🐉 L'extraordinaire est subjectif

8 pépites pour sublimer votre communication

avr. 22, 2022

Triptyque BILS de la semaine

Edito : l’extraordinaire est subjectif
5 évidences de communication extraites d’un quotidien #banalpasbanal
8 applications immédiates pour votre (personal) branding

Edito

Chers tous,

Entre 2012 et 2019, je revenais galvanisée de week-ends sportifs plusieurs fois par mois et je prenais la plume pour en faire le récit sur mon blog.

Cette aventure éditoriale, digitale et sportive portait le nom de ma toute première marque déposée : “Hotsteppers”.

Je n’en garde que de beaux textes et de bons souvenirs.

Here Comes The Hotstepper

Chaque challenge, chaque course, chaque invitation à vivre une nouvelle expérience par une marque du secteur sportif ou un organisateur d’évènements, me donnait toujours 1000 histoires à raconter.

Peut-être pensez-vous qu’il est assez facile d’avoir le clavier qui trépigne d’impatience après avoir vécu l’adrénaline d’un départ, le dépassement de soi d’une compétition ou l’émotion d’une ligne d’arrivée. Le tout entouré de personnes qui partagent votre enthousiasme, votre passion et vos valeurs.

Mais en réalité, ce n’est pas si facile que ça.

Parce qu’il ne suffit pas de vivre l’extraordinaire pour savoir le voir. Encore moins pour savoir le raconter.

Déjà à l’époque, j’avais remarqué que je ne racontais jamais ce que j’avais vécu de la même manière que les autres blogueurs et influenceurs pourtant à mes côtés tout le long.

Il y a vraiment une manière de poser son regard sur les choses de la vie qui détermine la force des histoires que l’on raconte.
Les “techniques de storytelling” ne servent à rien si on ne sait pas “voir”.

Quelques années plus tard, je quittais mon terrain de jeu sportif et je me retrouvais à arpenter les hôpitaux et les cliniques dans une errance médicale devenue la norme de trop nombreuses femmes.

Malgré ce changement radical de décor, je continuais pourtant à trouver de l’inspiration en permanence.

Entre le pain au lait et le pot de confiture beaucoup trop sucrés du plateau post-op, au détour d’une conversation avec une dame des admissions ou même à l’angle du mur blanc d’une chambre senteur bétadine.

Et cela m’est encore arrivé cette semaine.

En 24h d’hospitalisation (tout s’est bien passé 💙), j’ai relevé 5 évidences #banalespasbanales qui auraient pu passer à la trape si je n’avais pas pris le temps de les voir. Ou si je m’étais auto-sabotée par mes propres pensées et résignée à subir une réalité en apparence âpre.

Vous verrez dans cette édition :

1 - à quel point ces 5 évidences sont éclairantes en matière de communication et,

2 - ce qu’elles impliquent pour vos prises de parole écrites aussi bien en votre nom que pour votre marque (même joie, même combat).

Allez !

👄 5 évidences de communication

1 - CREER DU LIEN N’EST PAS UN “PLUS” et 2 - L’HUMOUR N’EST PAS L’APANAGE DES CLOWNS

🎭 Scène : Je rentre dans la clinique, ma mini valise à fleurs dans une main, mon dossier médical dans l’autre. Je prends un ticket pour signaler ma présence et m’assieds avec mon numéro AH13, les yeux rivés sur le tableau d’appel. Quasiment 30 minutes plus tard, mon identifiant apparaît enfin à l’écran. Je connais le chemin et ouvre la porte du box des admissions. Une dame m’accueille avec un enthousiasme inhabituel pour un établissement de santé. Elle m’invite à m’asseoir, reprend tous les éléments de mon dossier un par un et prend la peine de m’expliquer tout avec grande précision et profonde bienveillance. Je l’écoute et j’acquiesce. Je me rappelle de cette femme que j’avais déjà vue lors de ma pré-admission 1 semaine plus tôt.

Puis elle m’annonce : “vous avez été surclassée, nous vous avons mise dans une chambre simple pour le prix d’une chambre double”.

Malgré ma désinvolture à revenir dans cette clinique une nouvelle fois, je ris et je lui réponds très spontanément : “c’est mieux que chez Air France ici "!”

