Chers tous,
Nous sommes face à un paradoxe étrange.
D’un côté, je n’ai jamais vu autant de personnes affirmer « être à court d’inspiration » sur le web et les réseaux sociaux.
Chercher des techniques pour “booster leur créativité”. Pour ne pas “manquer d’idées”. Ou écrire pour écrire, même sans vrai sujet. Juste pour répondre aux exigences d’un algorithme qui nous veut tous en ligne le plus possible. 🤯🤯🤯
⚡ ⚡ ⚡
D’un autre côté, nous n’avons jamais autant subi de surcharge de nouvelles, de formations, d’informations et de media. A toutes les sauces.
L’infobésité est à son comble.
Mais alors, si la surabondance de contenus en ligne ne stimule pas votre inspiration, c’est que :
soit vous avez besoin de recul (du temps de déconnexion pour laisser votre cerveau respirer et créer),
soit d’exigence (virer les mauvais contenus et oser la sélectivité)
soit des deux :) (🥇🥇🥇)
Revenons dans cette édition à des choses simples et réellement inspirantes !
Je vous propose d’embarquer avec moi pendant quelques minutes à la rencontre de personnages “normaux”. Des femmes et des hommes croisés dans les couloirs d’un service d’Urgences. En plein arrière pays occitan.
Ceux qui ont lu ma dernière édition courte feront le lien immédiatement.
Les observer m’a beaucoup appris en peu de temps et j’ai envie de vous transmettre ce que j’ai vu.
Ainsi que 3 clés concrètes qui ont émergé de cet épisode (forcément) inattendu (on ne prend pas rendez-vous aux Urgences, en principe :))
Ce sont :
🔑 1 - La puissance du banal
🔑 2 - La nécessité de prendre des notes
🔑 3 - La force de l’écriture inspirée
Après avoir lu les 5 micro histoires qui suivent et intégré ces 3 clés, vous n’aurez plus besoin de subir des contenus faux, anxiogènes ou mauvais pour trouver (ou perdre) votre inspiration. Vous n’aurez plus besoin de vous forcer à “produire”. Et vous n’aurez plus peur du vide.
L’inspiration est abondante et intouchable pour qui sait observer.
Vous venez ?
Story Time
1 - Le médecin arrogant [Inspiration : “personnage paradoxal”; “derrière le masque'“ et “dénouement heureux” ]
Commençons par lui. Celui que l’on vous annonce comme le Messie et qui doit vous délivrer de vos maux en quelques questions, un regard et deux gestes d’examen.
Il entre dans la petite pièce blanche où j’ai été sagement rangée et se présente.
La trentaine grand max (c’est un interne). Les cheveux noirs bouclés ultra brillants qu’il remet en place à chaque fois qu’il relève la tête. Soit toutes les 10 secondes.
Il se présente, me regarde, m’interroge, m’examine et adopte une posture très cool devant mon cas qui n’est pas celui de la mort imminente donc vraiment pas grave.
Il remet sa mèche bouclée en place une dernière fois et me dit d’un ton flegmatique qu’il va revenir, que c’est très mal de me référer à des médecins de famille pour ma santé et qu’il faut que ça change.
Je prends un air hautement coupable et acquiesce pour lui signaler mon approbation.
Quelques heures plus tard, je le reverrai. Beaucoup moins arrogant. M’avouant être concerné par ce que je vis et ayant à coeur de ne pas me laisser repartir sans avoir exploré tout ce qui pouvait l’être. Il me demandera même “comment je vois les choses” pour ne pas prendre de décision à mon insu.
2 - L’infirmière en chef hyperactive [Inspiration : “personnage paradoxal”; “préjugés faciles de l’observateur“ et “humanité” ]
Poursuivons avec la chef des infirmières dont j’entendais la voix à travers les murs tellement elle parlait fort. Le genre qui m’agace déjà à distance.
Elle entre dans ma chambre tonitruante en me demandant de remettre mon masque “jeune fille”. Ca commence mal. Puis elle me demande ce que je lis.
