Bonsoir à chacun(e),
Comment vous sentez-vous ?
Je profite de cette journée terriblement chaude pour aller à contre-courant du défaitisme ambiant. Parce que le défaitisme nourrit le cynisme et que personne n’a jamais rien bâti de très beau avec du cynisme dans le sang.
Mon édito n’a pourtant rien à voir avec un shot de pensée positive.
J’admire ceux qui sont capables de se doper aux paillettes pour repeindre leur vie en rose mais pour moi c’est impossible. Disons que je me (re)lève autrement.
C’est cet “autrement” que je veux vous décrire dans les lignes qui suivent.
Parce qu’il vous inspirera peut-être à votre tour et vous donnera envie de penser que le pire n’est peut-être pas à venir, voire que le meilleur est possible.
A condition de le bâtir.
Tout a commencé quand … ⤵
Je suis allée chercher de la bière dans une supérette près de chez moi.
J’ai horreur de ça mais les limaces qui s’enjaillent à dévorer mon potager naissant de plantes aromatiques et médicinales, surkiffent cet immonde breuvage.
Chaque nuit, elles s’approchent des feuilles dodues de mes plants de coriandre, de basilic grec, de cameline ou d’agastache à peine éclos et avant même d’avoir atteint leur limbe cible : paf. Un récipient de bière.
Elles se frottent les antennes, boivent à coeur joie et re-paf.
Les voilà saoules en 2-2, puis…😞. Plus de limaces. C’est redoutable.
J’arrive donc à la caisse avec le pack le moins cher d’un rayon que je ne fréquente jamais. Sous le bras, avec la casquette et le mini short, hop.
La totale.
J’entame alors quelque “cheap talk” avec mes voisins de file, à propos d’un petit chien attaché à l’entrée du magasin qui ne fait qu’aboyer. L’humour potache commence à poindre et j’ai le malheur d’oser dire avec un enthousiasme indécent :
“Il bat de la queue donc il doit être content !”.
Bon, en cour de récré à 15 ans je ne l’aurais pas faite, mais là, entre adultes consentants, je pensais que…Ben non. C’était foutu ! Et ça a duré 15 minutes, avec la dame toute élégante d’après les messieurs à l’humour prépubère qui s’est mise à en rajouter. En parlant de son chien à elle, dont la queue ne battait plus depuis très longtemps. 🤦♀️🤦♀️🤦♀️
Vous savez quoi ? C’était totalement grotesque et vraiment drôle.
Pas tant pour l’histoire débile du chien, mais parce qu’il s’est passé 3 choses :
1 - Les gens ont ri, y compris la personne à la caisse
2 - Les gens se sont parlé
3 - Certains en sortant m’ont remerciée (de les avoir fait rire)
Pourtant, je n’étais pas - du tout - en forme.
Mon monde gravite autour de rendez-vous médicaux et d’une intervention dont je ne connais toujours ni la date ni l’intervenant (👉 syndrome de congestion pelvienne : “et si ce n’était pas de l’endometriose ?”).
Je suis lassée de me battre constamment pour ma santé et les crises écologique, sociale, financière, alimentaire, … n’arrangent rien.
Cette scène a priori insignifiante est quand même venue me montrer qu’aucune rencontre de cet Autre dont parle si bien le philosophe Charles Pépin n’est vaine. Ni stérile.
La loi des séries ⤵
J’ai continué.
Je me suis fixé le défi d’aller entraîner mon “cheap talk” avec un maximum de personnes :
la serveuse d’un vendeur de glace 🍦
les policiers à l’entrée du parc de Versailles 👮♂
une dame d’un certain âge hyper chic et souriante qui sortait d’une église où je suis passée faire une petite halte pour me recueillir 🙏
l’équipe d’une boulangerie huppée du 7-8 (qui m’a offert des viennoiseries en plus, comme ça, boum boum > oui, je suis corruptible au pain au chocolat > non, je ne dis pas chocolatine) 🥖
mes voisins 💁♀️
A chaque fois, je m’attendais au pire.
A chaque fois, j’ai eu le meilleur.
Non ce n’est pas insignifiant, l’élan est là.
L’élan se manifeste ⤵
A l’heure qu’il est, j’attends qu’il fasse moins chaud pour aller répartir la bière dans les petites coupelles de mon potager 😈 🍺 ❌ 🐌
Et j’aimerais partager avec vous 3 publications Linkedin, qui chacune à sa manière, témoigne d’un bel élan :
1 - Anne-Cécile nous annonce qu’elle a fait 7 fois pipi dans la nature aujourd’hui et de fait économisé 72L d’eau. Sa démonstration est stupéfiante ;)
2 - Béatrice Knoepfler, l’une des plumes à l’élan le plus sûr de tout Linkedin parle de son 6 au Bac français. Rien n’est jamais perdu dans la vie !
3 - Isabelle Jakobiak décrit une toile magnifique du peintre Edward Hopper et nous montre comment l’artiste parvient à faire de sa peinture le miroir de nos projections. Un hommage aux choses du quotidien.
Et puis chaque semaine, je scroll pendant 1000 ans à la recherche d’une personne qui porte un élan bien à elle et je le décrypte à travers sa ligne éditoriale ⤵
Dites-moi ce que vous pensez de ce format !
J’espère qu’après la lecture de cette missive particulière, vous aurez envie de cultiver les scénettes de votre quotidien qui semblent inutiles mais qui ne le sont pas.
Ce que j’appelle le #BanalPasBanal.
Et surtout, que vous comptez cultiver votre élan pour l’aider à grandir, même si les limaces de l’existence sont parfois coriaces.
N’oubliez pas le pouvoir de la bière,
Marie 💙