La femme sourit et me dit : “c’est vous qui m’aviez dit qu’à force de venir ici vous vouliez une carte de fidélité ?”

J’avais en effet fait cette blague lors de mon dernier passage. Une sorte d’auto dérision pour alchimiser ces moments toujours pénibles au milieu d’un débordement de blouses blanches et de cartes vitales.

Je suis alors surprise qu’elle s’en souvienne : “vous avez une sacrée mémoire dis-donc ! Autant je me rappelle de vous parce que je n’ai vu que vous; mais vous, vous voyez 50 patients par jour.”

Elle me regarde très sérieusement et me dit : “je mets toujours un point d’honneur à me rappeler des gens et à garder le lien”.

🌞 Eclairage #1 : brasser du monde, faire du volume ou être à un poste d’execution n’est jamais une dispense de qualité relationnelle. Je crois même que créer du lien en toutes circonstances est une voie de liberté et de transformation du quotidien.

🌞 Eclairage #2 : l’humour n’est pas une simple tonalité que l’on emprunterait pour divertir au détour d’un post ou d’une punchline. C’est une arme magique pour surmonter presque tout. Je ne pense pas que l’on puisse rire de tout, mais je pense que l’on peut rire beaucoup :) Quant au pouvoir de l’humour sur le lien entre humains, il est phénoménal.

3 - L’EMPATHIE EST UNE MERVEILLE OUBLIÉE

🎭 Scène : Après avoir pris possession de ma chambre de patiente surclassée, enfilé une tenue de papier bleu terriblement peu seyante et retiré chacun de mes bijoux et autres ornements ordinaires, je suis descendue au bloc opératoire. Des détails administratifs m’ont fait attendre plus d’1h, allongée sur un brancard. Mais je ne me suis pas ennuyée 1 seconde.

Le sas d’attente du bloc opératoire, c’est un peu comme les urgences en moins tragique. Vous entendez les craintes, les pathologies, les confidences de tout le monde. Vous écoutez le personnel soignant et les anesthésistes vérifier mille fois les informations de chaque patient et leur demander de répéter pourquoi ils sont là. Quelle est la nature de leur intervention. Leur nom, leur prénom, leur âge, leurs allergies médicamenteuses. Les questions ont beau être standard, les réponses le sont beaucoup moins ! Comme quand un patient d’1m80 répond qu’il mesure 1m30, sous le coup de l’émotion ! J’ai ri. Je transpirais à grosse gouttes. J’étais sous adrénaline. Mais j’ai vraiment ri.

Et puis, l’anesthésiste en charge de mon intervention est venu me voir. Il m’a demandé si j’étais stressée.

Je lui ai répondu : “non, mais je suis un peu découragée”.

Puis il m’a mis une main sur l’épaule et il m’a dit : “pourquoi vous êtes découragée ?”.

“Parce que c’est la 3ème fois que je reviens ici. Au début j’étais motivée, maintenant j’en ai marre. J’ai envie d’avancer. En plus, on me demande de signer des consentements avec le mauvais intitulé d’intervention”

Il m’a regardée droit dans les yeux et m’a dit : “vous ne signez que ce que vous voulez et on attendra le temps qu’il faut pour que le secrétariat sorte les papiers corrects. Je ne vous sédate pas avant que tout soit clair et j’appelle le médecin. Ne vous inquiétez pas, ça va aller”.

A ce moment là j’avais envie de pleurer. Toute cette empathie et cette sincérité étaient venues percuter mon adrénaline de nana forte qui résiste. Jai failli craquer. J’aurais pu. Mais je ne voulais pas. Pas là.

Et puis je tremblais de froid. Ça caille au bloc. Surtout quand on ne bouge pas depuis 1h.

Le médecin l’a remarqué et m’a dit : “je vous amène une couverture chaude”’.

Des larmes ont humidifié mes yeux grand ouverts et je me suis dit que l’empathie était une qualité nécessaire et terriblement sous-cotée.

🌞 Eclairage : dans mes différences expériences professionnelles et personnelles, l’empathie a toujours porté bien plus de fruits qu’elle n’a fait perdre de temps. Parce que oui, ses détracteurs vous diront qu’ils n’ont “pas le temps pour ça”. Sans jamais voir celui qu’ils perdent à force de dégâts humains, stratégiques et opérationnels.