Je réponds “Bergson”. Je ne vois pas sa bouche mais ses yeux se figent et j’ajoute “c’est un philosophe des années 1900, il a écrit “l’Energie spirituelle”, ça parle de la force de la conscience”. Elle semble un peu dépassée mais pas complètement désintéressée. Je crois que je viens de créer une faille spatio-temporelle dans son quotidien si loin du mien.
Elle vérifie ma tension et tout le toutim puis repart. Je grommelle dans ma tête que je ne l’aime pas trop, elle.
Quelques heures plus tard, je la reverrai. Prendre un patient totalement désorienté dans ses bras. L’appeler par son prénom : “Yves” et redoubler de stratagèmes pour le faire manger, malgré son refus d’obtempérer aux ordre médicaux. Une perle.
3 - Le patient agressif [Inspiration : “la peur engendre la colère”; “désorientation“; “3ème âge” et “vulnérabilité” ]
Parlons-en de ce Monsieur Yves. Je l’ai observé au cours une scène dont je me rappellerai longtemps je crois.
Cet homme exprimait une violence verbale à la hauteur de sa peur.
Il était littéralement paniqué à l’idée de ne pas être “dans son chez lui”, loin de sa “Rolande” et forcé de rester assis “pour ne pas tomber”. Être hospitalisé dépassait son entendement et son acceptation. Ses mots et ses gestes n’étaient que colère et impuissance. Il ne reconnaissait pas les lieux, pas les gens, pas l’ambiance.
Seule l’infirmière en chef interloquée par Bergson a su l’apaiser, le faire manger et ne pas céder à son agressivité. A ses menaces. A ses cris.
Toutes les autres ont perdu patience ou craqué.
Moi j’étais là sur mon brancard, avec mon sac Roland Garros, mon iPhone et mes Nike. 50 ans de moins que lui. A me demander comment cette femme pouvait rester aussi positive et déterminée.
Elle m’avait agacée en premier lieu sans doute parce que son charisme était particulièrement précieux auprès de messieurs âgés comme Yves; peut être moins adapté auprès d’une trentenaire intello et sensible comme moi :) Et c’est parfait. C’est ça la magie de la diversité humaine.
4 - L’infirmière adjointe désenchantée [Inspiration : “être ado en 2022”; “rire pour oublier“; “espoir” et “le rôle d’une mère” ]
Cette infirmière s’est chargée de m’installer à mon arrivée, de me perforer le pli du coude droit avec une perf que j’aurai gardée 10h pour rien et de me faire quelques blagues.
Sur un ton mi drôle mi désabusé.
Et puis, comme j’aime bien poser des questions aux gens, même pas très en forme, elle a fini par me parler de sa fille.
Sa fille née 6 ans avant les attentats du Bataclan. Sa fille a grandi dans un contexte de vigilance permanente face au terrorisme. “Puis les gilets jaunes, puis le CoVid, puis la guerre” m’a-t-elle dit. “Elle ne voit même plus ce qui pourrait aller bien.”
J’étais bousculée par cette conversation. Parce que je n’ai pas de fille de 16 ans et que je n’avais jamais pris le temps d’imaginer ce que cela pouvait être d’être une ado en 2022.
Derrière son air de se foutre un peu de tout, cette femme m’a dit : “j’essaie de lui dire qu’il faut garder espoir”. Puis elle a ri, un peu jaune et m’a lancé une vanne.
Pour continuer et pour oublier.
5 - L’ambulancière infiltrée [Inspiration : “apparences trompeuses”; “métier vocation“; “adrénaline” et “solidarité” ]
Pour finir cette liste non exhaustive de personnages singuliers, comme nous le sommes tous, je vous présente une jeune femme.
Qui rentre dans ma chambre pour prendre une énième fois ma tension manuellement (je balançais le brassard à l’autre bout du lit parce qu’il me saoulait, donc la machine de suivi automatique de tension tournait dans le vide ^^).
Elle présente un air un peu énervé mais reste sympa. M’enfile le brassard. Lance la machine. Mais le brassard se décroche.
