d'une ancienne fonderie réhabilitée en centre d'art numérique par Bruno Monnier (fondateur de Culturespaces, l'opérateur privé de l'Atelier des Lumières, entre autres).
Marie : Quelles sont les caractéristiques de ce lieu qui en font un espace de choix pour l'Atelier des Lumières ?
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Jacques : « L’Atelier des Lumières a été installé dans l’ancienne fonderie du Chemin-Vert, créée en 1835 par les frères Plichon. La fonderie fut redécouverte par Bruno Monnier, président de Culturespaces, qui a eu l'idée de créer à Paris un centre d'art numérique. Après d'importants travaux, l'Atelier des Lumières a ouvert ses portes au public en 2018.
Les caractéristiques de ce lieu sont assez exceptionnelles pour un site au coeur de la capitale : 1500m2 de halle, 3250m2 de surface de projection, une installation numérique hors-norme avec notamment 140 vidéoprojecteurs et 50 enceintes spatialisées.
Son architecture industrielle est soulignée par la structure métallique originelle et par la présence d’éléments caractéristiques de l’ancienne fonderie : une haute cheminée de brique, un bassin, une citerne, une réserve. »
2 - Un RÔLE : "décloisonner"
Ce verbe fait partie de la vision BILS et visiblement aussi de celle de votre opérateur Culturespaces.
Je cite son fondateur Bruno Monnier : “Le rôle d’un centre d’art est de décloisonner, et c’est pourquoi le numérique doit prendre sa place dans les expositions du 21e siècle”.
Marie : comment percevez-vous la fonction de l’art, qui plus est numérique sur la société d’aujourd’hui ?
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Jacques : « Nous proposons de faire découvrir ou redécouvrir les œuvres des plus grands noms de l’histoire de l’Art, des plus classiques jusqu’aux plus contemporains.
Cependant, nos expositions numériques immersives ont une approche novatrice car elles permettent de plonger nos visiteurs au cœur des œuvres en les emmenant dans une véritable aventure sensorielle, musicale et esthétique.
Cette immersion, par une combinaison subtilement choisie d’images et de sons, provoque des émotions très fortes ou chacun se sent touché en fonction de son histoire et de son vécu.
Ce format original permet de s’adresser à tous les publics, de toutes les générations et rendre ainsi concrète la devise de Culturespaces « partager la culture ».
3 - Une IDENTITÉ VISUELLE
Identité visuelle, identité artistique, iconographie - autant de piliers identitaires très forts pour l’Atelier des Lumières !
Marie : avez-vous des partis pris artistiques qui vous permettent de mettre en scène certains artistes (comme Dali et Gaudi actuellement) et pas d’autres ?
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Jacques : « Il n’y pas de partis pris dans le choix des artistes pour peu que certaines conditions puissent être réunies.
En effet, il y a en premier lieu un énorme travail iconographique lors du travail préliminaire aux choix des artistes.
Nous avons besoin d’un nombre d’œuvres relativement élevé et en très haute définition afin de présenter une exposition suffisamment riche, variée et de bonne facture.
La projection sur les murs doit pouvoir également mettre en valeur les couleurs, la granularité des traits, les motifs…certaines œuvres s’y prêtent plus que d’autres.
Enfin et surtout nous travaillons de concert avec les ayants droits qui nous autorisent à présenter et mettre en lumières ces monuments de la peinture. »
© Culturespaces / Eric Spiller
4 - Une IDENTITÉ ÉDITORIALE ?
Marie : J’ose forcément la question ! L’Atelier des Lumières a évidemment une très forte dominante visuelle mais avez vous défini votre voix et tonalité de marque, vos éléments de langage, etc. pour que vos mots soient eux aussi un juste reflet de votre identité ?
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Jacques : « Il n’y a pas d’éléments de langage à proprement parler mais davantage des mots qui ont chacun leur importance dans la définition de notre identité et qui ont une résonance forte pour nos visiteurs :
EXPOSITIONS
NUMERIQUES
IMMERSIVES »
5 - Un POSITIONNEMENT transverse
L’Atelier des Lumières s’inscrit dans un projet encore plus global orchestré par Culturespaces qui associe constamment l’art à la modernité, sans jamais le dénaturer.
Marie - Entre mise en scène de peintres grandioses et recours au numérique ou encore expansion à l’international (Dubai, NYC, etc.); comment définiriez-vous le positionnement de l’Atelier des Lumières en particulier dans cet écosystème ?
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Jacques : « L’atelier des Lumières, positionné au cœur de la capitale, jouit désormais d’une réputation nationale et internationale grâce aux succès fulgurants et quasiment inattendus des premières expositions numériques.
