« We all wait in life for things to get easier (…) it will never get easier ! What happens is that you become someone that handles hard better ! »
Extrait du célèbre discours de l’ancienne joueuse et coach de basket ball Kara LAWSON.
✍️ BILS News - Le Challenge d’écriture BILS - édition 3 commence dans quelques jours.
Voici le métier des 23 participant(e)s 🦋
❄️ L’édition 4 aura lieu du 4 au 25 janvier 2024 ! (tarif supra early-bird)
Hello dears :
Vous l’avez sûrement remarqué et vous en souffrez probablement.
Notre monde est binaire.
🤖
La nuance n’a pas la côte, la tempérance et la complexité non plus.
Les médias sociaux exacerbent ce travers de nos sociétés contemporaines et poussent sans cesse aux raccourcis.
Gagner en productivité est devenu une obsession : je vois tous les jours des incitations à faire plus, rarement à faire mieux.
La polémique est devenue un jeu : peu importe la vacuité d’un texte, pour peu qu’il soit visible.
La réflexion est devenue gênante : il faut se divertir à tout prix, au dépens de nos esprits critiques.
Pourtant, cette binarité est un poison total.
Pour notre créativité.
Pour notre sérénité.
Pour notre liberté.
Dans cette missive, je vais vous démontrer en une histoire courte (et vraie), la puissance de la vision ternaire.
Il y a peut être 0 et 1. Mais il y a aussi tout le reste :)
On y va ? Suivez-moi aux abord des Grandes Eaux du Parc de Versailles !
Chaque gouttelette propulsée par cette fontaine sous un soleil septembral saisissant, nous invite à la joie. ⤵
🥇 Avant je ne jouais que pour gagner.
Quand je faisais de la course à pied, je m’inscrivais aux courses du week-end pour finir dans le top 10-15% des femmes.
Sinon je ne m’embêtais pas à me lever hyper tôt, à épingler un dossard bourré de pub et à faire tambouriner mon cardio pendant une ou plusieurs heures.
Cette attitude m’a permis d’atteindre un assez bon niveau, assez vite.
Mais elle m’a aussi joué des tours.
Je me rappelle avoir laissé tomber pas mal de personnes au nom de ce goût de la performance.
Par exemple, une fois, j’avais promis à une nana avec qui je courais un 10km plutôt festif à l’occasion de Noel, qu’on ferait la course ensemble.
Que je ne la lâcherais pas.
Qu’on était là pour s’amuser.
Lol.
Arrivées au 3e km j’ai senti ma lionne intérieure se réveiller et je n’ai pas pu l’arrêter.
La fille que j’avais promis d’accompagner était un peu à la traîne derrière moi mais cela n’avait absolument rien changé.
J’étais lancée. J’ai foncé.
A l’arrivée, je me suis excusée, pensant que mon échappée serait vite oubliée
Mais je me suis trompée !
La fille en question était enragée ; blessée même.
Le pire c’est que j’ai recommencé, plusieurs fois.
A chaque fois que j’étais fatiguée, je me disais que c’était l’occasion idéale de courir “tranquillement” et je promettais à une amie de rester avec elle.
Et à chaque fois je la lâchais et je décollais.
C’était plus fort que moi ; je soufrais de devoir me freiner.
Pourquoi je vous raconte ça ?
Parce que je ne cours plus depuis 7-8 ans à cause d’autant d’années d’endométriose qui ont inflammé à répétition mes tissus pelviens et abdominaux.
En gros si je me retrouvais dans une situation d’urgence, je « pourrais » courir. Mais j’aurais un contre-coup inflammatoire et douloureux cataclysmique.
Donc évidemment, hors urgence (genre catastrophe naturelle ou T-Rex) - je ne le fais pas.
Le vélo est moins tueur (pas d’impact) mais plus fourbe (plein de gestes interdits).