Elle râle : “‘tain, ce matériel de merde” (avé l’accent).
Je souris :)
Elle recommence. Le brassard saute à nouveau. L’arrivée d’air se décroche et le brassard ne veut pas se gonfler.
Elle peste : “mais je travaille pas avec ce truc pourri là moi je vous dis”. (avé l’accent énervé = accent majoré).
Je lui réponds : “ben on s’en fout, vous me la prenez pas.’
Elle semble frustrée par cet “échec” et me dit un peu en se justifiant “je suis pas infirmière moi, je suis ambulancière, je devrais même pas être là”.
(Intérieurement j’ai envie de lui dire : “ben partez :)”, mais ma belle éducation (merci maman) prend le dessus et je lui dis : “ah bon on vous a appelée en renfort ?”)
La nana qui est un mélange indescriptible de nervosité et de flegme me regarde et me dit : “oui mais moi je veux être sur le terrain, j’ai besoin d’adrénaline, de partir en inter’”
J’entends ce mot “adrénaline” et je pense à l’énorme préjugé physique que j’ai eu en la voyant pour la 1ère fois. Une jeune femme un peu ronde aux gestes assez lents. J’étais loin de l’imaginer grisée par le speed de situations de sauvetage de patients à article de la mort.
Je pense à l’horreur que serait ce genre de métier pour moi qui tremble en voyant un animal souffrir et je lui dis : “heureusement qu’il y a des gens comme vous”.
Son regard devient perçant, elle pousse le brassard et elle me dit : “moi je veux aider les gens, ça c’est ma vie, je veux faire ça tous les jours”.
3 clés atemporelles pour votre inspiration
🔑 1 - La puissance du banal
Votre quotidien est un puits sans fond d’inspiration si vous savez le regardez. Observez les gens. Tous. Leur comportement, leurs paroles, leurs regards, leurs gestes, leurs bribes de conversations.
Qu’est ce que cela vous inspire ? Provoque comme réflexion ? Quels préjugés ces gens déconstruisent ? Quels paradoxes incarnent-ils ? Quel message vous ont-il transmis ? Quel parallèle/analogie pouvez-vous faire avec votre vie pro ?
🔑 2 - La nécessité de prendre des notes
On ne pond pas toujours un texte extraordinaire juste en se mettant devant une feuille de papier.
Je vous encourage à utiliser un carnet et un équivalent numérique pour noter vos idées, les phrases lues ou entendues qui vous marquent, les formulations qui peuvent arriver dans votre esprit sous la douche, en marchant ou en faisant n’importe quelle activité pendant laquelle vous n’êtes pas en train de vous forcer à être productif.
De mon côté j’utilise le papier et mes notes sur l’iPhone pour les bribes d’idées. Que je structure ensuite dans Notion. Et je viens piocher dedans au moment d’écrire un texte, une missive - voire de créer un parcours d’accompagnement ou une formation.
🔑 3 - La force de l’écriture inspirée
C’est la suite logique des clés 1 et 2.
Réutilisez vos notes pour élaborer toutes formes de formats éditoriaux : des retranscriptions de dialogues, des billets d’humeur, des débats, des analyses concrètes, des reflexions sur l’essence des choses (angle plus existentiel ou philosophique).
Ce sont autant de manières de lier le « vivant » = ce que vous observez, à ce que vous allez écrire.
Les infos corporate répétées 1000 fois sont chiantes.
On peut faire passer des messages « pros » tout en étant inspiré et en se renouvelant sans cesse.
Je vous encourage à écrire pour porter votre voix sur le web et les réseaux sociaux.
Nous ne pouvons pas nous plaindre de lire des textes anxiogènes, culpabilisants, faux et sans valeur tout en restant silencieux.
Il y a plein de manières de relier vos prises de parole à votre univers professionnel sans éteindre votre personnalité et vos valeurs. Vous avez le pouvoir de créer des cercles vertueux par l’écriture.
“Look up 👁 and Write ✍️”
C’est votre mission, si vous l’acceptez.
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Marie 💙