Il est aujourd’hui une référence dans le domaine et se doit de rester à la pointe tant dans la technologie que dans la qualité et la diversité des expositions proposées en ayant toujours à cœur de transmettre la culture aux plus grands nombres.
L’Atelier est aussi une très belle vitrine pour des collectifs internationaux du Digital design qui souhaitent faire découvrir au public cette nouvelle forme d’expression dans le monde spécifique des arts visuels contemporains. »
6 - Une IDENTITÉ CULTURELLE
En France, nous avons “l’Atelier des Lumières” (Paris) et “le Bassin des Lumières” (Bordeaux)
Les coréens ont “le Bunker des Lumières”.
“L’infinity Hall” a été ouvert à Dubai en 2021 et le “Hall des Lumières” ouvrira à New York City en 2022 !
Tous ces lieux étant gérés par Culturespaces donc né d’un ADN commun.
Marie - Pourquoi le nom “atelier” convient-il particulièrement à l’identité parisienne et quelles autres spécificités identitaires géographiques et culturelles caractérisent l’Atelier des Lumières ?
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Jacques : « Il s’agit tout d’abord d’une revalorisation patrimoniale réussie, celle de cette ancienne fonderie du XIX siècle implantée dans l’Est Parisien et en activité durant une centaine d’année.
Témoin encore vivant de la grande époque industrielle parisienne, cette fonderie forge réellement l’identité du lieu et s’impose comme un élément essentiel dans l’expérience de visite que nous proposons à nos visiteurs. »
7 - La fondation Culturespaces : art + émotion = guérison ?
La Fondation Culturespaces s’adresse aux enfants en situation d’exclusion (handicap, maladie etc.) pour leur offrir littéralement plus de lumière dans un quotidien parfois difficile.
Marie - Est ce que vous croyez au pouvoir de guérison par la beauté ?
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Jacques :
« La beauté sauvera le monde » écrivait Dostoïevski. »
« Pour ces enfants malheureusement confrontés à la souffrance, la beauté de l’Art s’avère être un joli pansement esthétique, un dérivatif à la douleur, un moyen de rêver et de s’évader dans un voyage émotionnel intense.
Sans avoir la prétention de guérir ces enfants, et malgré les nombreuses études scientifiques qui démontrent les vertus salvatrices du beau sur l’Homme, nous espérons que l’Art puisse agir au moins comme un baume au cœur. »
8 - L'avenir : y croire encore
Les vannes sont aujourd’hui de nouveau ouvertes. Si l’avenir est incertain, une chose l’est au contraire : l’art et la culture sont essentiels.
Marie - Que peut-on vous souhaiter de mieux pour cette année à venir à l’Atelier des Lumières ? Avez-vous des attentes, des souhaits particuliers ?
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Jacques :
« Nous n’avons pas d’autres souhaits que celui d’émouvoir, comme les années précédentes, un maximum de visiteurs par cette nouvelle exposition qui mérite d’être connue, dégustée et partagée sans modération.
Oui, l’Art et la culture sont définitivement essentiels !
Puisse cette interruption forcée l’avoir au moins fait prendre conscience à ceux qui en doutaient encore. »
9 - Mots identitaires
Marie - Pour conclure et parce que c’est une (saine) obsession chez Bend it Like Socrate, quels mots utiliseriez-vous pour décrire l’identité de l’Atelier des Lumières ?!
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Jacques :
« Revalorisation patrimoniale,
Centre d’Art numérique de Paris, Immersif,
Envoûtant,
Expérience artistique exceptionnelle …
…pour TOUS. »
Merci infiniment pour votre temps (précieux, en pleine période de réouverture !) Jacques. La privation de culture reléguée au rang de ressource accessoire a réveillé chez la plupart un goût d’essentiel. Entre paradoxe et évidence, j’ai le sentiment que cette période si sèche pour la culture aura quand même été féconde malgré elle.
J’invite tous les lecteurs de cette missive à foncer découvrir la toute nouvelle exposition Dali/Gaudi !
Oui, MÊME mes lecteurs québécois : prenez un paquebot, faites ce que vous voulez, mais venez ;) (le Monsieur ci-dessous vous a à l’oeil).
A bientôt,
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Les exemplaires papier partent demain : sautez dans le train 🇫🇷 🚂 🇬🇷
Votre prochaine missive vous parviendra la semaine du 14 juin. Nous entamerons une nouvelle quinzaine missive/interview dédiée au 2ème pilier BILS : votre signature, votre style. À ce qui fait que "ça, ça, c'est vraiment toi" ou..."ça se sent, ça se sent que c'est toi", ou encore..."quand je te vois, je sais que c'est toi, je sais que c'est toi" ! Notre interviewé sera bombesque. Un talent créatif international au style très marqué qui oeuvre avec une signature unique. Vous verrez. J'ai hâte +. 💙🦅