Mon ostéopathe (qui est le meilleur de toute l’IDF sur ces sujets et pour lequel je consacre 3h de train AR à chaque consultation) m’a dit, le doigt pointé et les sourcils froncés :
« Le VTT ok. Mais vous ne décollez pas les fesses (les ischions précisément) de la selle. Sinon vous allez vous arracher le périnée. ».
Je ne sais pas si vous avez déjà monté une côte à vélo sans décoller les fesses de la selle (en « danseuse » comme on dit) ?
Ben c’est dur ! Et chiant ! Et long !
Le week-end dernier, je suis sortie faire 10km en vélo pour secouer ma fatigue chronique qui est un cadeau empoisonné associé à l’endométriose (elle même déjà empoisonnée !)
Et …
Les fesses collées à ma selle, sans zèle, j’ai obéi et pédalé, avec une conscience maximum de mon état corporel.
Pour ne rien forcer.
Évidemment, la sagesse paie rarement publiquement : je me suis fait doubler, 1243 fois (au moins).
Par la terre entière.
Des jeunes. Des vieux. Des femmes, des hommes, des enfants. Des quads (lol.)
A ce moment-là :
J’ai pensé à toutes ces courses que j’avais pu faire ; à ma passion pour le sport ; à mon feu-goût pour la compétition.
J’ai pensé à toutes ces femmes et (surtout, haha) tous ces hommes que j’avais pu doubler dans des côtes, armée d’un sourire fier et parfois suffisant, lançant des « allez courage ! »
J’ai pensé à toutes les joelettes de jeunes ou moins jeunes personnes handicapées, accompagnées de pompiers entre autres coureuses et coureurs au grand cœur que je regardais avec un mélange d’admiration et d’incompréhension (courir sans chrono ? WTF!).
Et je me suis dit une chose.
Le cœur, la racine, de cette missive.
Quitte à ramer autant : est ce que je ne ferais pas mieux de rester chez moi ?
Je vous pose cette question à vous aussi qui me lisez : est ce que la vie est un choix binaire entre exceller ou crever ?
Ok, enlevons les mots crus.
Est ce que la vie est un choix binaire entre : parfait ou pas fait ?
Ma présence sur ce vélo - que j’espère répéter dès que mon corps le pourra - répond pour moi.
Non. Je ne crois pas. (← voyez la nuance :))
Entre le parfait et le pas fait, il existe autant de combinaisons possibles que de gouttelettes dans l’air des grandes eaux versaillaises.
Cette vision « ternaire » : 0, 1 et « tout le reste », je vous invite à l’adopter dès maintenant et pour tout. En particulier pour l’écriture.
Écrivez « mal » ou « maladroitement » ou « moins bien que votre idéal » - mais écrivez.
A quelques jours du lancement du 3e Challenge d’écriture BILS et à l’heure où on me souffle l’avènement de challenges d’écriture - avec assistance artificielle (des challenges avec IA : au secours !) - croyez en votre plume comme en votre plus belle arme !
Peu importe votre niveau, vous avez tout à gagner à continuer de vous entraîner.
Usez vos crayons, vos carnets, vos claviers.
Lancez à l’arrachée sur quelques feuilles volantes, des rafales de mots imparfaits.
Façonnez vos textes publics avec attention et publiez-les avec fierté.
Osez. Mais.
Ne vous contentez pas juste du chemin.
Comme je le fais sur mon vélo, à chaque sortie, je vous invite à regarder inexorablement dans le rétro de votre vie sans jamais perdre de vue l’horizon.
L’”en avant”, comme on dit au rugby (c’est de saison 🏉 )
Faites la paix avec votre passé.
Vivez le présent.
Osez l’imparfait mais surtout, surtout : roulez avec force et style vers un futur, plus radieux encore.
Un mot (ou un coup de pédale), à la fois,
Boum. Boum. 💙
A bientôt,
PS / vous en êtes où dans l’entre-deux : Rien / Pas fait ←———————→ Tout / Parfait ?
La vidéo de Kara Lawson en intro est incroyable!
Et ta missive aussi Marie 😉