Bloquer sa perception du ressenti des femmes et des hommes qui nous entourent a un coût.

La libérer n’a pas de prix.

4 - LA CLARTÉ DU LANGAGE EST LE REFLET DE L’INTELLIGENCE

🎭 Scène : parmi les échanges capturés pendant mon temps d’attente au bloc opératoire, j’ai été surprise par la diversité linguistique du personnel soignant. En particulier par la capacité de certains à vulgariser des termes froids et techniques. Et à l’inverse, par l’incapacité d’autres à s’adresser sans jargon à des patients déjà bien submergés.

Le coup de grâce aura été cette phrase : “je vais vous installer un dispositif de surveillance”, balancée à une femme très anxieuse à l’idée de se voir poser une perfusion. Je me suis demandé si l’infirmière pensant bien faire avait conscience de l’impact de ses mots ?

Et je sais comme les termes usuels voire techniques sont une manière de gagner du temps (encore lui ⌚) dans de nombreuses professions.

Pourtant, seuls les clients, patients et autres destinataires de ces mots parfois insensés - comptent. Et seul la clarté du message importe.

🌞 Eclairage : trop de jargon frôle parfois le manque d’esprit. C’est l’équivalent d’un kit linguistique qui dispenserait de s’adapter à son interlocuteur pour lui asséner toute la technicité de sa profession.

Et c’est purement insensé.

Pensée particulière aux RH qui “recrutent un profil”, avant de “recruter une personne”. Les exemples pullulent.

5 - PERSONNALISER PLUTÔT QUE STANDARDISER ET TOUT TRANSFORMER

🎭 Scène : changement de décor. Entre deux murs blancs et un lit d’hôpital, j’ai eu le plaisir de commencer une mission de copywriting créatif plutôt sympa ! Le recrutement s’est fait via message privé Linkedin (quand je vous dis que tout se passe à l’ombre des likes sur ce réseau !) pour le compte d’une agence basée en UK. Je craignais l’hyper standardisation de la sélection et une succession massive de process, mais non.

Mes interlocuteurs étaient extrêmement organisés et pourtant, j’ai pu contester certaines modalités, demander des précisions et obtenir des conditions spécifiques après quelques discussions efficaces et “to the point”.

🌞 Eclairage : être une grosse agence et avoir des process clairs et définis n’est pas forcément synonyme de standardisation et d’inhumanité.

Les clichés permanents de clivages entre intuition/stratégie, organisation/génie créatif et grosse boîte froide/petite boîte chaleureuse nuisent à tout le monde. Osons les nuances de gris. Au moins 50 :)

8 applications directes pour votre plume ou celle de votre marque

🦅 1 - Créer du lien avec ses prospects, ses clients, ses lecteurs est un gage et un indicateur de réussite.

🦅 2 - Une marque peut être liante sans être familière. Le lien est une posture humaine, pas une tonalité.

🦅 3 - L’humour est une force et une arme de cohésion, de réconciliation, de persuasion même. C’est une aptitude plus qu’un style. Qui devrait apparaître dans toutes les lignes éditoriales, peu importe le positionnement de l’individu ou de la marque.

🦅 4 - La plus grande force d’un copywriter est son empathie ou sa capacité à se mettre à la place de ses lecteurs pour les toucher. De nombreux dirigeants devraient se former au copywriting rien que pour gagner en empathie.

🦅 5 - Être empathique n’empêche pas d’être respecté, au contraire.

🦅 6 - Avoir un langage clair est une marque de compétence et d’intelligence. Plus on maîtrise un sujet, moins on a besoin de le rendre compliqué aux yeux des autres.

🦅 7 - S’exprimer clairement est une preuve d’empathie. Être clair c’est avant tout, “être compris par l’autre”

🦅 8 - La personnalisation des relations humaines est la force des belles marques/entreprises/structures. Et n’a rien à voir avec leur taille. C’est un système de valeur et un choix qui ne nuit en rien à l’efficience.

💌 J’espère que vous avez aimé cette édition un peu particulière entre ultra réalité et enjeux concrets de communication. Une des 5 scènes ou des 8 applications vous inspire particulièrement ?

A bientôt,

Marie 💙

Site BILS / Discutons sur Linkedin